Nouveau traitement contre la bronchiolite des nourrissons : utile ou nouvelle arnaque ?
Ces jours-ci, les médias sponsorisés font gorge-chaude concernant un nouveau vaccin – disent-ils, mais pas tous, certains sont moins incultes que les autres – dirigé cette fois-ci contre le virus (appelé virus syncytial respiratoire, ou VRS pour les intimes) responsable de la bronchiolite des nourrissons.
La HAS, toujours aussi prompte à encourager les industriels (et les sociétés savantes complices), recommande une administration systématique chez les nourrissons cet automne et le remboursement par l’Assurance Maladie.
Le nom commercial de ce nouveau produit est le BEYFORTUS et le nom pharmacologique est le Nirsevimab.
Il est produit par un industriel anglo-néerlandais (AstraZeneca) et commercialisé en France par Sanofi qui, après ses cuisants échecs au cours de la Covid-19, essaie de se rattraper…
N’importe qui, avec un minimum de culture médicale, comprend immédiatement qu’il ne s’agit pas d’un vaccin évidemment ; mais d’un anticorps monoclonal.
Il s’agit d’un traitement préventif et non pas curatif. On l’administre bien avant d’être exposé au virus.
Dit autrement, on injecte des anticorps avant toute exposition au virus et on espère que, lorsque le virus arrivera, il y aura encore assez d’anticorps circulants. C’est assez hypothétique et comme la démonstration de cette possibilité vient de l’industriel (ou de ses amis), le doute est permis.
On comprend aussi que comme le traitement est injecté et que le virus appartient à la grande famille des virus respiratoires, on ne peut pas espérer avoir un effet sur la circulation du virus donc sur l’épidémie hivernale. On ne l’injecte pas à Paul pour protéger Pierre. L’argument altruiste n’existe pas ici.
En quelques mots, on voit ainsi les limites de l’exercice.
Avant d’accepter ce traitement, il faudra être sûr qu’il est efficace à l’échelle individuelle et utile socialement ; et que les effets indésirables sont mineurs et rares.
Qu’est-ce que la bronchiolite ?
C’est une maladie bénigne ! De bons médecins, avec l’aide de la kinésithérapie respiratoire, doivent se débrouiller et seuls quelques cas rares nécessitent une brève hospitalisation.
Pourquoi en faire une tragédie hivernale qui nécessiterait d’urgence de traiter des générations entières de bébés ?
Pour savoir si un médicament (y compris un anticorps monoclonal est utile (efficace), il n’y qu’une seule technique recevable (non critiquable à condition d’être conduit par des investigateurs compétents et indépendants), c’est l’essai clinique randomisé en double aveugle contre placebo.
Nous en avons au moins un [l’essai MELODY] qui a testé le BEYFORTUS .
J’examine qu’un seul essai qui correspond à la population que la HAS et les sociétés de pédiatrie veulent « vacciner ». Je reste simple. Si les résultats de cet essai clinique sont intéressants, on pourrait envisager sereinement ce traitement.
Malheureusement, l’essai MELODY est totalement sous l’emprise de l’industriel. Pas de faux semblant, pas d’illusion !
Il faudra vraiment que les résultats de l’essai soient sans équivoque pour qu’on puisse y croire, au moins un peu…
C’est publié en Mars 2022 dans le New England Journal of Medicine, la revue médicale qui (avec le Lancet britannique) est désormais « aux ordres » des industriels.
Je donne aussi le principal tableau des résultats (qui dit tout) et je le commente un peu.
Le suivi post-injection est de 150 jours. On ignore ce qui se passe au-delà. Pourquoi pas.
496 nourrissons ont reçu le placebo et 994 l’anticorps. C’est un petit essai avec un faible échantillon. C’est une autre limite !
25 des nourrissons sous placebo ont eu une bronchiolite parmi lesquels 8 ont été hospitalisés.
12 des bébés qui ont reçu l’anticorps on eu une bronchiolite parmi lesquels 6 ont été hospitalisés.
C’est indiqué dans le tableau ci-dessus. je ne rentre pas dans les détails.
Les investigateurs (c’est-à-dire l’industriel) et la HAS valident que l’anticorps a réduit de 75% le risque de bronchiolite (hautement significatif sur le plan statistique) et de 62% le risque d’hospitalisation (non significatif).
Est-ce une façon légitime de présenter les résultats ?
Certes non : il s’agit d’un réduction du risque relatif.
J’ai expliqué dans un précédent article que la seule façon honnête de présenter les effets bénéfiques d’un traitement est de les exprimer en termes de réduction du risque absolu.
Si on procède ainsi (il suffit de soustraire les chiffres en % donnés à côté des nombres de cas), le 75% devient 3,8% [5 minus 1,2%] pour la réduction du nombre de cas de bronchiolite.
