TRANSPARENCE, MORALITE, LIENS D'INTERET …

Dans un récent « article-débat » (18 Avril 2013) du journal LE MONDE (que je lis de moins en moins faute de temps pour sélectionner le « bon grain » du reste … Désolé Madame la Nouvelle Rédactrice-en-Chef, c’est pas encore ça …), un certain Yves Charles Zarka écrit que le Docteur Cahuzac (à propos duquel je n’ai rien à dire, vu la transparence des faits) a (je cite) : « brisé un tabou de la classe politique » ! Car il a avoué …
En politique, selon notre auteur, quand on avoue on est un traitre !
Selon cet auteur (Zarka) et nos politiques [je ne pense pas, et j’espère ne pas me tromper, qu’ils soient tous « pourris » !], sa traitrise c’est « moins la faute ou la fraude que l’aveu » ...
C’est une idée intéressante qui renvoie à notre problématique médicale actuelle à propos des médicaments et des fraudes (supposées ou réelles) des industriels et de leurs experts rémunérés pour ça !
De la même façon, je pense que ceux-là aussi sont pris dans les rets de cette loi d’airain : ils n’avoueront rien et jamais !
Seules des circonstances particulières [une ligne téléphonique restée branchée, la vengeance d’un concurrent malheureux …] peuvent conduire à la transparence des personnes (qui es-tu vraiment ?) et des faits (qu’as-tu fait vraiment?)
Mais, pour nous médecins et/ou chercheurs, est-ce là le cœur du problème ?
Dans tous les cas de figure, certes, la transparence (des liens d’intérêt en particulier mais pas seulement) est une nécessité pour ceux qui prétendent « représenter » l’intérêt général, donc pour les élus, sinon prière de s’abstenir !
Mais dans les sciences médicales, la principale transparence requise ne concerne pas les personnes mais les travaux et les données scientifiques eux-mêmes, y compris la façon dont ils sont produits.
Je me fous (en toute franchise) des liens d’intérêt du Professeur x ou y, mais s’il prétend quelque chose (quoique ce soit), ce doit être motivé sur une base scientifique vérifiable, c’est-à-dire accessible et éventuellement (on peut faire quelques réserves quand il y a un secret industriel à protéger) publique !
On ne peut croire personne sur parole (la moralisation est une lubie !) ; mais on doit pouvoir vérifier la réalité des allégations !
Facile tout ça en principe !
Pourquoi est-ce si long à obtenir ?
Réponse possible : parce que la majorité des allégations seraient des mensonges ?
Facile à vérifier, ouvrons les placards !
Hélas, à chaque fois qu’on a ouvert un placard, on y a trouvé un cadavre !
J’en ai donné des exemple dans mes livres.
Ce sera dur de faire passer la … Justice par ce chemin.
Car ils n’avoueront jamais ! Une Loi d’airain !