Les médicaments bêta-bloqueurs (comme les vaccins) : sont-ils vraiment utiles ?
Parmi les médicaments communément prescrits par les médecins, surtout par les cardiologues, il y a les bêtabloqueurs ; il y en a plusieurs : metoprolol, carvedilol, propranolol et atenolol, par exemple. Peu importe !
Ce sont des anciens médicaments, généralement génériqués et à faible coût.
Quand ils sont apparus dans notre pharmacopée et largement prescrits (dans les années 1970 pour le propranolol dans mon souvenir de vieux cardiologue), ce fut un réel progrès pour traiter l’angine de poitrine puis (plus tard) pour l’insuffisance cardiaque et des troubles du rythme cardiaque.
Je n’entre pas dans les détails, ce serait un cours de médecine spécialisée.
De nos jours, on continue de prescrire ces médicaments de façon quasi automatique chez les patients qui ont survécu à un infarctus du myocarde ou qui ont reçu un stent ; et c’est inapproprié.
Mais on ne le dit pas, laissant les patients subir les multiples effets indésirables de ces médicaments (je n’entre pas dans les détails) sans oser modifier la prescription.
Je le vois quasiment tous les jours… Et je le dis !
C’est un problème habituel de la médecine moderne non scientifique : oser déprescrire !
Ou oser aller à l’encontre des recommandations officielles propagées par les Sociétés (supposées) Savantes et les gouvernants en l’absence de compétence scientifique minimale.
C’est aussi vrai pour les bêtabloqueurs que pour les vaccins : absence de compétence scientifique minimale.
Je laisse de côté les vaccins pour le moment – pour les curieux je recommande la lecture de ma dizaine de livres sur le sujet – et je reste sur les les bêtabloqueurs prescrits à des millions de patients (rien qu’en France) sans que leur utilité (dans la grande majorité des cas) soit démontrée.
Ai-je un argumentaire solide (comparable à celui sur les vaccins) pour oser dire que dans la grande majorité des cas, la prescription d’un bêtabloqueur n’est pas légitime ?
C’est important de le dire – même si je fais vite – pour rassurer les visiteurs de ce Blog et les amener à penser que le rédacteur de cet article n’est pas un complotiste fou (ça existe) qui remet en cause systématiquement la médecine conventionnelle.
Deux études récentes et convergentes publiées dans des revues médicales ultra-conventionnelles vont dans le sens de mon « vieux » raisonnement. En un mot, je n’ai rien inventé, et maintenant je propage une information qui va prendre quelques années avant de devenir officielle !
Pour faire simple et ne pas lasser le lecteur avec une accumulation de chiffres, je vais dire seulement l’essentiel.
La 1ère étude (REDUCE-AMI) est publiée en Avril 2024.

Plus de 5000 patients suivis pendant 3,5 années après un infarctus et répartis par tirage au sort en 2 groupes recevant ou pas un bêtabloqueur.
Je recopie le résumé (en anglais) de l’étude : « A primary end-point event occurred in 199 of 2508 patients (7.9%) in the beta-blocker group and in 208 of 2512 patients (8.3%) in the no–beta-blocker group (hazard ratio, 0.96; P=0.64)« .
En un mot et en un seul, le bêtabloqueur est inutile chez ce type de patients.
La 2ème étude (REBOOT trial) est publiée en Août 2025.

Près de 8500 patients (plus de 1500 femmes) suivis plus de 3,5 années et recevant ou pas un bêtabloqueur. Résultat : pas de différence entre les deux groupes.
Une information importante néanmoins : chez les femmes il y a eu plus de décès chez celles recevant le bêtabloqueur.
Je recopie la phrase conclusive des auteurs : « The incidence rate of the primary endpoint in women was 30.4 and 21.0/1000 patient-years in the beta-blocker group and no beta-blocker group, respectively (hazard ratio 1.45, 95% confidence interval 1.04–2.03). No significant differences were observed in men. »
Ces deux études vont dans le même sens : chez des patients qui ont bénéficié du traitement moderne de l’infarctus du myocarde (la grande majorité dans notre pays), la prescription de bêtabloqueur est inutile et elle est probablement nuisible chez les femmes.