Le 62% devient 1% [1,6% minus 0,6%] pour la réduction du risque d’hospitalisation !
Les effets des anticorps sont donc très faibles, voire négligeables, notamment pour le point sociétal principal (le risque d’hospitalisation).
En fait, soyons clairs, l’anticorps ne diminue pas le risque de formes graves de bronchiolite.
Ce n’est pas moi qui le dis, ce sont les chiffres publiés par l’industriel lui-même sur la base de la meilleure base de données disponibles à ce jour !
D’autre part, pendant ces 150 jours, on a déploré 3 décès dans cet essai, tous les trois dans le groupe recevant l’anticorps.
Comme il y a eu tirage au sort, il est abusif de décréter que c’est un effet du hasard.
Jusqu’à preuve du contraire, ces 3 décès doivent être attribués à l’anticorps testé.
Certains pourraient dire que 3 décès ce n’est pas beaucoup et que, « pour faire une omelette, il faut casser des œufs ».
Je ne suis pas d’accord avec cette interprétation. Si on fait un calcul rapide et simple, on constate qu’il y a eu 3 décès pour environ 1000 nourrissons injectés.
Si on extrapole à une population de plus de 300,000 nourrissons traités chaque année, on pourrait déplorer environ 1000 décès par an attribuable à ce traitement.
Ce traitement n’ayant pas d’effet sur les formes graves de bronchiolite, il est difficile de justifier ces 1000 décès annuels !
Je suis poli !
Contrairement aux avis des sociétés savantes et de la HAS, je déconseille fortement d’injecter ce traitement aux nourrissons !
La tête sur le billot, je n’en démordrai pas !
Bonjour Dr. Pourquoi dans l’étude , le nombre de patient du groupe placebo est différent de celui du groupe beyfortus? Cela est-il un point faible de l’étude?
Le protocole voulait un ratio 2/1. C’est ce qu’ils ont eu approximativement ; tout dépend comment le tirage au sort est fait (par block ou pas).
Si on est réellement en double aveugle, ce n’est pas un problème.
Mais avec les essais « commerciaux » de ce type, le double aveugle n’est jamais garanti…
Voyez avec les vaccins antiCOVID : une pantomime !
Merci pour votre réponse. La façon pertinente de présenter la réduction du risque est de la présenter en terme de risque absolue. Cela est-il quelque chose de largement admis dans le monde académique? L’enseigne-t-on dans les cursus d’épidémiologie, de biostatistique…?
Les médecins généralistes, pédiatres et autres, ont-ils appris cela pendant leurs études?
Pourquoi les gens qui travaillent à la HAS se laisse berner?
Cher ami,
Je vois que vous avez encore des illusions concernant ce que vous appelez le « monde académique » qui veut vacciner tout ce qui bouge, même les canards boiteux, et qui veut diminuer le cholestérol des bons citoyens innocents jusqu’à zéro…
Je ne sais pas ce qui est enseigné par les « académiciens » ici ou là mais je crains le pire : on fabrique des idiots génération après génération !
Quand aux collègues généralistes et pédiatres, les malheureux, ils nagent…
Quand aux bureaucrates de la HAS…
Bonjour. Les trois enfants qui sont morts, sont ils mort des suites d’une bronchiolite ? Ou sont ils mort d’autre chose ?
J’ai déjà répondu : on ne sait pas !
« La campagne d’immunisation contre le VRS par l’injection d’un anticorps monoclonal à longue demi-vie qui est une immunoglobuline recombinante d’origine humaine de type IgG1, va débuter les premiers jours de septembre.
« La décision des Autorités de Santé, soutenue par le Conseil National de Pédiatrie (Lien 1) et le Collège de la Médecine Générale, d’implémenter cette immunisation étant actée, nous devons tous concourir à atteindre des couvertures suffisantes afin d’obtenir un fort impact pour les nourrissons et la santé publique.
InfoVac vous précise les modalités pratiques
https://www.infovac.fr/actualites/bulletin-n-8-aout-special-nirsevimab-et-beyfortus
Et voilà !
Comme je l’ai expliqué dans mon article, c’est une arnaque et il est absolument interdit de le dire.
Il est difficile de savoir si tous ces désinformateurs sont des idiots ou s’il s’agit d’une forme de « complot » dont ils n’ont même pas conscience.
Effondrement de la rationalité scientifique en vision accélérée !
C’est aussi et surtout une mise en danger de tous les bébés qui auront la mal hance de naître dans une maternité en France
Je crois que ca augure mal de la démographie et de la santé publiques –
Y aura t il des médecins en nombre suffisants pour s’occuper des enfants qu’on estropie ?
