TOXICITE MUSCULAIRE DES STATINES : DERNIERES NOUVELLES

Je l’ai beaucoup dit, et écrit : les médecins et les Autorités Sanitaires (en France et ailleurs) sous-estiment considérablement les effets toxiques des médicaments, et en particulier des statines.

Pourquoi ?

Probablement, pour ne pas perturber le commerce et le business, les revenus des uns (les médecins) et des autres en dépendant, facile à comprendre, et donc facile de se prémunir une fois qu’on a compris !

Le plus bruyant cliniquement (gênant à court terme pour les personnes, quoique pas le plus sévère en termes de graves complications et de survie) des syndromes toxiques provoqués par les statines concernent les muscles, ligaments et articulations !

Pour d’obscures raisons médicales et sociologiques (je n’ai pas le temps de discuter ça maintenant), nous avons du mal à apprécier l’ampleur (la fréquence réelle) de ces complications en médecine générale.

Dans un récent article (Del Grande M, et al. Int J Clin Rheumatol 2012;7:243), des rhumatologues (apparemment indépendants de l’industrie) ont essayé de faire le point en choisissant une population très exposée, les seniors (personnes de plus de 65 ans) qui sont les victimes toutes désignées de la surmédicalisation contemporaine puisqu’ils sont (par définition) plus à risque que les plus jeunes.

Ces auteurs nous rappellent d’abord opportunément (ça nous donne une idée indirecte de la fréquence des syndromes gênants provoqués par les statines) que 25% des patients qui se voient prescrire une statine abandonnent le traitement (irrémédiablement) au cours des 6 premiers mois ; et plus de 50% après 2 ans !
C’est considérable (voire énorme) pour des médicaments prescrits pour des années à des millions de patients innocents et fragiles souvent … sachant en outre que ça ne les soigne ou protège de rien … Bon !
Et ça n’inclue pas tous ceux qui continuent le traitement malgré des douleurs multiples, sous l’influence de leurs médecins qui leur font croire que le médicament leur sauve la vie ; et ceux qui continuent le traitement parce qu‘ils ont des douleurs multiples, croyant que plus ils ont mal plus le traitement est actif et les protège … Et oui, on voit ça ; et pas qu’avec les statines, avec les antidépresseurs aussi : plus on se sent mal et plus on croit que le médicament nous est favorable ...

Trois autres informations majeures dans cet article :
1) nous ne sommes pas tous égaux face à la nocivité potentielle des statines, il y aurait des facteurs génétiques de prédisposition, dont la fréquence réelle reste inconnue, bon !
2) généralement, l’arrêt du médicament entraîne la disparition plus ou moins rapide des douleurs ; et dans environ 80% des cas la prescription d’une autre statine que celle précédemment toxique entraîne la réapparition des douleurs, bon !
3) dans certains cas (fréquence réelle non précisée), l’arrêt de la statine toxique n’entraîne pas d’amélioration des symptômes douloureux. Il s’agit alors, selon les auteurs, d’une nouvelle maladie irréversible de type auto-immunitaire … je n’entre pas dans les détails …
Tout ça pour un bénéfice nul !

Trois questions, pour finir, et donner une idée du désastre : 
1) les patients sont-ils informés du risque qu’ils prennent en prenant ces médicaments ?
2) les médecins sont-ils eux-mêmes assez bien informés pour « avertir » leurs patients ?
3) les Autorités Sanitaires responsables (de notre information et protection) lisent-elles les mêmes articles médicaux et scientifiques que moi ?

AMEN