Comparaisons internationales de la mortalité et la létalité en relation avec la Covid-19 : surprises !

Il n’aura échappé à aucun observateur, même très myope, que tous les pays et leurs populations n’ont pas souffert de la même façon de la Covid.

Je laisse de côté ceux qui pensent qu’il ne s’est rien passé ou pas grand chose.

Je vais utiliser les données de mortalité car c’est le paramètre le plus éloquent et le plus crédible pour juger de la sévérité d’une flambée pandémique.

Commençons par la mortalité attribuée à la Covid de façon générale dans divers pays. Utilisons les données de Worldometer que tout le monde peut consulter.

J’ai reconstruit un tableau avec seulement quelques colonnes pour simplifier.

C’est évidemment la mortalité attribuée au virus et rapportée à la population [Deaths/1M pop ; dernière colonne] qui nous importe.

Par facilité, nous allons utiliser le chiffre de la France comme référence : 2521 décès par million d’habitants.

On voit immédiatement que les américains et les brésiliens sont les champions (si je me permets cette expression outrancière digne de la télé), que les asiatiques (Inde, Japon, Corée du Sud) sont relativement protégés, que les anglais et les italiens sont « intermédiaires » entre les américains et les français et les espagnols (relativement un peu protégés) et que les allemands s’en sortent mieux que les français et les anglais.

A ce jour, il n’y a pas d’explication claire à ces étranges discordances.

Il y a une autre façon de voir les choses, celle de notre ami John Ioannidis (qui a fait parler de lui aux USA en contestant, provisoirement, les confinements aux USA) en analysant la mortalité chez les infectés, infection démontrée par un paramètre biologique (PCR). Il analyse par classe d’âge en se focalisant sur les moins de 60 ans et les moins de 70 ans, la grande majorité de la population.

C’est une manière intéressante d’évaluer la sévérité de la pandémie, notamment par comparaison avec la grande pandémie grippale de 1918. Je renvoie les lecteurs intéressés vers l’article de Ioannidis.

Je ne vais reproduire qu’un seul graphique, celui des moins de 60 ans, mais celui des moins de 70 ans est superposable.

Il utilise le paramètre IFR, Infection fatality rate, qu’en français on traduirait par létalité : on est sûr de ne compter que des malades (des infectés) et je laisse de côté les comparaisons avec les plus de 70 ans.

Un seul mot quand même : Ioannidis nous dit que pour chaque décennie supérieure (en commençant par les enfants), l’IFR est multiplié par 4. Cela illustre l’importance de l’âge dans la létalité due à la Covid. Ce n’est pas nouveau !

Bien regarder le graphique suivant qui compare les pays entre eux pour les classes d’âge inférieures à 60 ans.

Je note plusieurs choses mais je laisse à chacun le soin d’aller plus loin dans les analyses :

1) Parmi les pays développés, c’est en Israël que l’IFR est le plus bas. Attention : cela n’a rien à voir avec les campagnes de vaccination car ce sont les chiffres qui précèdent l’année de la vaccination de 2021.

2) Les USA et le Royaume-Uni sont encore très mal classés.

3) Ils sont rejoints par l’Allemagne qui avait pourtant un bon « score » sur la mortalité totale.

4) Le pire est mesuré en Italie. C’est curieux !

5) La France (mal placée en mortalité totale) est plutôt bien classée ici et à égalité avec le Japon, très bien placé en mortalité totale.

Les données de mortalité totale incluant tous les âges et celles de létalité des moins de 70 ans (ou <60 ans) sont différentes et de façon surprenante. Comment se fait-il que la létalité des <60 ans soit la même au Japon et en France alors que le Japon a été protégé ?

Bref, si je devais tirer une seule leçon de ces chiffres (produits par un épidémiologiste expérimenté) c’est que toutes les populations ne devraient pas [ne devaient pas] être vaccinées de la même manière car le risque létal était très différent.

Je laisse de côté l’évidence que les vaccins sont inefficaces. Je fais « comme si » ils étaient efficaces !

Il n’était probablement pas absurde de vacciner (à condition que les individus soient volontaires) les populations d’âge moyen (entre 40 et 70 ans par exemple) en Italie, aux USA et en Allemagne.

Inversement, vu les chiffres japonais et français (et encore plus Israéliens), la vaccination chez les moins de 70 ans dans ces pays était d’un très faible intérêt médical.

Je laisse chacun réfléchir à ces chiffres surprenants et les commenter si besoin.