Prévenir l’infarctus du myocarde et l’AVC : nouveaux défis ?

Suis-je influencé (peut-être maladroitement) par les patients que je vois ou par les témoignages (de sources diverses) qui m’arrivent ?

J’ai l’impression que nous vivons une nouvelle phase des épidémies de maladies cardiovasculaires, infarctus du myocarde et AVC.

Les médecins praticiens sont généralement en avance sur les scientifiques pour percevoir des changements dans la présentation clinique et, peut-être, la fréquence des complications cardiovasculaires.
A condition que ces médecins de terrain soient conscientisés (un minimum) et pas noyés dans le flot des urgences et consultations répétitives qui sont leur quotidien et aussi leur gagne-pain, évidemment.

Comme je suis un peu des d’eux côtés [le côté scientifique, robuste mais laborieux, et le côté clinique et pratique, plus alerte mais plus aléatoire], je suis peut-être assez bien placé pour percevoir ce qui est en train d’advenir et donc ce que j’appelle dans le titre : les nouveaux défis !

Je peux aussi le percevoir via l’évolution de la littérature médicale et scientifique : des nouvelles questions se posent un peu dans tous les pays ; mais il y a rarement des réponses adaptées.
Des pans entiers du monde médical restent coincés sur des concepts anachroniques et, subjugués ou éblouis, s’avèrent incapables de répondre à ces nouveaux défis.
Un bon exemple est celui de la problématique du cholestérol en général ; mais plus particulièrement sur des notions comme le « bon » et le « mauvais » cholestérol…
C’est comme si ils n’avaient rien appris !
On peut comprendre, certes, que ceux qui ont bâti leur carrière ou leur réputation sur ces concepts stupides tardent à reconnaître leurs erreurs. Je crains toutefois qu’ils ne reconnaissent jamais rien et qu’il faille attendre leur départ vers d’autres ambitions pour qu’enfin un minimum de rationalité scientifique et médicale se fasse jour. Inutile de « bousculer » ces académiciens, ils abuseront de leurs pouvoirs jusqu’au moment d’avoir un pied dans la tombe… Ou peut-être justement faut-il les pousser un peu ?
Au cas où certains ne comprendraient pas, la dernière phrase est une plaisanterie anodine, visant à faire rire les enfants comme le très fameux phoque sur sa banquise…
Au cas où certains ne comprendraient pas l’histoire du phoque…

Mais que faire en attendant pour rendre service à nos patients et leurs familles ?

Il faut certes comprendre les nouvelles évolutions ; mais ça peut prendre du temps si on travaille sérieusement.
A ce point du raisonnement, je peux toutefois faire part d’une intuition personnelle qui est presque (pas tout-à-fait) une conviction : ce sont les conditions d’environnement et surtout le mode de vie des victimes qui déterminent leur risque.

En conséquence, et en attendant que les choses s’éclaircissent, je recommande à tous et à chacun de suivre scrupuleusement (surtout si on a eu une première alerte) les conseils basiques que nous donnions il y a quelques années déjà. Pas un mot je ne retirerais de ce que nous écrivions dans le livre cité ci-dessous.