LE QUOTIDIEN DU MEDECIN
« Le nirsévimab a obtenu l’autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne depuis octobre 2022 pour la prévention des infections à virus respiratoire syncytial (VRS) chez tous les nourrissons sans facteur de risque de forme grave vivant leur première année d’exposition au VRS. Pour rappel, un autre anticorps monoclonal, le palivizumab (Synagis), est déjà utilisé depuis de nombreuses années (AMM en 1999) mais en prévention des formes graves d’infections à VRS chez les prématurés et les nourrissons à haut risque uniquement.
La dose recommandée de nirsévimab est de 50 mg pour les enfants pesant moins de 5 kg et de 100 mg pour les enfants pesant 5 kg ou plus. L’administration se fait par une injection intramusculaire unique, « qui peut être concomitante à une vaccination du nourrisson sur un autre site d’injection », même si l’expérience en matière d’administration simultanée reste limitée, précise la DGS.
***********À administrer avant la sortie de maternité*************
Comme le Conseil national de pédiatrie (CNP) l’avait recommandé, il est préconisé que « les nourrissons nés à partir du 15 septembre 2023 (date de mise à disposition du médicament) soient immunisés avant leur sortie de maternité », est-il souligné »
« Avant la sortie de maternité »…
On veut ainsi priver les familles de la liberté d’y réfléchir…
Cela dit, le Dr de Lorgeril a alerté ; à chacun de se décider en son âme et conscience !
Faudra pas se plaindre…
En tant que médecin généraliste, votre article va beaucoup m’aider pour argumenter face aux patients. Merci !!
3 décès, mais c’est ignoble ! Quel parent peut décemment « donner » le corps de son enfant à la pseudo-science. Et pour paraphraser Duras, « 3 décès, c’est 3 fois la mort ». Si triste, ces morts hautement inutiles…
Je ne vous le fais pas dire !
Mais les idiots de circonstance prétendent qu’il n’est pas certain (malgré le tirage au sort) que le traitement soit la cause des décès…
Et parmi nos sommités, personne ne réagit. Ils ne savent pas lire, peut-être.
Nous avons affaire à des analphabètes !
Un regard un peu direct sur cette quasi « pharmaco-négligence » fait tout de même froid dans le dos …
https://basta-covid.fr/perforbambinumab-les-anticorps-monoconaux-au-service-du-haut-aveuglement-scientifique/
Bon…
Est ce que les antibios par intraveineuse affectent moins le microbiote intestinal ou si c’est pareil que par voie orale ? Merci d’avance.
Obligatoirement les antibiotiques par voie orale ont un effet plus dévastateur sur le microbiote intestinal que par la vois intraveineuse.
En fait comment soigner cette maladie, et que peut on faire, de manière naturelle ? Merci
Je ne suis pas pédiatre et expert en pathologie infectieuse des petits.
Cela dit, c’est très généralement une maladie bénigne et du ressort de la médecine générale.
Parfois, du fait de la désertification médicale et de l’isolement des jeunes parents anxieux et médicalement incultes (Merci Netflix !), c’est la panique et on se précipite aux urgences où l’on ne fait pas grand chose (chose qui aurait pu être faite par un généraliste de passage) sinon surveiller et rassurer…
Mais parfois chez des enfants (ou des séniors) très fragiles – c’est rare – la réanimation peut rendre service !
je ne suis pas un expert mais il me semble qu’il y a de multiple parametre a prendre en compte:
*Si l’antibiotique est absorbe ou non
*Quand il est absorbe, ou se fait l’absortion
*Large spectre versus spectre etroit
*le type d’excretion
*Bactericide ou Bacteriostatique …
Par exemple un des pires antibiotiques pour la selection de resistance est la Ceftriaxone IV, qui est un large spectre a excretion biliaire.
Cordialement
Je ne pense pas que, pour la question posée (microbiote intestinal), ces paramètres soient importants.
Étrange le silence dans leur article sur le rôle des pharmaceutiques (https://www.theguardian.com/commentisfree/2023/aug/09/scientific-misconduct-retraction-watch).
Ce qui contraste avec la lettre que John le Carré avait adressée en avril 2001 aux deux hauts-cadres de Novartis qui l’avaient invité à donner une conférence à leurs cadres et employés, à la suite de la publication de son The Constant Gardener. Flairant un piège — on allait faire son procès — il a dénoncé leur mauvaise foi et a ajouté: « I have a suggestion for you that comes from your own world. It is that I am only a symptom. I am not the disease. By treating me as you would like to, you will not remove the root causes of your anger, which I suspect are insecurity and borrowed shame. » (A Private Spy, p.454. « J’ai une suggestion à vous faire qui vient de votre propre monde. C’est que je ne suis qu’un symptôme. Je ne suis pas la maladie. En me traitant comme vous le souhaiteriez, vous n’éliminerez pas les causes profondes de votre colère, que je soupçonne d’être l’insécurité et la honte empruntée ». Borrowed shame désigne la honte qu’on refuse et qu’on fait porter aux autres).
