Protéger son estomac pourrait abîmer le coeur, le rein et le cerveau !

 
Un certain nombre de médicaments sont prescrits pour diminuer l’acidité de l’estomac et, on l’espère, protéger l’estomac ou au moins diminuer les symptômes (brulures, par exemple) liés (supposément) à une hyper acidité gastrique ou à un reflux gastro-oesophagien ; restons simples.
Parmi ces médicaments largement prescrits [notamment par les cardiologues quand ils donnent de l’aspirine à leurs patients car l’aspirine provoquent souvent des brûlures de l’estomac et même des sortes d’ulcères de l’estomac…], il y a la famille des IPP ou PPI (pour proton pump inhibitors en anglais pour les connaisseurs de cette langue).
Je ne rentre pas dans le détail de leurs mécanismes d’action (dits classiques) sur l’estomac ; ils ont remplacé les antihistaminiques H2 [les fameux Tagamet* et Zantac* par exemple] car ils sont considérés par beaucoup comme plus efficaces pour diminuer les symptômes.
Peut-être ; mais tous ces médicaments diminuent ce que certains appellent la barrière gastrique (contre divers agents potentiellement infectieux) et très probablement ont un effet nocif sur la flore intestinale (gut microbiota) ce qui commence à être bien documenté. Voir par exemple:
http://gut.bmj.com/content/early/2015/12/30/gutjnl-2015-310861.full.pdf+html
Parmi les plus célèbres IPP, on se souvient du Mopral* par exemple ; ou du Noxium* ou encore du Pariet* parmi les plus prescrits sans qu’on sache ce que cache vraiment cette étrange multiplicité de molécules à peu près identiques sinon les remplacements successifs des génériqués par des pseudo-nouveaux (non-génériqués)… Ruine de la sécu, connivence des administrations, des politiques et même des académies… Misère… Ne le répétez pas !
Ces médicaments (fort utiles chez certains patients, certes) ont longtemps été présentés comme particulièrement anodins en termes d’effets adverses potentiels.
Et puis certaines complications ont été décrites : par exemple, des entérocolites à Clostridium difficile, une sale petite bête qui porte bien son nom car elle est résistante [c’est une façon de parler, les spécialistes me pardonnent] à la majorité de antibiotiques, et récidivantes ; difficiles à guérir souvent (je n’entre pas dans les détails) ; et puis des déficits en vitamine B12 ; et encore des déficits en magnésium… sans que cela change quoique ce soit au rythme effréné des prescriptions. Les pharmaciens ne disent rien. Évidemment.
Il y a 3 ou 4 ans, certains ont observé que des patients (généralement coronariens) sous IPP devenaient résistants à l’effet antiplaquettaire du Plavix* (ou clopidogrel, le concurrent de l’aspirine); et d’autres ont prétendu que cette résistance inattendue pouvait être surmontée par des capsules d’oméga-3 ; j’en parle dans notre livre sur la « Prévention de l’infarctus et de l’AVC ».
C’est très embêtant ça ; parce que cela signifie que les IPP augmentent le risque de complications cardiovasculaires chez certains patients, des patients à risque élevé puisqu’on leur a prescrit du Plavix*.
La majorité des médecins (et leurs médias spécialisés) ont fait comme s’ils n’entendaient pas…
Patatras, voilà que plusieurs équipes rapportent ces jours-ci des effets adverse multiples de ces médicaments. Je résume :
1- plus d’infarctus chez les patients sous IPP, 15% d’augmentation du risque !
2- une augmentation (doublement) de la mortalité cardiovasculaire ; ça commence à faire beaucoup !
3- 50% d’augmentation du risque de développer une insuffisance rénale chronique !
4- 44% d’augmentation du risque de démence (type Alzheimer) chez les séniors.
5- auxquels on peut ajouter un effet néfaste sur la flore intestinale (cf. la référence citée plus haut).
Conclusion : les IPP sont toxiques et les prescriptions d’IPP sont souvent (pour au moins 70% d’entre elles) irrationnelles donc inutiles, selon des auteurs indépendants de l’industrie.
Un conseil d’ami : essayez de vous en passer ; demandez à votre médecin de trouver des alternatifs, non médicamenteux de préférence ; c’est très possible !
MERCI de vos TÉMOIGNAGES !