Génériques, médecine et business

Nul n’ignore (ou ne doit ignorer) la polémique persistante autour des médicaments génériqués.
Polémique justifiée, à notre avis. Pourquoi ?
Ne serait-ce que pour l’effet placebo – systématique avec le médicament « normal » quel qu’il soit –  qui est perdu avec le générique chez le patient qui est dans le doute.
On ne devrait jamais exercer de pression sur les médecins pour les obliger à prescrire un générique.
Au-delà de ce phénomène placebo (d’une importance considérable en médecine), nul ne peut affirmer aujourd’hui sur une base scientifique sérieuse qu’il n’y a pas de différence entre le vrai médicament et un de ses génériques.
Ce serait un peu long à discuter ici.
Un exemple quand même.
Les excipients utilisés dans les génériques variés proposés chez le pharmacien sont généralement différents de celui utilisé dans le médicament original. Ça peut faire une différence significative, ça devrait être testé !
On ne saurait trop conseiller la lecture (rapide) d’une Tribune publiée dans le numéro du mercredi 16 Juillet du journal LE MONDE par un certain Docteur Crozatier.
Si l’argumentaire est léger, certaines informations délivrées dans cette Tribune ont une importance déterminante pour comprendre la problématique des génériques.
On résume : le lobby des génériques, le syndicat des Industries des génériques ou GEMME (pour « Génériques mêmes médicaments ») est présidé par le Président des Laboratoires BIOGARAN, un des plus gros des génériques et, ça n’est pas anecdotique, sous-marque du célèbre groupe Servier, ex-vendeur-promoteur du Médiator.
Nous sommes sur des terres connues, chacun l’aura compris.
Selon Crozatier (je laisse à chaque visiteur le soin de vérifier par lui-même), le GEMME s’opposerait à la demande gouvernementale de baisser les prix des génériques (souvent peu différents du médicament princeps) et, bien au contraire, demanderait (exigerait) que les médecins faibles prescripteurs de génériques soient pénalisés …
Chacun aura compris qu’il est temps que les médecins entrent en résistance, pour s’opposer à cette sorte de prédateurs, et aussi pour d’autres raisons, bien sûr …
Réveillez-moi, s’il-vous-plaît, de ce mauvais rêve !