Sinistres arithmétiques à propos du vaccin contre l’hépatite B : illusions de la vaccinologie (saison 8)

 
Dans un livre récent [Vaccins. Pourquoi ils sont indispensables], le Pr Sansonetti (un sympathique et fervent défenseur des vaccinations massives) se livre à d’étonnants calculs à propos de l’hépatite B et de son vaccin. Cela mérite réflexion sur la façon dont fonctionnent les cerveaux de nos collègues vaccinalistes maximaux.
D’abord, ce qu’il écrit (page 147) : « Si on met le vaccin contre l’hépatite B à 45€, considérant le chiffre annuel de naissances à 700 000, le coût annuel de la vaccination… est de 31 millions d’euros. Si maintenant on considère le nombre de porteurs chroniques évalué à 75 000… dont la moitié vont nécessiter un traitement par au moins un comprimé quotidien de Ténofovir ou d’Entécavir à 15€ le comprimé, le coût annuel est de 410 millions d’euros. Je vous fais grâce… des points d’exclamation… Enfin, l’effet négatif des campagnes infondées contre la vaccination universelle… nous devons nous attendre à une remontée de l’incidence… et donc des coûts induits. Pas grave le contribuable paiera. »
Je répète : c’est lui qui a écrit tout ça.
Laissons de côté les chiffres avancés (vrais ou pas) et admirons le peu d’erreurs de calcul [ça mérite les palmes académiques !] et la faible exagération [pourquoi traiter les 75 000 si seulement la moitié en a besoin ?] et arrêtons-nous sur une autre outrance : la mise en parallèle de 700 000 bébés en bonne santé avec trois dizaines de milliers de malheureux patients atteints d’hépatite B chronique nécessitant un médicament antiviral. Pourquoi ?
Pour justifier quoi ? Une nouvelle obligation vaccinale ?
Je ne vais pas faire un cours de 4ème ou 5ème année de médecine sur l’hépatite B, les formes aigües et les formes chroniques. Laissons de côté aussi la vérification de la réelle utilité clinique de ces médicaments antiviraux et les causes réelles de la chronicité de cette hépatite B. Oublions enfin (transitoirement) la question (je suis généreux avec le vaccinaliste maximaliste) des possibles effets nuisibles du vaccin.
Admettons le raisonnement économique et médical du professeur ; il est dans son rôle.
Arrêtons-nous simplement sur ces 410 millions d’euros que coûterait annuellement à la communauté nationale la négligence d’une partie (non-vaccinée) des 700 000 bébés qui naissent chaque année chez nous, puisque c’est ainsi que les choses nous sont présentées.
Vu par un médecin traditionnel, le raisonnement est sordide. Mais ravalons nos nausées ; et examinons les chiffres tels qu’ils nous sont présentés, un bébé étant donc une unité de compte économique pour notre académicien palmé, ou palmidé ou palmipède, je ne connais pas le vocabulaire de ce petit monde désuet…
D’où viennent ces 410 millions d’euros ? Ces 15€ le comprimé quotidien ?
Commençons par visiter le centre d’information de l’OMS, en version française et récente (2015). Je fais une capture que je reproduis ci-dessous.
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Que vois-je ?
Outre quelques généralités fortes intéressantes, l’OMS nous donne un coût approximatif de traitement par ces miraculeux antiviraux de… 5 dollars américains par personne et par mois. Voilà une toute autre version  que celle de notre professeur palmé. S’est-il trompé ?
Retour sur Internet et nageons (comme un palmidé le ferait) sur le site du VIDAL, une référence des médecins pour obtenir une information crédible sur les médicaments.
Que vois-je ?
Horreur !
L’académicien ne s’est pas trompé : je résume ci-dessous avec quelques captures concernant un antiviral (l’Entécavir ou Baraclude*) cité par le collègue vaccinaliste dans son livre.
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Effectivement le traitement mensuel par personne (30 comprimés ou solution buvable) tourne autour de 400 à 450 euros, 65% remboursables.
Et on est prié de ne pas se plaindre. En effet, en Novembre 2016, une diminution massive des prix a été obtenue : capture ci-dessous ; on est aussi prié de ne pas s’esclaffer, nos palmipèdes pourraient s’en trouver offensés !
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Commentaire No1 : chacun aura noté le délicieux « hors honoraires de dispensation » ; l’industriel ne fera pas cadeau d’un centime d’euro au pharmacien.
Commentaire No2 : par quel processus (probablement très rationnel quand on a des liens étroits avec le business du médicament) peut-on acheter un médicament identique à 450 euros ici et 5 euros là-bas ? Je fais un change de un dollar pour un euro) : 90 fois plus dispendieux !
Commentaire No: il ne serait pas du tout étonnant que tout cela nous soit présenté comme une forme de générosité envers les consommateurs à 5 euros… Plus les serres du prédateur sont acérées, mieux les plumes les cachent et plus la patte est douce au toucher…
Commentaire No4 : comment un médecin et académicien (palmé de surcroit) peut-il exercer un chantage aussi ignoble sur des familles pour les obliger à faire vacciner leurs bébés sur une base aussi économiquement étrange ?
Commentaire No5 : dans le petit monde de l’économie du vaccin et des médicaments, nous ne sommes que des unités de compte.
On pourrait certes évoquer, comme d’habitude, pour justifier le prix astronomique de ce médicament, le retour sur investissement en recherche et développement. Mais, sans entrer dans la discussion justifiant ces procédures, il existe des règles internationales admises concernant la protection des brevets et la mise sur le marché de génériques ; à la fois pour protéger (et encourager) les découvreurs et faire bénéficier les patients des progrès scientifiques, pourtant très généralement financés par leurs impôts.
Pour le Baraclude*, en fait, la messe est dite et les génériques sont autorisés depuis 2015. Ci-dessous une capture du bas de l’article Wikipédia sur le Baraclude* (très probablement rédigé et mis en ligne par l’industriel) :
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Effectivement, le Baraclude* [résultant d’un large programme de recherche sur les antiviraux et pas d’une voie de recherche spécifique et supposée très couteuse sur l’hépatite B] a été commercialisé en 2005, et l’exclusivité du brevet a expiré en 2015 (comme écrit ci-dessus en anglais). Ça fait donc longtemps que l’industriel est rentré dans ses frais…
Plutôt que d’assurer exclusivement le marketing de la vaccination massive, nos académiciens [eux qui ont aussi l’oreille attentive des administrations sanitaires] pourraient distraire quelques minutes de leur temps professionnel à poser des questions telles que :
1) pourquoi les patients français (et l’Assurance-maladie dont le bilan financier est en berne) ne disposent-ils pas des génériques commercialisés ailleurs ?
2) pour reprendre la délicieuse formule de notre collègue dans le paragraphe cité de son livre [Pas grave le contribuable paiera], pourquoi laisse-t-on les contribuables payer ?
Conclusion : comment peut-on raisonner sur l’obligation vaccinale – en des termes plus qu’arrogants et méprisants vis-à-vis des familles, médecins et scientifiques résistants – sur la base d’arrangements économiques hautement suspects entre des industriels et des administrations complices ?
Plus les serres du prédateur sont acérées…
Voilà donc ce qu’ils sont !