CONFERENCE SUR LES STATINES A GENEVE LE 27 MAI 2010

Plus qu’une conférence-monologue, il s’agissait d’une sorte de « confrontation » avec le Professeur de Cardiologie (F. Mach) de l’Hôpital Universitaire de Genève. « Debriefing » maintenant pour parler comme les militaires !

Le débat fut plutôt courtois (la séance a duré 3 heures et peu d’auditeurs s’en allèrent avant la fin) quoique j’ai dû affronter (de la part de mon interlocuteur) quelques attaques personnelles incongrues concernant mon passé de scientifique.
La plus « suave » de ces attaques fut celle reproduisant des extraits de mes publications anciennes (plus de 10 ans) où je discute sur un ton « conventionnel » de la question du cholestérol et des maladies cardiovasculaires.
Il était visiblement déshonorant pour mon interlocuteur que je sois devenu opposé à une théorie (celle du cholestérol) après avoir essayé vainement de contribuer à la renforcer pendant quelque chose comme une décennie et demie.
Que mes propres travaux m’aient conduit à critiquer une théorie ne lui semblait qu’un témoignage de trahison !!
Visiblement, certains vivent dans une sorte de monde paranoïaque où l’on est censé choisir un camp puis faire une guerre à l’ennemi qui se présente ! Chaque visiteur-lecteur de ce blog aura reconnu là le phantasme que j’ai développé à propos du livre « Le Désert des Tartares » [Chapitre 2 de mon livre sur l’innocence du cholestérol].
Je me souviens pas exactement des propos d’un philosophe des sciences, mais il disait quelque chose comme quoi « un scientifique qui ne change jamais d’avis est fort suspect d’idiotie maladive » …
Mais chacun sait que les attaques de ce genre sont, comme dans les débats stériles entre politiciens, des diversions pour ne pas aborder les vraies questions pour lesquelles on est censé être réunis.
Ce ne fut pas vraiment le cas car j’ai eu le temps (plus de 60 minutes, malgré de nombreuses interruptions du professeur) de développer quelques unes de mes idées favorites sur la nouvelle approche que nous devons avoir de la question du cholestérol et des statines, et que chacun peut retrouver dans mes livres, ou sur ce site en cherchant un peu.
Je n’eus évidemment aucune réponse aux questions que j’avais posé concernant la validité des données (pseudo) scientifiques sur lesquelles s’appuient les experts du cholestérol.
Mais plus le temps avançait et plus me devenait ferme et indiscutable l’évidence que mon interlocuteur avait besoin d’un complément d’informations.
Il s’avère donc que le message est compliqué et qu’il faut encore revenir, et insister, sur les points suivants :

  • l’affaire du Vioxx,
  • comment le Vioxx agit sur le risque cardiovasculaire,
  • le métabolisme des lipides, notamment des acides gras !
  • le rôle des acides gras sur la physiopathologie des crises cardiaques !
  • l’existence d’une nouvelle Règlementation (internationalement acceptée) des essais cliniques,
  • les règles basiques de l’essai clinique,
  • et même les fondements de la Médecine Scientifique.

Au total, mon sentiment en fin de parcours était que nous avions eu un dialogue de sourds.
M’avait-il entendu ? M’avait-il écouté ?
Je ne sais pas !
Comment échanger des arguments quand on ne parle pas la même langue ?