Trois bonnes raisons de ne pas prescrire (ou consommer) des statines

Bien que la prescription de statines par les médecins diminuent et que leur insistance auprès des patients (pour qu’ils ne ratent pas une prise) diminuent de façon parallèle, beaucoup de médecins, de patients et leurs familles continuent à se bercer de l’illusion que les statines les protègent et n’ont pas d’effet adverse important.

C’est curieux car nous avons des données scientifiques solides que personne (y compris chez les prescripteurs bien intentionnés) ne contestent.

Je ne vais pas ici réécrire mes livres mais insister un peu sur trois aspects fondamentaux. Chacun peut ensuite vérifier mes dires puis prendre les (bonnes) décisions qui le concernent en tant que prescripteur ou patient-consommateur.

1) Nul ne conteste que les statines augmentent le risque de devenir diabétique. Et avant d’être diabétique, le consommateur de statines subit une période plus ou moins longue de « résistance à l’insuline ».

Nul ne conteste que l’Insulinorésistance et le Diabète sont des facteurs de risque majeur de maladies cardiovasculaires !

2) Nul ne conteste que les statines empoisonnent les muscles et diminuent ainsi l’aptitude à l’exercice musculaire ou, de façon générale, l’activité physique.

Nul ne conteste que la sédentarité (ou la faible activité physique) augmente le risque de maladies cardiovasculaires !

Pour ceux qui ont des doutes ou qui sous-estiment ce problème, je rappelle que pour diminuer ce facteur de risque, on a monté à grands frais des cliniques de réadaptation cardiaque dont la principale activité est de ré-entrainer les patients qui ont une maladie cardiovasculaire. Les statines, nul ne peut le contester, sont un obstacle au ré-entrainement.

Une activité physique significative est aussi un magnifique antidote au déclin cognitif, nul ne le conteste, et les statines sont aussi des accélérateurs du déclin cognitif lié à l’âge.

3) Nul ne conteste que les statines favorisent ou accélèrent la calcification des artères. Un très lucratif business s’est développé autour de l’imagerie de la calcification des artères et certains ont mis au point des scores calciques supposés être prédictifs du risque de complications cardiovasculaires.

Il est curieux (voire comique) d’analyser comment les experts en statines s’accommodent des alertes des experts du score calcique et vice versa !

Ces deux versants du business généré par la prévention des maladies cardiovasculaires sont des illustrations de la confusion actuelle concernant la physiopathologie des maladies cardiovasculaires et leur prévention.

Pour conclure ce message d’aujourd’hui :

1) la science des statines et du score calcique est faible et contaminée de multiples conflits d’intérêt ;

2) pour se protéger des maladies cardiovasculaires, procurez-vous le beau livre de l’auteur de ces lignes [« Prévenir l’infarctus et l’AVC »] et passez aux actes !

Vite ; ça pourrait vous sauver la vie !