QUE DOIT-ON PENSER DES NOUVEAUX TRAITEMENTS ANTI-CHOLESTEROL ? SOMMES-NOUS DES COBAYES ?

Vous ne le saviez pas ?
Voilà la grande nouvelle des dernières semaines [les journaux prétendument scientifiques (à la solde de l’Industrie du médicaments … faut bien vivre …) regorgent de grandes nouvelles époustouflantes sur le sujet …] : nous avons désormais une nouvelle classe de médicaments anti-cholestérol encore plus formidables que les statines.

Ce sont des substances « biotechnologiques » [portant jusqu’à maintenant des noms barbares] visant à bloquer le catabolisme des récepteurs des LDL, donc à prolonger leur vie, donc à augmenter la capacité des cellules (notamment du foie) à diminuer les concentrations sanguines de LDL … Ces pseudo-médicaments qui interfèrent avec des voies biologiques complexes sont sans intérêt médical.
Des saletés !
Selon leurs promoteurs, ces nouveaux médicaments n’auraient pas les mêmes effets adverses que les statines ; et seraient donc une bouée de sauvetage pour les pauvres malheureux qui ne supportent pas les statines ; ou qui prétendent ne pas les supporter car comme le disent les meilleurs experts pontifiants sur le sujet, les médicaments anti-cholestérol (TOUS et y compris les statines) sont très bien tolérés et ceux qui disent le contraire sont des exceptions exceptionnelles qui … ne méritent aucune attention sérieuse.
Ces nouveaux médicaments seraient aussi une solution miraculeuse pour tous ceux qui ne parviennent pas, malgré des fortes doses d’autres médicaments anti-cholestérol, à diminuer suffisamment leur cholestérol dans le sang ; sachant que le mot « suffisamment » n’a pas de sens ici puisque, selon ces experts plus il est bas mieux c’est, et donc que nous devons tous faire tous nos efforts [nous-mêmes médecins et nos patients] pour le baisser encore plus et toujours plus ; et nous sommes en conséquence tous susceptibles de profiter de ces nouvelles merveilles anti-cholestérol !
Oups ! Super business en vue, et même si quelques récalcitrants font de la résistance, les perspectives sont mirifiques !
Dans les rapports publiés récemment, les auteurs se vantent d’avoir obtenu en 7 semaines [et chez des personnes dont le seul crime était d’avoir un « vilain » cholestérol LDL supérieur à 100mg/dL (ou 1g/L ou 2.6mmol/L), malgré la prise de statine à des doses variables] des diminutions supplémentaires des LDL ; 90% des personnes traités avec ces merveilles atteignent le nirvana de moins de 70mg/dL …
Moins de 100 ou moins de 70 ? Avec des taux pareils, on est dans la partie gauche (petite branche du J) de toutes les études épidémiologiques, donc avec une augmentation de la mortalité … Tout le monde est censé savoir ça …
Mais dans dans ces rapports, ces personnes apparemment en bonne santé sont qualifiés de « patients » … Ce qui explique que nos experts ne voient aucun mal à de si ténébreuses concentrations de cholestérol !
Pourquoi ces braves gens très innocents sont-ils devenus des patients ?
De quoi souffrent-ils, ces malheureux ?
Ils sont atteints parfois (New Engl J Med numéro du 15 novembre 2012) d’une terrible maladie dite hypercholestérolémie « primaire », supposément par opposition à « secondaire », ce qui pourrait signifier qu’ils n’ont pas de causes organiques (donc pas de maladies, par exemple de la thyroïde), donc qu’ils sont en bonne santé, apparemment.
Voilà donc comment une personne « en bonne santé » devient « malade » dans la presse médicale suprême avec un coup de baguette magique : c’est « primaire », incontestablement ! C’est surtout nauséabond !
Ils sont parfois (Lancet numéro du 7 juillet 2012) coupables d’hypercholestérolémie familiale hétérozygote, donc la bénigne (selon la classification que je fais dans mes livres) tout en réagissant fort bien au traitement puisque le seuil d’entrée dans l’étude est 2.6mmol/L ; ce qui signifie que leur « anomalie génétique » est fort douteuse … A mon avis, c’est encore du « primaire » …
J’arrête, je suis écœuré …
Ces pauvres gens sont traités comme des cobayes … pour tester des médicaments dont nous n’avons pas besoin, et qu’ils vont essayer d’imposer aux médecins !

En plus, la nocivité de ces traitements n’est pas examinée sérieusement sur de si courtes périodes !
A base d’anticorps monoclonaux (du bricolage biotechnologique), l’innocuité de ces traitements est loin d’être prouvée si on se réfère aux effets secondaires des traitements similaires utilisés chez des cancéreux à des stades avancés …

Je vous en conjure :
1) ne participez jamais à des essais cliniques conduits par de telles équipes !
2) ne vous laissez jamais administrer de telles saletés !
3) ne faites pas confiance aux naïfs ou aux menteurs qui vous disent que ça ne risque rien !