Il est donc urgent, chers collègues, de réfléchir avant de prescrire un bêtabloqueur chez vos patients coronariens, surtout les femmes.
Il faudra du temps avant que cela pénètre les esprits.
Mais probablement moins du temps qu’il faudra avant que les médecins comprennent mieux la problématique des vaccins ; ou au minimum se pose la question de leur utilité réelle.
A propos de la médecine des vaccins, nous avons toutefois un handicap insurmontable par rapport à la déprescription (indispensable dans environ 90% des cas) des bêtabloqueurs : il n’y a pas de science pour légitimer l’administration ou la non-administration des vaccins, sauf rares exceptions, y compris chez les bébés.
Il suffirait pourtant qu’un Comité scientifique indépendant des industriels et des Autorités sanitaires (HAS et autres) présentes et anciennes soit réuni et que les documents disponibles soient examinés attentivement.
Serait-ce l’or du Pérou?
Vascular and inflammatory diseases after COVID-19 infection and vaccination in children and young people in England: a retrospective, population-based cohort study using linked electronic health records
https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S2352464225002470
En principe (et jusqu’à preuve du contraire) tout ce que le Lancet publie doit être pris « avec des pincettes », ou être mis directement à la poubelle…
Ici il y a au moins une information intéressante (et indépendante de toute influence idéologique) à retenir : on peut avoir, y compris chez des jeunes, des séquelles inflammatoires vasculaires de l’infection longtemps après l’attaque du virus.
Comme j’en vois moi-même chez des personnes plus âgées, je peux (prudemment) confirmer ce point.
Cher docteur, merci pour votre article.
Pouvez-vous nous dire deux mots sur les effets secondaires des bêtabloquants ?
Ces médicaments sont-ils d’une quelconque utilité chez un patient dont le cœur bat à 60 tel un métronome, même sans l’aide d’un médicament quel qu’il soit ?
On parle plutôt d’effets indésirables…
Ils favorisent l’émergence de diabète, d’asthme, de vasoconstriction vasculaire, de problème sexuel (chez l’homme) et bien d’autres choses…
Ils peuvent être utiles dans certaines circonstances, du ressort de la médecine de précision…
1% de risque absolu c’est beaucoup si c’est massivement prescrit. L’édito associé est intéressant : https://academic.oup.com/eurheartj/advance-article/doi/10.1093/eurheartj/ehaf687/8243859
Le message de mon article était surtout la question de la déprescription de médicaments prescrits automatiquement par les « robots humains » hospitalo-universitaires.
La question de la différence entre les deux sexes est secondaire, à mon avis, car le protocole n’était pas destiné à tester cette hypothèse, blabla
j’aurai dû compléter mon message : 1% de risque absolu c’est beaucoup si c’est massivement prescrit et que ça ne sert en fait à rien 🙂
Visiblement, le problème ne touche pas que les bétabloquants. L’ivabradine, qui était prescrite en complément, est au coeur (c’est le cas de le dire) d’un scandale.
La molécule a été prescrite malgré une efficacité douteuse et des effets secondaires importants. Et c’est encore le célèbre laboratoire Servier (scandale Mediator) qui est concerné.
Car le président de la Société européenne de cardiologie (ESC), Kim Fox, qui a largement publié pour promouvoir cette molécule aurait reçu près de … 90 millions d’Euros de Servier.
D’autres cardiologues de l’ESC, dont le président qui a succédé à Fox, auraient aussi été « arrosés ». L’ESC a étouffé l’affaire à l’époque, remplacé le président et relativisé le problème en disant que la molécule était indiquée.
