AstraZeneca – et son antiplaquettaire le Brilique (ou Ticagrelor*) – encore sur la sellette…

C’est probablement « héréditaire » dans l’industrie pharmaceutique ; ils ne peuvent pas s’en empêcher : ils mentent ; ils dissimulent !

C’est une activité commerciale devenue fondamentalement amorale !

Comme discuté dans l’article précédent et commenté par Hannah Arendt, le mensonge, la tromperie, la dissimulation – bref, le Spectacle selon tonton Guy – sont intrinsèques au fonctionnement de l’économie marchande, comme de l’argumentaire de tout bonimenteur !

Les industriels des produits de santé (médicaments, vaccins, prothèses diverses) mentent et les autorités ferment les yeux !

Ils ne savent pas faire autrement ; de même que les politiciens et les médias qui naviguent dans leurs sillages ; et parfois les précèdent :

Aujourd’hui, c’est AstraZeneca qui est pris la « main dans le sac »,

Hier, c’était Pfizer et Moderna…

Avant-hier, c’était Merck, GSK et Servier…

Qu’a fait de répréhensible AstraZeneca ? Avec son Ticagrelor, un médicament très utile par ailleurs…

Selon un récent article du British Medical Journal, AstraZeneca a falsifié – dans le sens de « faux-monnayeur » – les résultats d’un essai clinique [essai PLATO publié en 2009] très important qui comparait deux médicaments antiplaquettaires eux-mêmes très importants pour la pratique médicale : le clopidogrel (ou Plavix) et le ticagrelor (ou Brilique) dont AstraZeneca détient le brevet, bref une source prodigieuse de profit…

L’auteur Peter Doshi (qui est un éditeur du BMJ) a obtenu de AstraZeneca [j’ignore comment il a fait pression…) des documents confidentiels sur l’essai PLATO et a constaté des discordances lamentables dans certaines données laissant penser que AstraZeneca, en toute connaissance de cause, les a négligées.

De quoi s’agit-il ?

En bref, PLATO est un essai clinique (dont les résultats sont publiés en 2009) comparant un antiplaquettaire (médicament crucial pour la prévention cardiovasculaire) bien établi, le Plavix* (ou clopidogrel) avec le ticagrelor (ou Brilique*), la nouvelle merveille d’AstraZeneca.

Les auteurs concluent que le ticagrelor est supérieur au clopidogrel avec notamment une réduction de la mortalité.

C’était un argument fort pour désormais prescrire le Brilique plutôt que le Plavix et ainsi gagner le marché des antiplaquettaires ; avec des perspectives commerciales enthousiasmantes pour le Directeur financier d’AstraZeneca et les actionnaires.

L’essai PLATO est contesté d’emblée mais l’industriel et les autorités font la « sourde oreille »…

Comme d’habitude ! Nous connaissons ça de mieux en mieux depuis la lamentable histoire des vaccins antiCovid.

En décembre 2024, Peter Doshi et le BMJ (ci-dessus) arrivent avec de nouveaux arguments démontrant sans l’ombre d’un doute que AstraZeneca a dissimulé des données.

Quoi ?

Quand les centres d’investigation étaient contrôlés par des employés d’AstraZeneca, le Brilique était supérieur au Plavix (en termes de mortalité) mais quand les centres d’investigation étaient indépendants d’AstraZeneca, le Plavix est meilleur !

Je copie un des tableaux du BMJ (fourni par Doshi) pour les statisticiens qui voudraient des précisions.

Plusieurs leçons ou informations sont à tirer de cette lugubre affaire.

1) Il aura fallu 15 ans pour que l’évidence surgisse : le Brilique n’est pas supérieur au Plavix ;

2) il ne faut pas croire les résultats des essais cliniques quand les investigateurs ne sont pas totalement indépendants du sponsor ;

3) en conséquence de quoi, les essais miraculeux testant les vaccins antiCovid (notamment celui d’AstraZeneca) ne sont pas crédibles ; ce qui est évident à d’autres points de vue comme je l’explique dans le livre « Dialogue de promeneurs en Covidie » ;

4) curieusement, AstraZeneca n’a pas supervisé (contrôler) certains centres d’investigation participant à PLATO dévoilant ainsi « le pot aux roses »…

Attention, si le Brilique n’est certainement pas supérieur au Plavix, il est peu probable qu’il soit inférieur.

En effet, ces deux médicaments ont un mécanisme d’action similaire sur les plaquettes et donc sur le risque cardiovasculaire.

Mais leur métabolisme est différent.

Dans certaines circonstances cliniques, que je décris dans le livre « Comment échapper à l’infarctus et l’AVC », il faudra préférer l’un plutôt que l’autre.

C’est la médecine de précision !

Cet article n’est pas le moment de faire un cours sur les antiplaquettaires.

Le message est plus simple : les industriels des produits de santé doivent être surveillés ; ils peuvent raconter n’importe quoi ; les autorités sanitaires sont complices ; les médias sont généralement inutiles ou complices des mensonges et dissimulations !

Bon !

A propos de « pot aux roses », on peut essayer de se remonter le moral avec un peu de musique, du Schumann par exemple, avec encore des roses mais aussi la mer et le soleil !

Écoutez bien  « Rose, mer et soleil » !

Il y a d’autres versions mais c’est celle que je préfère.

Notez la progression dans l’intensité et l’accompagnement au piano…