C'est quoi un essai clinique ?
Un essai clinique, c’est quoi ?
Ceux qui ont lu mes livres le savent déjà ; mais un petit rappel ne fera pas de mal…
Pour les autres, médecins prescripteurs et patients (bénéficiaires et/ou victimes), il est urgent de se « mettre à jour ». Car celui qui comprend ce qu’est un essai clinique comprend toute la médecine moderne, d’un coup d’un seul ; dommage de se priver !
D’autant plus qu’en comprenant la médecine moderne [mieux que ceux qui sont supposés l’enseigner ! Oups ! Je plaisante bien sûr !], on dispose déjà de quelques munitions (les meilleures) pour se défendre en cas d’attaques incongrues, d’où qu’elles viennent…
Ce n’est pas en quelques lignes que je vais faire le tour de cette question apparemment compliquée mais, pour ceux qui veulent vivre les yeux ouverts, je vais essayer d’entre-ouvrir quelques fenêtres.
Pour ceux qui lisent l’anglais, je recommande la lecture d’une bonne référence à propos des essais cliniques (ci-dessous) dans un journal médical anglais (le British Medical Journal) qui est un peu la source de documents indispensables pour les médecins anglais (et anglophones) ; nous n’avons pas d’équivalent en langue française ; ce qui donne une idée d’une part de la décadence accélérée de la culture médicale francophone et d’autre part de l’incapacité où se trouvent les médecins praticiens qui ne parlent pas l’anglais d’avoir accès à des documents de valeur :
http://www.bmj.com.gate2.inist.fr/content/346/bmj.e7586.long
Certes, ça fait 42 pages.
Qu’il y ait 42 pages et que ce soit en anglais n’est pas une excuse. Tout professionnel de santé doit comprendre ça ; sinon il est une marionnette manipulée par toute sortes d’intérêts divergents…
Courage les amis ! Votre indépendance professionnelle (si vous êtes médecin) ou votre sécurité (si vous êtes patient et sceptique) passent par une lecture attentive de ces 42 pages… Oups !
Je plaisante bien sûr ! Je vais essayer d ‘en dire quelques mots quand même.
Pour simplifier, je vais le faire en plusieurs épisodes, comme à la télé !
Donc Épisode 1, c’est maintenant.
L’essai clinique, c’est la façon moderne (et scientifique) d’évaluer l’utilité (les bénéfices attendus), l’innocuité relative (les effets adverses ou les risques de toxicité) et le rapport bénéfice/risque de tout médicament mis sur le marché ; et donc mis à la disposition des médecins pour faire leur métier : soulager et souvent guérir des patients en souffrance.
Attention : si l’essai clinique est indispensable pour évaluer l’utilité d’un médicament, il est peu (voire très peu) efficace pour évaluer son innocuité ou sa toxicité.
Vous pouvez juger de la compétence d’un médecin ou d’un pseudo-scientifique sur cette seule notion : l’efficacité de l’essai clinique pour identifier les effets toxiques d’un médicament.
Si on vous dit que les essais cliniques n’ont pas démontré la toxicité des statines, par exemple, vous pouvez continuer votre chemin, la personne qui vous dit ça n’a rien compris. Ceux qui ont lu mes livres savent pourquoi je dis ça ; s’ils ne le savent pas, il faut les relire !
Inutile de préciser que de nombreux médicaments actuellement (et depuis longtemps) sur le marché (certains fort utiles) ne sont pas passés par ce filtre (l’essai clinique) considéré aujourd’hui comme indispensable. Et, conséquence inéluctable de ce laxisme antérieur, des médicaments largement prescrits pendant des décennies s’avèrent un jour plus toxiques qu’utiles : médiator, depakine et beaucoup d’autres.
Cela dit, si un essai clinique montre des effets toxiques d’un médicament, il faut bien sûr les enregistrer et en tenir compte.
Mais s’il ne rapporte rien dans ses filets, ça ne veut pas dire que le médicament ne soit pas potentiellement toxique ; des études plus longues et plus adaptées à l’identification des effets indésirables sont indispensables. Surtout, il faut que ces études soient conduites indépendamment du détenteur du brevet.