Ce gigantesque scandale a été révélé par des journalistes danois dont le travail a été relayé sur TV2: « Toplæge har tjent en halv milliard kroner på medicinalfirma Danske eksperter er rystede over, hvor mange penge en lægepræsident har modtaget fra medicinalindustrien. »
Vu la gravité des faits, cette information aurait dû être largement relayée en France et en Europe. Or, seule la Suisse a repris et diffusé l’information dans un reportage (plus facile à lire que la version danoise):
http://www.rts.ch/info/sante/2025/article/scandale-cardiologique-millions-verses-pour-promouvoir-un-medicament-douteux-29037860.html
« Le reportage met en lumière les méthodes utilisées par l’industrie pharmaceutique pour influencer les médecins. Outre les paiements directs, les cardiologues sont invités à des congrès luxueux, parfois même harcelés dans les hôpitaux par des représentants commerciaux. »
Rappelons que l’ESC publie des recommendations très favorables aux statines. De plus, elle continue à supporter les vaccins ARNm alors que certains de ses membres ont mis en évidence un taux de myocardites bien plus important que celui qui a été admis.
Quelle crédibilité peut-on lui apporter si elle ne fait pas la lumière sur ses conflits d’intérêts ?
J’ai longtemps été moi-même membre de la Société Européenne de Cardiologie.
Vu mon âge, je ne sais même plus ce qu’il en est… J’y suis ou pas ?
En fait, je m’en fiche car cela ne sert à rien sinon à encourager toutes les formes possibles de conflits d’intérêt.
Quand à l’ivabradine, je n’ai jamais eu l’occasion de penser à la prescrire…
-En août 2025, l’American Heart Association et l’American College of Cardiology ont publié de nouvelles lignes directrices sur la prévention et la gestion de l’hypertension*, basées sur une analyse complète de la littérature publiée au cours des 10 dernières années.
Extrait: Point 4 ” messages à retenir” des lignes directrices.
“La pression artérielle est classée selon le cadre suivant :
la pression artérielle normale est définie comme <120 mm Hg systolique et <80 mm Hg diastolique ;
la pression artérielle élevée comme 120 à 129 mm Hg systolique et <80 mm Hg diastolique ;
l’hypertension de stade 1 comme 130 à 139 mm Hg systolique ou 80 à 89 mm Hg diastolique ;
et l’hypertension de stade 2 comme ≥140 mm Hg systolique ou ≥90 mm Hg diastolique…”
*https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIR.0000000000001356
-Eh bien, je ne peux pas juger de la pertinence de la littérature sur laquelle ils se basent, mais il s'ensuit que la tension artérielle « normale » est actuellement de ≤ 110/70 aux Etats-Unis.
Cela signifie qu'à chaque baisse de tension, des millions de personnes tombent malades du jour au lendemain et ont besoin de médicaments….
En fait, ces « normes » varient d’une institution à l’autre et presque chaque année.
La dernière fois que j’ai examiné cette question, la normale était 120/60.
Si ces « imbéciles » (les auteurs de ces textes normatifs) pratiquaient la médecine, ils auraient immédiatement conscience qu’ils écrivent des bêtises.
Ce qui est leur droit.
Notre droit à nous est de les écouter (et les suivre) ou pas !
Vive la liberté !
Bonjour, petit témoignage et question. Depuis plus de trente ans certains cardiologues et généralistes voulaient me prescrire anti hypertenseur et statines. (j’ai une tension labile et un cholestérol total autour de 2.3). Au début et jusqu’en 2010 environ c’était bêtabloquants. Ensuite, c’est devenu IEC. Ma médecin généraliste me demande de faire des mesures de tension et je lui demande ce qu’elle me prescrirait au cas où. Elle me dit sartans ou iec. J’avais cru comprendre qu’en première intention les diurétiques se justifiés et présentaient moins d’effets secondaires et que c’était une recommandation de la HAS entre autres. Elle m’affirme que non et ça abime les reins. En fait mes mesures à la maison sont de l’ordre de 125/75 en moyenne avec de temps en temps des sauts à 14/9. Ma question est donc sur les diurétiques. Merci.
La bonne question n’est pas les chiffres exacts de votre pression (quelle que soit la façon de la mesurer) mais de savoir si vous êtes un « dipper » ou non.