Pas se faire trop d’ennemis en même temps…
Ah… très bien cette référence à John Le Carré (« The Constant Gardener », trad. française « La Constance du jardinier »)! Ce roman d’espionnage illustre parfaitement les dérives criminelles de l’industrie pharmaceutique…
Ce médicament est donc de l’immunisation passive, comme les anti-venins, mais ceux-ci se donnent après l’intoxication. Leur effet serait nul en prévention.
A propos d’études cliniques, un tweet (traduit) du cardiologue américain Peter A. McCullough va dans votre sens :
« Des réductions des hospitalisations et des décès n’ont JAMAIS été démontrées dans des essais prospectifs, randomisés, à double insu et contrôlés par placebo de #CovidVaccines Le formulaire de consentement #covidvaccine ne fait pas cette affirmation. #CourageousDiscourse »
https://twitter.com/P_McCulloughMD/status/1688147577441505280
tu as vu la gueule de la courbe de survie du bras de contrôle dans la figure 1 ? ha ha ha
Un article du NEJM (qui semble postérieur à l’essai Melody) relate les décès sur le même ton :
https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2112186?query=featured_home
« Five deaths occurred in the nirsevimab group: two in the preterm cohort and three in the CHD–CLD cohort (Table S5). One death occurred in the palivizumab group (CHD–CLD cohort). All deaths were thought to be unrelated to treatment by the investigator. »
En bon labo-français « L’investigateur a estimé que la totalité des décès n’étaient pas liés au traitement ».
Question : à partir de combien de décès, en viendra-t-on à « supposer » un lien de causalité ?
Chuuuuut !
Quand on lit cela dans l’étude, plus de questions à se poser :
« for the MEDLEY Study Group
Funded by MedImmune/AstraZeneca and Sanofi. Medical writing support was provided by CMC Connect under the direction of the authors and was funded by AstraZeneca and Sanofi. Nirsevimab and palivizumab were provided by MedImmune/AstraZeneca. »
Nous en sommes rendus à ce point-là : rien de ce que racontent les industriels, les sociétés savantes et les autorités sanitaires (et les médecins qui ne sont pas des résistants) n’est plus crédible !
Comment faire fonctionner un système de soins où plus personne n’est crédible ?
Vive la science
https://basta-covid.fr/rien-ne-vaut-une-bonne-etude/
Santé Canada a approuvé cette semaine le premier vaccin VRS pour ainés (60 et plus) de GSK, avec une efficacité de 82%. Selon l’article, il n’existe pas de vaccins VRS pour les nourrissons. En effet, ils parlent de deux types d’injections d’anticorps, dont le Beyfortus approuvé en avril par Santé Canada. Aucune recommandation faite pour l’instant….mais ça ne saurait pas tarder !
Voici le lien: https://apple.news/APNdto-aeRVimTdWRqIyvdQ
Merci et salutations
Influence de big pharma visant à détruire la médecine :
Selon la HAS,
“Bronchiolite aiguë : la kinésithérapie respiratoire de désencombrement bronchique n’est plus recommandée”.
https://has-sante.fr/jcms/p_3118481/fr/bronchiolite-aigue-la-kinesitherapie-respiratoire-de-desencombrement-bronchique-n-est-plus-recommandee (Mis en ligne le 20 nov. 2019 – Mis à jour le 21 déc. 2022
La HAS avait publié des recommandations concernant les statines…
Huit ou 12 (m’en souviens pas) des experts de la HAS ont été accusés de liens (non déclarés) avec les industriels.
Prestement, devant tant d’ignominie (Oups !), la HAS a retiré ses recos, en promettant de nouvelles recos très vite avec des arbitres intègres.
C’était en 2017 (je crois bien). Nous sommes bientôt en 2024 et (à ma connaissance), toujours rien.
Probablement faute d’expert intègre !
Je suis là pourtant, bénévole en plus…
Vous voyez ce que je pense de la HAS ?
C’est donc bien pire qu une arnaque :
on expose des milliers d’enfants en bonne santé à un risque démesuré:, décès ou sequelles graves :
Le seul bénéficiaire de cette action de « santé publique » c’est le laboratoire.
Notre ministère, nos services de santé, nos medecins sont ils désormais dédiés à mettre la vie et la santé des enfants en danger ?
Nos impôts sont ils voués à assurer le marketing des labos et à reduire l’espérance de vie des habitants ?
Les citoyens ont le devoir d’être vigilants et exigeants.
Merci pour cette analyse.