Les végétariens ont-ils une meilleure espérance de vie que les non-végétariens ?

Tous, scientifiques ou pas, nutritionnistes ou pas, nous avons intuitivement, mais solidement ancrée, l’idée que le végétarisme est associé à une bonne santé ; et donc à une meilleure longévité que les « mangeurs de chair animale ».
Cette idée est-elle confirmée par des données scientifiques solides ?
Réponse négative !
Dans une étude que je permettrais de qualifier d’élégante (ce qui m’évite de dire qu’elle est parfaite et insoupçonnable, ce qui est loin d’être le cas), des investigateurs ont rassemblé (« poolé » comme disent les british) des données de plusieurs études d’observation.

Elles ne comportaient pas un tirage au sort pour répartir équitablement les participants de l’étude entre les deux groupes comparés – grosse faiblesse méthodologique !
Mais enfin, à force de faire du nombre [principe basique de l’épidémiologie, mais qui ne compense pas ses faiblesses], on peut espérer « noyer » les facteurs de confusion qui peuvent biaiser les comparaisons.
Bon, ils ont (ceux qui ont rassemblé, poolé et analysé tout ensemble : Ann Nutr Metab 2012;60:233 pour les vérificateurs] identifié 7 études dans lesquelles on comparait des végétariens avec des non-végétariens, avec une description sommaire des habitude alimentaires, et une définition assez frustre du végétarisme. Il y avait des allemands, des moines japonais, des adventistes américains et néerlandais, et d’autres … Près de 120,000 participants quand même !
Résultats : pas de différence entre les végétariens et les non-végétariens pour la longévité (ou bien la mortalité toute-cause), la mortalité due aux pathologies circulatoires (infarctus + AVC) mais peut-être un peu moins de cancers (données de l’incidence) ; ce n’est pas impressionnant …
C’est décevant, c’est sûr ! Ça nous aurait fait plaisir quand même …
Serait-ce parce qu’ils ne mangent pas de poisson ? Peut-être !
Il faut noter toutefois, « à la fin de la phrase je touche » dirait Cyrano, que l’espérance de vie dans les deux groupes de ces études est nettement meilleure que celle des populations générales auxquelles ils appartiennent ; bref, les populations recrutées étaient plutôt en très bonne santé, celle des adventistes par exemple meilleure que celle des américains moyens, celle des moines japonais meilleure que celle des japonais en général !
Bon ! j’ai un peu des doutes concernant ces comparaisons …
Conclusion :  on peut comprendre que si les végétariens ont une « bonne » longévité, c’est parce qu’ils ont en général un mode de vie protecteur, et pas parce qu’ils s’abstiennent de manger de la viande.
Tout ça ne résout les problèmes environnementaux massifs que nous allons devoir affronter, en rapport avec l’élevage extensif et excessif que nous pratiquons de nos jours sur la Planète Terre !
En un mot et un seul : un mode de vie protecteur au niveau individuel, mais pas forcément végétarien !