Parfois, la chance peut aider. Mais il ne faut pas trop compter sur la chance. Par exemple, c’est par inadvertance que des investigateurs (pourtant sponsorisés) ont mis à jour la toxicité des coxibs (Vioxx) ou l’effet diabétogène des statines…
Je résume l’épisode 1 :
1) l’essai clinique sert à [est construit pour] démontrer l’utilité d’un traitement (médicament ou autre) ;
2) l’essai clinique de donne que des arguments partiels sur l’innocuité et la toxicité des médicaments et autres traitements.
La suite dans l’épisode 2…
suis encore en décalage mais peux pas résister, trop sympa, y a de + en + d’adeptes sur la toile, c’est sympa non ?
http://www.bon-coin-sante.com/blog-sante-sans-prise-de-tete/traitement-cholesterol/soigner-le-cholesterol-naturellement/
avec une mise en garde quand même
« AVERTISSEMENT : La lecture de certains articles de ce blog pourrait sérieusement endommager votre ignorance »
Hum !
Z’en profitent pour faire un peu de pub ; et surtout z’ont pas compris qu’il n’y avait pas à « soigner son cholestérol »…
Bon, c’est moins pire que de vouloir « décrasser l’artère » …
Ok pour ces 2 réserves, j’avais survolé 1 peu vite
Bon en résumé sont moins pires que les autres (et en + mettent votre vidéo), mais c’est pas encore ça…..
Deconseille : fromage, lait ?
C’est pas bon la feta et les yahourts grecs ?
C’est toujours aussi deconseille les graisses saturees ? J’avais lu qu on en etait plutot a deconseiller les graisses trans mais pas forcement les graisses saturees.
Le modèle est méditerranéen : pas de trans industriels mais bienvenus aux trans naturels ! peu de saturés et d’oméga-6, etc…
Urgent de lire les bons auteurs !
En effet, cette phrase annule tout le reste de son article :
« Les stérols et stanols sont des lipides contenus naturellement dans tous les végétaux, ils permettent de diminuer le cholestérol que nous avons dans le sang. Ce sont les phytostérols, phytostanols ou stérols et stanols végétaux. Comme ces ingrédients ne sont pas des médicaments, des fabricants en ont ajouté dans certains produits alimentaires – margarines, fromages, yaourts… Ce qui leur donne une certaine efficacité dans la lutte contre l’excès de cholestérol. Mais ce n’est pas parce que ces produits sont en vente libre qu’ils sont sans danger. »
Elle n’a pas tout compris le « schmilblic » même si ça part d’un bon sentiment.
Inapproprié ?
La sagesse qu’un sage cherche à communiquer a toujours un air de folie.
Hermann Hesse
Bonjour à tous. Même le dernier lien donné est en accès protégé. Cliquez plutôt sur celui-ci :
[HTML] bmj.com
[HTML] SPIRIT 2013 explanation and elaboration: guidance for protocols of clinical trials
AW Chan, JM Tetzlaff, PC Gøtzsche, DG Altman… – Bmj, 2013 – bmj.com
ou copiez le début de la réponse à Akira(il devrait trouver, il est chercheur…) et ouvrez le dans un autre onglet, vous tomberez sur divers liens dont celui qui nous intéresse, cliquez encore dessus : Il y a l’article complet et avant l’Abstract.Merci pour lui…
En fait vous tombez directement sur le bon lien en recopiant le lien indiqué.
Merci pour le titre.
J’ai reussi a l obtenir ici (mais comme je suis dans un labo, pas sur que ca fonctionne pour tout le monde):
http://www.bmj.com/content/bmj/346/bmj.e7586.full.pdf
Pour moi ca a marché. Merci…
Au fait, Michel. Impossible de lire le doc du BMJ. Il est en acces protege.
Aurais tu le titre complet ? Il est peut etre disponible en libre ailleurs.
On peut suivre ce lien ; ça devrait marcher…
SPIRIT 2013 explanation and elaboration: guidance for protocols of clinical trials
BMJ 2013; 346 doi: http://dx.doi.org.gate2.inist.fr/10.1136/bmj.e7586 (Published 09 January 2013) Cite this as: BMJ 2013;346:e7586
Y a pas à dire , c’est ici que les neurones respirent
Excellent, j attends avec impatience la suite 😉