Vive agitation dans le monde des statines … qu'ils doivent désormais défendre…

 
C’est le monde à l’envers en ce mois de Septembre 2016 !
Les défenseurs (parfois fanatisés) des statines doivent maintenant défendre ces médicaments plutôt que de simplement et sereinement décrire leurs effets : avons-nous besoin de grands discours pour justifier la pénicilline ?
Pas moins de 30 pages dans la dernière livraison de la revue médicale anglaise le Lancet pour affirmer encore que les statines sauvent des vies et que leur toxicité est très faible.
Serait-ce que certains douteraient ; et qu’il faille un tel armada pour convaincre les sceptiques ?
Certes le Lancet est une sorte d’organe « officieux » de l’industrie pharmaceutique, comme on disait du temps de la « guerre froide » ; et il faut prendre ce qu’on y lit avec beaucoup de prudence…
Et ne pas avoir l’illusion que le le Lancet pourrait proposer 30 pages à quiconque présenterait un argumentaire plus équilibré ou contradictoire ; dans le petit monde des statines, on ne parle que d’une voix… L’exact opposé de la démarche scientifique !
Et cette voix est celle de notre ami Sir Rory Collins dont nous avions un peu parlé en Mars 2015 [relisez le billet publié sur ce blog à cette époque, s’il-vous-plait ; c’est facile à retrouver] lorsqu’il confessa ses odieux mensonges à propos des statines. Le revoilà, notre Rory, frais et dispos comme si de rien n’était ; nous savons que c’est la spécialité des faux « spécialistes » de notre triste époque et dans toutes les disciplines : avoir généralement tort mais toujours renaître nouveau « expert et spécialiste »…
Pour plus d’information sur notre ami Sir Rory Collins, je renvoie les visiteurs de ce blog au 1er chapitre de mon livre L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol.
Impossible d’enterrer Sir Rory qui nous revient donc en Septembre 2016 pour ressasser ce qu’il a déjà écrit tant de fois ; seuls les naïfs et les incultes pourront découvrir quelque chose d’original dans ces 30 pages péremptoires ; sauf un rapide détour vers la dernière étude publiée sur les statines et appelée HOPE 3.
Je la cite car en Avril 2016, j’avais écrit un billet pour expliquer pourquoi l’étude HOPE 3 (testant la rosuvastatine contre un placebo) est  risible. Le titre du billet : Rosuvastatine (Crestor*) dans HOPE 3. Je vous laisse le relire tranquillement.
Que Sir Rory puisse s’inspirer de cette étude pour vanter les statines laisse penser que : soit il n’a pas vu les biais majeurs dont elle est coupable ; soit (plus probable) il est commissionné pour en dire du bien… Pas de commentaire supplémentaire !
Les auteurs (pas seulement Sir Rory, leur leader) de ce dithyrambique article de 30 pages [visant à nous expliquer – c’est un comble quand même – comment nous devrions (ou aurions dû) interpréter les données dites scientifiques qu’ils ont eux-mêmes produites au cours des 20 dernières années] ont TOUS un autre problème de crédibilité : ils sont liés de façon étroite, voire intime, avec l’industrie des statines.
Dit autrement, pour nous scientifiques, médecins et patients, ces auteurs sont les dernières personnes que nous devons écouter pour essayer d’éclairer la question des statines.
Seuls des vrais experts vraiment indépendants sont habilités à aider d’autres à « interpréter », c’est-à-dire à comprendre au-delà de ce que les faits disent par eux-mêmes, ce qui en principe devrait suffire.
Dit encore autrement, « interpréter », nous savons faire, merci, et peut-être mieux que ces experts rémunérés.
Comme les billets d’un blog doivent être brefs, je vais m’interrompre ici ; en finissant par une dernière petite remarque : Sir Rory et ses amis se moquent de ceux qui soupçonnent (très fortement) les statines de provoquer ou favoriser les cancers. Son argumentaire est simple : dans les essais cliniques qu’ils ont conduit, et dont la durée variait en moyenne de 3 à 5 ans, ils n’ont pas mis en évidence de franches augmentations des cancers dans les groupes sous statine…
J’encourage les visiteurs de ce blog à lire en urgence le chapitre que j’ai consacré aux cancers dans mon livre sur les médicaments anticholestérol [L’horrible vérité sur...] ; ils pourront mesurer l’inénarrable naïveté (ou bêtise) de Sir Rory et ses collègues.
Vite, les cancers sont des maladies pénibles ; et les éviter pourrait vous sauver la vie !