Comment échapper aux cancers, et aussi aux nouveaux traitements anticancer ?

 
Pour la première question (du titre), tous les visiteurs de ce blog connaissent la réponse : il faut adopter un mode de vie protecteur ; qui protège autant des maladies cardiovasculaires que des cancers ; et donc s’imprégner de nos conseils tels que présentés dans nos deux livres :
Prévenir l’infarctus et l’AVC
– puis Le Nouveau régime Méditerranéen.
Le plus vite possible dans l’existence c’est le mieux ; mais plus tard, c’est bien aussi car il n’est jamais trop tard !
Pour la deuxième question,  la réponse est aussi évidente : si on échappe aux cancers, on peut ignorer les traitements anticancers.
Pas si simple, hélas, on pourrait peut-être en avoir besoin. Mais lesquels ? Les nouveaux ont-ils quelque avantage sur les anciens ?
Faisons un point rapide comme disent les navigateurs.
Les meilleurs experts – les indépendants évidemment ; pas les autres – du monde du médicament le disent sans aucune précaution : c’est un système  de “corruption presque totale et totalement hors contrôle”…
Ce qui  s’est passé avec les traitements anticholestérol en est un bon exemple, mais ce n’est pas le seul.
Ce qui se passe actuellement avec les traitements anticancers – notamment les nouvelles chimiothérapies – suscite partout une polémique grandissante qui, par la même occasion, mets à jour l’invraisemblable perversité d’un système qui est effectivement et totalement hors contrôle.
Mais ce qui provoque (le mot n’est pas anodin) la présente réaction, c’est que certains en veulent encore plus ; c’est-à-dire plus de laxisme ; moins de science clinique et d’éthique élémentaire ; plus de profits plus facilement acquis. Prétexte ? La révolution thérapeutique en cours selon eux, les dites nouvelles chimiothérapies.
Je n’oserais point dire – prudence et humilité scientifiques minimales – qu’il n’y a pas (potentiellement) quelques nouveautés quelque part, et peut-être un progrès.
J’ai bien écrit peut-être car c’est loin d’être évident pour deux raisons principales :
1- La base méthodologique pour concevoir ces nouvelles chimiothérapies est la même que celle qui a servi à fabriquer les nouveaux médicaments anticholestérol injectables (les anti-PCSK9) ; et donc fort discutable scientifiquement et médicalement ; et c’est dit courtoisement.
2- Les essais cliniques publiés à ce jour – nous ne savons évidemment rien de ce qui n’est pas publié ; secret industriel – et testant ces nouvelles chimiothérapies anticancéreuses souffrent d’évidentes lacunes méthodologiques ; sans parler d’éthique mais cet aspect semble être la dernière de leur préoccupation ; un patient cancéreux en fin de vie (et sans espoir) semble être un parfait sujet d’expérience. De quoi se plaindrait-il puisqu’il a déjà un pied dans la tombe ?
Qu’on me comprenne bien : je ne peux rien dire de définitif là-dessus car, pour pouvoir dire, il me faut des documents scientifiques de qualité. Je n’en ai pas ! Et, semble-t-il, ils ne souhaitent pas les produire, soit qu’ils ne savent pas les produire, soit qu’ils ne veuillent pas les produire ; temps perdu ; “time is money”…
Des bons documents scientifiques, permettant de reproduire les essais, c’est donc justement ce que nous n’arrivons pas à avoir actuellement ; et c’est exactement ce dont les industriels de la chimiothérapie anticancéreuse veulent se libérer : “laissez-nous faire, nous irons plus vite, ce sera formidable, la méthodologie scientifique et l’éthique sont des freins au progrès…”. Tiens donc !
Pour ceux qui connaissent aussi bien l’histoire de la médecine que celle des sciences, il est évident qu’il ne faut surtout pas tomber dans ce piège. Pas de progrès médical solide sans sérénité et donc lenteur. Et la lugubre histoire des statines et d’autres récents scandales sanitaires sont là pour enfoncer le clou, comme on dit dans les médias !
