Médicaments anticholestérol et COVID-19

Il y a 3 ans (environ) au moment des premières vagues de la COVID, j’avais émis l’hypothèse que « la COVID rendait fou » !

Pourquoi ? Parce que les délires anti-Science inondaient les publications scientifiques et aussi (mais là ce n’était pas inattendu) les réseaux sociaux.

Je n’y reviens pas ici mais je rappelle que toutes les sortes de médications ont été proposées pour empêcher (ou lutter contre) la COVID.

Aujourd’hui, si je mets de côtés les multiples anticorps monoclonaux proposés par les industriels (et pour lesquels nous attendons quelques confirmations sérieuses) que reste-t-il de toutes ces propositions ?

Réponse : presque rien sinon la dexaméthasone et les antiplaquettaires !

Parmi les propositions, il y eût bien sûr les statines ! Qui s’en souvient ?

Récemment, d’autres « rigolos » ont réussi à placer dans une grande revue de cardiologie (ci-dessous) un article vantant les bienfaits des injections d’antiPCSK9, les tout-derniers anticholestérol ; injectables donc ; dont la principale caractéristique à ce jour est un cuisant échec commercial. Pour ceux qui se demanderaient pourquoi (cet échec), je recommande la lecture du chapitre que je consacre à cette merveille médicamenteuse dans mon dernier livre « Comment échapper à l’infarctus… »

Pour faire sérieux, les investigateurs ont publié des graphiques et des figures qu’ils espèrent convaincants.

J’en reproduis un seul (ci-dessous) qui pourrait troubler quelques docteurs ou journalistes un peu naïfs. Je donne un seul conseil de lecture (du graphique). En bas à gauche, ils ont donné [ils sont sympas, les gars…] les « number at risk » c’est-à-dire les nombres de patients randomisés dans les deux groupes : 30 !

Il s’agit donc d’une minuscule étude basée sur une hypothèse « foireuse » [la diminution du cholestérol avec ce médicament aurait un puissant effet antiinflammatoire qui sauve la vie des patients COVID]. Ce n’est pas première fois que les amis de l’industrie essaient de nous faire accepter de telles balivernes…

Je ne reviens pas sur les autres aspects du protocole présenté comme étant en double aveugle (anti-PCSK9 contre placebo) mais sans l’ombre d’une hypothèse primaire.

Question terminale : quand cesseront ces simulacres de médecine scientifique ?

PS : l’article (et un éditorial ronflant) sont en libre accès via Internet suggérant que les auteurs ont payé le journal (qui appartient à Elsevier) pour être publiés… On n’a rien sans rien. Oups !