FAUT-IL SE SUPPLEMENTER AVEC DE LA TESTOSTERONE ?

Drôle de question, apparemment, mais d’actualité au moins aux USA
Ceux qui sont familiers de nos ouvrages et de ce blog connaissent déjà la réponse.
Pour les autres, nouveaux arrivants, je fais un bref résumé : la question ressemble un peu à celle des hormones substitutives (THS) de la ménopause. Sauf que  …
Sauf que la période de la ménopause est, pour certaines femmes (pas toutes), une presque-castration radicale avec de nombreux symptômes sur plusieurs années ; et on peut comprendre que certaines femmes (et leurs médecins traitants) prennent le risque des complications des THS pour améliorer leur qualité de vie. Quelles complications ?
Essentiellement, complications thrombo-emboliques et cancers, ça n’est pas rien !
Les hommes n’ont rien à dire sur ce sujet, sinon fournir de l’information éventuellement à leurs charmantes compagnes, et aider à raisonner ou, quand il s’agit de leurs conjointes, aider à supporter.
Pour l’andropause, la question est très différente : la castration (la diminution des hormones mâles) est beaucoup plus lente et progressive et aucun symptôme majeur [autre que ceux du vieillissement, inéluctable, il faut s’y faire !] n’apparait ;  qui puisse justifier une prise de risque inconsidérée.
Mais voilà, les traitements par testostérone c’est du business avec des commerçants, des imbéciles, et des clients évidemment ; et ce ne sont pas les mêmes.
Du fait de la diminution progressive de la production de testostérone par les testicules (principalement) et des manques tissulaires associés, le cerveau ordonne au foie d’envoyer du cholestérol [le substrat pour la synthèse de testostérone) aux testicules pour qu’ils fassent leur boulot, bien qu’ils soient épuisés …
Tout le monde a compris que je simplifiais le raisonnement …
Et donc, avec l’andropause, le cholestérol sanguin augmente
Et comme les complications cardiovasculaires surviennent surtout quand on prend de l’âge, c’est-à-dire au moment de l’andropause, de la diminution de la testostérone et de l’augmentation du cholestérol, nos fins experts en cholestérol ont expliqué tout ça à leur manière évidemment … c’est la faute du cholestérol ; et donc ils prescrivent des statines à ces pauvres victimes, faisant croire qu’ils allaient ainsi diminuer leur risque cardiovasculaire … et dans le même temps évidemment, et à cause des statines, ils augmentent tous les signes dû au manque de testostérone, notamment les problèmes musculaires et sexuels qui sont les plus évidents au moment de l’andropause.
Sauf que …
Sauf que beaucoup de victimes ont vite compris que ça ne marchait pas (explications ci-dessus) et se sont tournés vers une supplémentation en testostérone : pommade ou patch essentiellement.
Magnifique : les fonctions sexuelles repartent (Suzanne et Figaro doivent faire très attention …), les muscles reviennent, l’agressivité aussi et le père de Donna Anna court de gros risques  …
Pour se détendre, un petit cadeau : http://www.youtube.com/watch?v=6H-gjwa_dPk
Mais encore mieux, avec la testostérone, le cholestérol diminue. Évidemment ! Sauf que …
Sauf que, malgré la diminution du cholestérol, le risque cardiovasculaire augmente ; et on le sait depuis longtemps grâce à des essais cliniques au cours desquels on observe plus de complications cardiovasculaires (et quelques autres méchancetés) chez les patients recevant la testostérone …
Je l’ai écrit dans mes livres : c’est une contradiction majeure insoluble et irrémédiable de la théorie du cholestérol … faut s’y faire !
Et voilà qu’avec plusieurs années de retard, et de façon maladroite (je suis gentil) les autorités américaines viennent de s’en apercevoir et s’en inquiètent …
C’est là : http://www.fda.gov/Drugs/DrugSafety/ucm383904.htm
Pour rien au monde, je ne voudrais donner l’air d’en savoir plus que les autres ou d’être un précurseur : je n’ai rien inventé !
Tout est parfaitement décrit depuis plusieurs années !