Mais la compétition industrielle est tyrannique : “si je ne vais pas plus vite que mon concurrent, il me doublera et je perdrais mes investissements…” ; tel est le chantage ; et chacun sait désormais qu’on ne recule devant rien pour faire croire qu’on détient une molécule miracle, science fondamentale bâclée – mais on s’en fout, ce qui compte, c’est la suite et le plus vite possible : brevet, start-up, et être racheté par un riche groupe industriel qui fera l’exploitation commerciale de ma molécule miracle – essais cliniques biaisés ou falsifiés, et marketing omniprésent…
Le résultat – et je l’ai écrit dans un article précédent – c’est une très faible reproductibilité des expériences concernant les nouvelles chimiothérapies ; autour de 90% de non-reproductibilité (90% vous avez bien lu !) rapportée dans des rapports récents commandités par… l’industrie pharmaceutique elle-même ; « ras le bol d’acheter des startups bidons… »
En d’autres termes, on essaie sur des patients parfois moribonds des médicaments nouveaux, tellement nouveaux qu’on ne sait pas grand-chose sur eux au moment où on les administre. Taux d’échec important ; totalement contraire à l’éthique de la recherche clinique. Il semblerait que ça ne soit pas un problème ; génuflexions face à ces progrès retentissants.
Et grand gaspillage car les factures administrées aux payeurs (l’Assurance-Maladie toujours aussi prodigue quand il faut participer au progrès médicaux…) sont souvent astronomiques et sans rapport avec le service rendu – comme on dit dans les bureaux ministériels – qui est lui-même fort imprécis (très faible en toute hypothèse) puisque nous sommes privés de bonne science pour l’évaluer.
Quant aux jérémiades de l’industrie, j’ai envie de dire qu’on a ce qu’on mérite ; et qu’il ne fallait pas donner l’exemple… Un exemple ? La façon dont sont évalués les nouveaux médicaments anticholestérol injectables.
De là à vouloir aller encore plus vite, toujours plus vite, et s’abstraire de toute contrainte scientifique et éthique, oups !
Cela dit, le système étant ce qu’il est, la première administration sanitaire en Europe ou aux USA qui imposera (rétablira plutôt) les règles scientifiques et éthiques de la recherche clinique – simplement les bases de la Convention d’Helsinki sur la recherche médicale – dans l’évaluation scientifique des nouvelles chimiothérapies aura la responsabilité d’avoir freiné la recherche scientifique de son camp ; dur de passer pour des saboteurs de son industrie nationale…
Cela dit, les visiteurs de ce blog – sceptiques ou curieux ; ou encore qui ne m’auraient pas bien compris ; ou enfin qui me prendraient pour un fada – et qui voudraient aller plus loin dans le raisonnement ou simplement vérifier la réalité de mes dires, peuvent se reporter dans un premier effort (surhumain en plein mois de Juillet) à un article récent du British Medical Journal [Why do cancer drugs get such an easy ride ? BMJ 2015;350:h2068] ou encore un article publié dans le journal français Le MONDE le 11 Juillet 2015 sous le titre évocateur : Innovation médicale : jusqu’où laisser aller les apprentis sorciers ? Ce n’est pas écrit par un des rédacteurs du journal, évidemment, mais c’est une sorte de Tribune.
Cela dit, les titres de ces articles en disent assez long sur le niveau de la controverse à propos des nouvelles chimiothérapies. Ce sont des alertes ; il n’est plus temps d’asphyxier la discussion ; nous rejoignons ainsi la controverse sans fin sur les statines et autres médicaments inutiles et toxiques ; grosse tempête devant nous, temps de prendre des ris, d’enfiler les harnais et de s’accrocher aux lignes de vie ; et de donner des fermes instructions au barreur.