Nouvelles recommandations Européennes pour les traitements anticholestérol

En l’an de grâce 2019, quelques experts subventionnés par l’industrie ont donc mis à jour les recommandations de la Société Européenne de Cardiologie (ESC) pour les prescriptions de médicaments anticholestérol dans différentes circonstances.
Je ne vais pas détailler ces circonstances cliniques puisque le cholestérol est innocent en toute circonstance, seuls des supposés experts subventionnés ne le savent pas encore.

L’attrait des subventions, une forme de prostitution diraient les comiques, rend sourds et aveugles.

Ils ont publié dans le même numéro du journal officiel de l’ESC, le European Heart Journal, lui-même subventionné, 3 articles et des dizaines de pages légitimant selon eux l’urgence de ces nouvelles reco.

Je donne les références pour ceux qui auraient la curiosité de les lire.
1.Knuuti J, et al. 2019 ESC Guidelines for the diagnosis and management of chronic coronary syndromes. The Task Force for the diagnosis and management of chronic coronary syndromes of the European Society of Cardiology (ESC). Eur Heart J. 2019 pii: ehz486. doi: 10.1093/eurheartj/ehz486.
2.Mach F, et al. 2019 ESC/EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: lipid modification to reduce cardiovascular risk. The Task Force for the management of dyslipidaemias of the European Society of Cardiology (ESC) and European Atherosclerosis Society (EAS). Eur Heart J 2019 ehz455, https://doi.org/10.1093/eurheartj/ehz455
3.Cosentino F, et al. 2019 ESC Guidelines on diabetes, pre-diabetes, and cardiovascular diseases developed in collaboration with the EASD. The Task Force for diabetes, pre-diabetes, and cardiovascular diseases of the European Society of Cardiology (ESC) and the European Association for the Study of Diabetes (EASD). Eur Heart J. 2019 Aug 31. pii: ehz425. doi: 10.1093/eurheartj/ehz425

Ci-dessous une reproduction de l’un de ces chefs d’œuvre :

Si certains lecteurs souhaitent vérifier les conflits d’intérêt de ces artistes, voici l’adresse proposée par le Journal pour procéder : « The disclosure forms of all experts involved in the development of these Guidelines are available on the ESC website: www.escardio.org/guidelines »

Je donne un extrait (ci-dessous) de ceux concernant l’article numéro 2 sur les dyslipidémies avec le très subtile Mach François comme 1er auteur que j’ai montré au-dessus.

C’est la page 1 sur 66 pages de conflits d’intérêt pour un seul des 3 articles ; c’est indiqué en petit en bas à droite sur la capture que j’ai reproduite mais chacun peut vérifier : 66 pages !
Je n’en reviens pas !
Et pas l’ombre d’un scrupule de leur part ni de la part des éditeurs du Journal. Étonnez vous de retrouver des gilets jaunes sur les rond-points… Si les privilégiés d’un système social font le trottoir pour mendier quelques subsides… Beurk !

Ça donne une idée exacte (et « astronomique ») de qui nous avons affaire.

Je rappelle que dans certains cercles restreints (par exemple, certaines sociétés internationales de lutte contre le cancer), il est interdit de participer à des réunions de consensus, surtout si ça aboutit à la publication de reco (guidelines en anglais) quand on a des liens avec l’industrie des médicaments.

Inversement, dans certains autres milieux (également « suspects », comme le milieu des vaccins), les supposés experts et académiciens ne prennent même pas le peine de déclarer leurs conflits d’intérêt, protégés qu’ils se savent par les politiciens et les tribunaux ; et ce sont les mêmes qui nous traitent de misérables antivax criminels parce que nous posons des questions !

Ci-dessous la 1ère des 66 pages :

Question : comme il ne s’est rien produit d’extravagant depuis les dernières reco, on se demande pourquoi des nouvelles reco ? Qu’est-ce qui leur a pris ?

A l’évidence, et contrairement à ce qu’ils essaient de faire croire [il suffit de relire quelques uns des messages que j’ai publiés sur ce Blog et vérifier les références], aucun essai clinique récent (depuis les dernières reco) n’a apporté le moindre argument sérieux susceptible de justifier ce raptus collectif.

Je vais toutefois relever deux aspects intéressants de ces nouvelles reco.

Le premier concerne la réelle motivation de ces publications. Les nouveaux médicaments anticholestérol – les injectables anti-PCSK9 – dont j’ai déjà parlé sur ce blog font un flop commercial et génèrent des profits minimalistes aux industriels concernés.

Mais le goût pour les anciens médicaments anticholestérol – les statines essentiellement – s’amenuise et les médecins, y compris les cardiologues, sont de moins en moins insistants pour que les patients respectent les prescriptions.

C’est tragique pour les idéologues du cholestérol car leur réputation s’est effondrée et, derrière leur dos, chacun s’esclaffe de leur « naïveté », pour dire les choses gentiment. Il est donc urgent de relancer la machine… En s’abritant sous le parapluie des institutions internationales comme l’ESC que chacun sait subventionnée…

Le deuxième aspect est encore plus ridicule puisqu’il serait désormais impératif chez les patients à risque (alors que ce fut beaucoup discuté au cours de la dernière décennie, y compris par les pires prescripteurs de statines) d’abaisser le cholestérol le plus possible – jusqu’à le rendre presque indétectable dans le sang, croit-on comprendre – au besoin en associant plusieurs médicaments.

On comprend ainsi qui est derrière ces nouvelles reco : ce sont les industriels des anti-PCSK9 qui sont à l’ouvrage !
Ils veulent qu’on associe leurs produits injectables aux statines car, peur eux, c’est apparemment le seule façon de faire décoller les prescriptions d’anti-PCSK9… Pour la carrière de certains employés américains et français de l’industrie des anti-PCSK9, c’est une question de vie ou de mort.
Je parle de la carrière évidemment car, dans ce milieu, les personnes sont insubmersibles, aisément recyclables car monnayables…

Je termine sur cette idée incongrue (qu’on croyait oubliée) que le cholestérol sanguin adéquat est le plus bas possible, voire nul…

Si quelques visiteurs de ce blog ne comprennent pas pourquoi j’écris ça, je leur recommande la lecture urgente du Livre « L’horrible vérité sur les médicaments anticholestérol » que les artistes et rédacteurs des nouvelles reco n’ont pas lu ; comme en témoigne leur totale négligence – et probable ignorance, choupinette ! – des terribles effets adverses des médicaments anticholestérol..
Je m’arrête, j’ai une sorte de nausée…