Je vous renvoie au somptueux livre du sympathique Dr de Lorgeril « Comment échapper à l’infarctus et l’AVC » grâce auquel vous pourrez mesurer l’amplitude de la désinformation à laquelle vous êtes soumis en matière de pression artérielle et des médicaments visant à la diminuer.
Tous ces médicaments ont des effets indésirables et chez chez 90% (chiffres approximatifs) des patients auxquels ils sont prescrits ils sont inutiles…
Merci pour ces informations qui font contrepoids à l’instinct grégaire « je fais comme le patron sinon ma carrière est fichue » et qui pondèrent la pensée à la mode « pourquoi s’en priver puisque c’est possible ? »
Notons que les taux incidents sont ici donnés en pour 100 années-patients et non en % et que les rapports de risque sont donnés en fraction et non en %. Cela évite bien des malentendus.
Au milieu des mêmes années 70, alors que les hypercholestérolémies familiales étaient systematiquement sous fibrates, parut une étude randomisée montrant un excès de mortalité dans le groupe fibrate par rapport aux groupe placebo (morts violentes et pathologies vesiculaires).
Quand est-ce que les études contrôlées seront publiées avant et non après les prescriptions ?
Merci
Merci pour ce billet. Vous passez rapidement sur les insuffisances et troubles du rythme.
Peut on en déduire svp que ça reste incontournable quand même pour une dame avec pacemaker ? Je me pose sérieusement la question / bêta bloquants (en moindre mesure pour je ne sais plus quel antihypertenseur) pr 1 dame de ma famille de + de 80 ans, active et encore autonome, notamment sur de gros épisodes de fatigue, physique et intellectuelle qui s’accentuent. Est ce que ça vaut le coup de lui suggérer d’en discuter + avant avec son cardio? Ou d’aller voir un cardio moins conventionnel (si jamais elle accepte). Vous m’aviez écrit une fois que les cardiologues poseurs de pacemaker connaissaient très bien leur sujet, quil ne fallait pas interférer, mais là j’ai l’impression que des ajustements ne sont pas faits, que trop est mis sur le compte de l’âge.
Vous n’avez pas le dossier en main mais j’imagine que ce type de question est récurrent en cardiologie.
Bien sûr, c’est classique mais généralement ignoré des nouvelles générations de cardiologues qui ne savent pas déprescrire et qui en plus sont incapables (faute de disponibilité) de suivre attentivement au jour le jour leurs patients…
Bonjour Docteur, une question, qu’en est-il des béta-bloquants (cartéol) prescrits dans le cadre d’un glaucome ? Est-ce également inutile et qu’elle alternative ? Je vous remercie.
Désolé, je ne suis pas ophtalmologue et je n’ai pas d’expérience pratique concernant ce produit et cette pathologie oculaire.
Dans ce cas, conformément à mes principes, je ne dis rien !
Désolé !
Merci.
Ces jours l’HAS envoi par le biais des généralités ce message » La vaccination contre les pneumocoques est utile pour prévenir les maladies qui résultent d’une infection par cette bactérie, comme par exemple la pneumonie, la méningite, l’arthrite septique. Elle est notamment utile chez les patients qui présentent un risque accru de développer de telles infections.
Le vaccin est recommandé chez les adultes à risque élevé de contracter cette infection :
– patients immunodéprimés
– patients non immunodéprimés :
cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque,
insuffisance respiratoire chronique, bronchopneumopathie obstructive, emphysème,
asthme sévère sous traitement continu,
insuffisance rénale,
hépatopathie chronique,
diabète non équilibré par le régime » qu’en pensez-vous ? Merci pour votre démarche et votre posture professionnelle.
Ces « conseilleurs » non scientifiques de la HAS oublient la chose principale : citer les essais cliniques randomisés démontrant l’efficacité de ces vaccins !
Faute de quoi, on joue à la « roulette russe ».
Principe primordial de l’éthique médicale : dans le doute on s’abstient !