L'AVENIR RADIEUX DE LA CHIMIOTHERAPIE ANTICHOLESTEROL !

C’est à peu près le titre de l’une des prochaines sessions (commanditées par les industriels concernés) du Meeting Européen de la Société Française de Cardiologie en janvier 2014 (sauf erreur).
Voilà, vous êtes prévenus !
C’est aussi l’objet d’un numéro quasi spécial [commandité ?] de la revue « Science & Avenir » …
Mais certains en ont déjà parlé sur ce site !
De quoi s’agit-il ?
Pas des statines évidemment qui vont bientôt toutes être « génériquées » et donc sans avenir pour une industrie aussi profitable (le mot a son sens !) que BigPharma !
L’avenir radieux concerne les nouveaux, ceux qui veulent prendre la place des statines et qui sont essentiellement le produit des biotechnologies, nouveau « fer de lance » de BigPharma.
J’en avais déjà parlé dans un billet précédent en décembre 2012 « Que doit-on penser des nouveaux traitements anticholestérol ? Sommes-nous des cobayes ? » disais-je, en annonçant aussi une campagne forcenée pour d’abord faire savoir qu’ils existent ; puis pour les imposer !
Probablement pour les imposer, à la place des statines !
Il y a plusieurs types de chimiothérapies anticholestérol en préparation (déjà testées chez des patients) dont les principales caractéristiques sont d’être des bricolages biologiques qui doivent être injectés (environ une fois par semaine) plutôt qu’absorbés oralement.
En développement actuellement, en faisant bref et simple :
1) des anticorps monoclonaux dirigés contre PCSK9 qui est une protéine participant au « recyclage » des récepteurs des lipoprotéines riches (plus ou moins) en cholestérol. Moins de  PCSK9 fonctionnels est associé à une diminution des lipoprotéines dans le sang, et donc à moins de cholestérol mesurable dans le sang.
2) des agents « antisense oligonucleotides ou ASOs) » [désolé, c’est comme ça qu’on dit !] qui inhibent la synthèse endogène de protéines impliquées dans la formation des lipoprotéines et donc le transport de nombreuses substances liposolubles ; et donc du cholestérol. Celui que l’on connait pour le moment, déjà testé chez des humains, est le mipomersen qui inhibe la synthèse de l’apoprotéine B100.
Je me refuse, faute de données scientifiques solides et indépendantes, à faire des commentaires concernant l’utilisation de ces nouveaux médicaments dans des cas rarissimes tels que les Hyperlipoprotéinémies Familiales homozygotes !
On ignore tout de la toxicité de ces médicaments et, outre leur effet sur le cholestérol, tout de leur effet sur le risque d’infarctus et d’AVC.
On ne sait donc rien du rapport bénéfice/risque, en principe ; sauf que n’attendant rien d’une diminution du cholestérol chez 99.9% des individus, on ne peut qu’entrevoir un rapport plutôt désobligeant …
Mais il est clair que pour rentabiliser leurs investissements, les industriels vont essayer d’élargir les indications de ces médicaments notamment les anti-PCSK9.
D’abord, on les prescrira à ceux qui ne supportent pas les statines ; c’est-à-dire environ 20% des supposés bénéficiaires mais privés de statine ; ça fait déjà beaucoup de monde, l’aube semble radieuse effectivement !
Comme justification, on se contentera des effets sur le cholestérol, nul besoin de démontrer qu’ils ont un effet sur l’infarctus et l’AVC puisque c’est déjà évident avec les statines, même si ça n’est pas vrai. Même plus besoin de « bricoler » les essais cliniques !
Dans un deuxième temps, on peut prévoir qu’on va comparer les anti-PCSK9 avec les statines sous divers prétextes : praticabilité de l’injection hebdomadaire plutôt que le comprimé quotidien, petite toxicologie comparative, et évidemment effet sur le risque cardiovasculaire !
Nul besoin de démontrer que c’est efficace sur le risque cardiovasculaire ou supérieur aux statines, il suffit de démontrer que ce n’est pas différent des statines.
En effet, désormais les « experts aux ordres » multiplient les études comparatives où l’objectif n’est plus de démontrer la supériorité d’un médicament sur un autre, ou contre un placebo, mais de simplement montrer [je ne ris pas !] l’absence d’infériorité !
Et ainsi, subrepticement et inéluctablement, les nouveaux injectables vont prendre la place des anciens comprimés de statines avec un coût astronomique pour l’Assurance-Maladie et aucun effet démontré de leur utilité clinique …
L’avenir radieux de la chimiothérapie anticholestérol est déjà écrit !
A moins qu’une toxicité aigüe ou rapide (inattendue à ce jour) ne vienne perturber les plans !
C’est là qu’il va falloir « jouer serré » !
A tous les cobayes volontaires, je dis: ne jouez pas à ça ! Regardez passer les trains !