Aspirine à faibles doses pour empêcher les complications cardiovasculaires chez les diabétiques ?

 
C’est une question difficile : le diabète est une cause de complications cardiovasculaires.
Au-delà de l’adoption d’un mode de vie protecteur (nutrition, exercice physique, environnement, contrôle du stress, en faisant court), certains médicaments peuvent-ils être utiles ?
Deux types de médicaments « ordinaires » peuvent être discutés aujourd’hui car nous avons un recul et une expérience médicale de terrain qui permettent de répondre, avec plus ou moins de probabilité de ne pas trop se tromper (difficile d’être plus relatif…), sans avoir à se référer aux proclamations de certains experts (ou pseudo-experts) rémunérés dont l’inculture et la bêtise n’égalent que la morgue et l’arrogance qu’ils nous administrent grossièrement via des médias professionnels aux ordres de leurs bienfaiteurs (Oups !) : je veux parler des médicaments anticholestérol et des antiplaquettaires.
Pour les médicaments anticholestérol (statines) , je renvoie à mes livres (notamment « L’horrible vérité sur…« ).
Sur ce sujet (statines et diabète), on peut difficilement faire mieux à la fois en termes de désinformation des médecins et du public et de biais méthodologiques sournois dans les travaux scientifiques. Vite lire « L’horrible vérité sur… » pour bien comprendre !
Conclusion simple avec les statines : non seulement ces médicaments ne protègent pas les diabétiques des maladies cardiovasculaires, mais ils sont gravement toxiques pour eux.
Pire, ils provoquent ou aggravent le diabète ! CQFD comme disent les matheux.
Pour les médicaments antiplaquettaires (par exemple, l’aspirine), c’est plus difficile de décider mais c’est aussi plus facile d’analyser ; car les biais « marketing et business » sont moins prégnants.
Une étude récente [japonaise, dommage, car les japonais ont généralement des habitudes alimentaires protectrices ; ce qui évidemment influence toute étude médica-menteuse] peut nous aider à y voir un peu claire.
Dans cette étude combinant une phase d’intervention (avec tirage au sort) et une phase d’observation, les investigateurs n’ont observé aucun bénéfice chez des diabétiques recevant de l’aspirine sur une période de suivi d’une dizaine d’années.
Ils ont par contre observé plus d’hémorragies digestives , ce qui est loin d’être inattendu.
Quoiqu’il faille rester prudent (vu les limites méthodologiques), je conclurais que les diabétiques n’ont pas intérêt à consommer de l’aspirine (y compris à faibles doses).
Mais cela ne concerne que les diabétiques qui n’ont pas encore fait de complications cardiovasculaires. Pour les autres, c’est autre chose…
Bref, pas de statine et pas d’aspirine en prévention primaire chez le diabétique.