Désinformation sur l’alcool et ses effets sur la santé
Nul ne doute qu’une consommation irrationnelle ou excessive d’alcool est dangereuse pour la santé, que ce soit de façon chronique (que le buveur soit réellement dépendant ou pas) ou épisodique.
Il est important d’alerter les jeunes (et les moins jeunes) sur les dangers des boissons alcoolisées consommées de cette façon !
Inutile de rentrer dans les détails, chacun de nous a de multiples exemples et circonstances à citer et remémorer.
Pour autant, faut-il raconter n’importe quoi ?
La consommation de boissons alcoolisées fait partie de la vie quotidienne de la majorité des populations européennes, sous des formes diverses et le rôle des médecins et des scientifiques est de dire la vérité des connaissances à ce propos ; et pas de raconter n’importe quoi sous divers prétextes.
La vérité (vérifiable) de notre savoir est la première condition de nos libertés, principe basique de la démocratie !
Question : pourquoi les médias professionnels spécialisés racontent n’importe quoi ? Un exemple ci-dessous.
L’auteur – probablement jeune et désinformé lui-même – prétend que l’AHA {American Heart Association], la société savante de référence pour la cardiologie aux USA aurait récemment changé d’avis.
Alors que dans les années 1990 [après que nous ayons expliqué le « Paradoxe français » dans un célèbre article du Lancet publié en 1992], les experts de l’époque célébraient les bienfaits pour la santé d’une consommation faible ou modérée d’alcool, les experts de 2025 auraient changé d’avis, notamment via un article publié récemment dans le journal officiel de l’AHA (Circulation ; ci-dessous).
Selon le journaliste de Medscape, il y aurait un renversement de la tendance : même une consommation modérée devrait être évitée ; avec en particulier (selon certains auteurs) une augmentation du risque de cancers dès la 1ère goutte ou le 1er gramme d’alcool consommé.
En fait, la lecture de l’article de l’AHA ne dit pas ça du tout ; il confirme qu’une consommation faible à modérée d’alcool est cardioprotectrice. Il y a des nuances concernant le risque d’AVC ou l’hypertension artérielle (ce qui n’est pas le risque coronaire) ou les méthodologies utilisées récemment mais c’est d’un médiocre intérêt.
Mais le point principal n’est pas là pour nous Européens et surtout français. Pour les experts américains de l’AHA comme pour le journaliste de Medscape (qui tous se prétendent plus malins que leurs prédécesseurs des années 1990), la consommation d’alcool doit être évaluée en grammes d’alcool par jour (en moyenne) indépendamment du type de boisson, de la façon de boire et surtout des buveurs.
Grave erreur quand on a compris qu’environ 85% de la consommation d’alcool des citoyens français est réalisée avec du vin, en mangeant et lors d’un partage très social. Et ça change tout !
Le vin n’est pas la bière ni un spiritueux ! Et les buveurs (et buveuses) de vin ne sont pas des buveurs de bière ou de whisky. Facile à comprendre !
J’explique cette problématique dans mon prochain livre (déjà chez l’éditeur) : ci-dessous le projet (non définitif) de couverture.
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