Adresse aux médecins de France à propos du cholestérol, de l’hypertension et des médicaments qui les abaissent


Un vent de folie souffle sur le monde de la cardiologie, des lipides et de l’hypertension artérielle. Le feu au lac !

Que se passe-t-il ?

De nouvelles recommandations pour la prévention des maladies cardiovasculaires viennent (décembre 2013) d’être publiées par les grandes corporations Nord-américaines de cardiologie. Elles contredisent les anciennes.

Le “traitement“ des maladies (réelles ou inventées) liées au cholestérol et à l’hypertension artérielle (HTA, pour simplifier encore) représentent un coût astronomique pour la santé publique (3 ou 4 milliards par an en France) et une source de profits non moins considérables pour l’industrie du médicament. Bref, les enjeux économiques sont monstrueux et on a vu des gens s’entretuer pour bien moins que ça.

D’abord le cholestérol. Jusqu’à récemment, il était assez bien établi (!!) que pour protéger son patient il fallait, de gré ou de force, abaisser son cholestérol jusqu’à des niveaux – ou des cibles dans le jargon – précis. Les plus puissantes statines (le Crestor* par exemple) devaient être prescrites à doses optimales pour atteindre les cibles, et étaient éventuellement associées à d’autres médicaments anti-cholestérol (Ezetrol*, par exemple) pour atteindre la cible bien que l’utilité clinique (réduction du risque cardiovasculaire) du Crestor* et de l’Ezetrol* n’ait jamais été démontrée.

Et voilà qu’en ce beau mois de décembre 2013, des nouveaux experts disent qu’atteindre des cibles de cholestérol n’est plus le dogme ; mais qu’il faut prescrire les statines en fonction d’un risque global calculé à l’aide de subtiles équations.

Avant on prescrivait des statines pour diminuer un cholestérol qu’on prétendait pathologique et maintenant on doit prescrire les mêmes médicaments anticholestérol mais sans rapport avec le cholestérol : à titre d’exemple, vous êtes un homme, vous avez 65 ans et vous fumez, vous devez absolument prendre une statine sur la base de votre risque (calculé) d’infarctus dans les 10 années qui viennent. Sur le plan économique, c’est une superbe trouvaille car des dizaines de millions d’américains (et des millions de français) devraient se voir prescrire une statine si les médecins appliquaient ces nouvelles recommandations.

Les anciens experts, très offensés, demandent des explications aux nouveaux experts très sûrs d’eux. La définition des anciennes cibles ne reposait pas, selon les nouveaux, sur des bases scientifiques solides. Ceux qui nous ont lu le savaient déjà ! Mais les experts anciens et offensés (d’ailleurs et d’ici) découvrent stupéfaits cette évidence. Mais alors, rétorquent-ils, quelles sont les preuves scientifiques qui servent de base aux nouvelles recommandations ?

Très bonne question !

Mais de preuves, ils n’en ont pas plus pour les nouvelles que pour les anciennes, disent-ils. Ils ont toutefois fait des calculs et se sont mis d’accord … entre eux !

Évidemment les anciens, toujours très offensés mais toutefois très courtois “comme il plait aux âmes bien nées”, ne sont pas d’accord … Cacophonie !

Pour ceux qui savent vivre avec les yeux ouverts, il est clair qu’au-delà de quelques querelles d’Ego, ces disputes cachent des intérêts commerciaux considérables qu’on peut résumer en une formule : comment récupérer le fabuleux magot des statines qui d’ici peu seront toutes génériquées ?

Chers confrères, si vous respectez le code de déontologie, c’est-à-dire si vous pratiquez une médecine qui s’aligne sur les données scientifiques existantes [et donc offrez à vos patients le meilleur de la médecine contemporaine], vous ne pouvez pas faire confiance à ces gens-là, d’ailleurs ou d’ici !

Maintenant, et plus vite,  l’HTA. De façon très surprenante, la tendance est inverse : les nouvelles recommandations conduisent à ne plus traiter avec des médicaments antihypertenseurs des millions de gens.

Autrement dit, de nouveaux experts ont décidé de nouvelles normes pour la pression artérielle. Un coup de baguette magique : hier vous étiez malade et nécessitiez un (ou deux, voire trois) médicament(s), aujourd’hui vous êtes guéri sans médicament !

Si ça n’était tragique pour des millions de gens qui se sont consciencieusement intoxiqués avec des médicaments pendant des décennies, ce serait amusant car ce bouleversement thérapeutique ne repose que sur un changement de chiffres sans aucune signification clinique.

Selon la nouvelle Bible, les gens de 60 ans et plus ne doivent être traités que si leur pression artérielle atteint 15 et non plus 14 (comme auparavant) qui sont les nouvelles et anciennes cibles à respecter.

Beaucoup de bruit pour rien, 14 ou 15 ?

Si on regarde les relations statistiques entre les chiffres de pression artérielle et le risque de complications cardiovasculaires, ou mieux avec l’espérance de vie, on voit immédiatement en tenant compte des variabilités (des possibilités d’erreur) des chiffres, qu’il est absurde cliniquement de faire la différence entre 14 et 15 !

Pourquoi ces nouvelles recommandations ?

Des millions de patients devraient abandonner leur traitement médicamenteux antihypertenseur, perte nette pour le business de l’HTA. A qui profite le crime ?

Les anciens experts, très offensés, ne sont pas d’accord évidemment : avoir prêché pendant des décennies un évangile et se voir du jour au lendemain traités d’apostat est dur à avaler !

Ils annoncent une catastrophe sanitaire, des millions d’infarctus et d’accidents cérébraux si par malheur les prescripteurs changeaient leurs habitudes et respectaient ces nouvelles  recommandations. Vraiment ?

Nous n’avons pas de réponse ; mais un commentaire : tout ce charivari est infantile et ne repose pas sur de la bonne science …

Pourtant, en mon nom personnel, je vais vous donner mon opinion : il devient de plus en plus visible que les personnes traitées pour une supposée HTA succombent plus souvent de chutes (dues à des pressions trop basses ou à des hypoglycémies, les deux provoquées par les médicaments) qu’à des accidents cardiovasculaires avérés … sans parler des cancers que nos experts n’osent pas encore attribuer à leurs médicaments antihypertenseurs, malgré des données convergentes …

Certains barbares d’ici et d’ailleurs commencent à le dire à voix haute ; il vaut mieux  réduire la voilure, des grains violents s’approchent, il devient difficile de garder le même cap, en plus !

Leçon du jour : on ne doit écouter que des vrais experts libres et indépendants de tout lien d’intérêt avec l’industrie du médicament.