MEDIATOR (SUITE ET FIN)
Pour ceux qui ne sont pas encore las de cette triste histoire, je recommande la lecture attentive (et jusqu’au bout, s’il-vous-plaît, car comme disent les artistes c’est « in coda venenum« ) du billet écrit par mon ami Marc Girard sur son site.
Suivre le lien suivant : http://www.rolandsimion.org/spip.php?article169
Bonne lecture et merci de faire des commentaires, ça m’intéresse !
@corc7 :
Je pense qu’il n’y a plus rien à dire concernant l’AFSSAPS qui va mourir tranquille, probablement remplacée par un équivalent mieux breveté …
Qu’est-ce que ça peut changer ?
Le nouveau ministre Bertrand peut s’agiter, le système reste et restera le même, car ils sont incapables, à droite comme à gauche, de concevoir une autre médecine, celle que l’on voit pourtant poindre partout sous les feuilles tombées de l’été dernier …
Un des grands plaisirs du moment c’est de voir les médias se déchaîner contre les coupables et les niais alors qu’il y a quelques semaines encore, ces mêmes médias (France 5, Le Monde et le Figaro, etc) reproduisaient et répercutaient comme des encycliques papales le moindre communiqué de ces Institutions gangrénées. Au fait, où est passée notre prestigieuses HAS, la dite Haute Autorité de Santé ?
Et l’Institut NATIONAL pour la SANTE et le recherche MEDICALE, dite INSERM ?
C’est des trucs qui servent à quoi ? Au service du Peuple ?
Comique non ?
Bonjour Docteur,
59 médicaments sous surveillance par l’afssaps, sauf erreur ou omission de ma part, pas une statine. La vie est belle.
Amitiés
@fox :Cher fox,
Très bonne question. Pour qu’une AMM soir remise en question, et le médicament retiré du marché (ce qui vient d’arriver au Mediator), il faut de très bons arguments et une longue enquête … Comme vous avez pu le constater avec le Mediator !
En effet, aucune Administration, dans aucun pays, ne souhaite se déjuger et admettre qu’elle s’est trompée. Que penserait le bon peuple ?
Donc, si on a donné une AMM un jour à un produit donné c’est qu’on avait un dossier conséquent ! Pour revenir sur cette AMM, il faut qu’il y ait des faits nouveaux … et vraiment perturbateurs. Et même dans ce cas …
Joyeux Noël !
@de Lorgeril Michel : Il est courant de lire que si l’aspirine était soumise aujourd’hui à une nouvelle demande de mise sur le marché (AMM), elle serait refusée
– Est-ce que certaines AMM ne sont pas illimitées mais doivent être renouvelée ?
@Vincent :Merci Vincent pour votre très intéressant commentaire qui profitera à tous les visiteurs de ce blog.
Vous décrivez en fait un problème basique (dans le sens "fondamental") de la pratique médicale qui peut se traduire par le mot fameux d’un médecin célèbre disant que : "la médecine est un métier à risque" !
Il disait cela en pensant aux patients, mais cela peut maintenant s’appliquer aussi aux médecins ; dans certaines spécialités, les recours à la justice sont si fréquents que des cabinets ou des cliniques ont en permanence un "recours" en cours comme on dit, avec ds frais d’avocat considérables.
Ceci dit, en principe, des règles "simplissimes" sont très utiles pour se prémunir, la principale étant, foi d’Hippocrate, qu’on ne doit jamais rien faire qui puisse nuire au patient ! C’est très important à comprendre : les médecins ne doivent pas entreprendre des traitements qui sous prétexte d’un éventuel bénéfice pourrait être préjudiciable au patient !
C’est le cas du Mediator : bénéfice très hypothétique, risque de complications élevé ! Ratio bénéfice/risque quasi nul !
Avec l’aspirine, c’est un peu différent : certains patients peuvent en bénéficier réellement, au moins transitoirement ; mais les complications sont vraiment très fréquentes ! Et en plus il y a des alternatifs à l’aspirine … Mais plus couteux !
Il est courant de lire que si l’aspirine était soumise aujourd’hui à une nouvelle demande de mise sur le marché (AMM), elle serait refusée !
C’est pas facile la médecine !
Et les médecins sont bien mal formés !
AMEN !
J’ai lu l’article du Dr Girard qui semble bien documenté sur l’histoire des différentes fenfluramines commercialisées par le laboratoire Servier.
Je n’ai pas compris le lien entre son introduction, qui note que les 500 morts sur 25 ans du Médiator ne sont pas grand chose par rapport aux dégâts de l’aspirine, et son développement très critique de la gestion de cette classe de médicaments par les pouvoirs publics français.
Il me semble qu’il y a là une idée à développer.
En effet, la dangerosité en soi d’un médicament est-elle un bon critère pour en déterminer l’autorisation ou l’interdiction ?
La notion de "danger" ne dépend-elle pas de la situation du malade, de son espérance de vie ou de guérison, et des risques que lui (et son entourage) sont prêts à courir ?
Dans un monde idéal, les pouvoirs publics se contenteraient de s’assurer qu’une information objective figure sur les boites de médicament concernant leurs effets, laissant au patient conseillé par son praticien, la décision d’y recourir ou non.
Ce travail là, peut-être l’administration serait-elle capable de l’assumer avec un minimum de fiabilité.
Le problème de l’Isoméride ne me semble pas être qu’il provoque 25 à 30 % de problèmes vasculaires, mais que ces risques aient été dissimulés aux patients, et surtout qu’ils aient été courus pour un bénéfice que le Dr Girard juge très douteux (dans ses notes, il écrit plusieurs fois qu’il n’est pas prouvé que les anorexisants soient bénéfiques à la santé des obèses).
Le Dr Girard est extrêmement courageux et son travail est remarquable, pour dénoncer la corruption des agences gouvernementales, des experts, et l’incompétence des journalistes et des hommes politiques.
La solution logique à ce problème est peut-être de reconsidérer la place du patient dans la "chaîne de décision" thérapeutique. Le patient est le principal concerné et devrait, à ce titre, bénéficier d’une information (et d’une liberté) beaucoup plus grandes dans le choix de ses traitements.
La déresponsabilisation des patients, les autorisations de mise sur le marché suivies de brusques retraits, sont génératrices de conflits inutiles. Les parties finissent par se retrouver au tribunal, mais le patient (ou ses survivants) ne peut qu’y recevoir de l’argent, et non recouvrer le bien irremplaçable (la santé, ou la vie) qu’il a perdu.
Ce débat de la liberté thérapeutique touche également au sort de toutes les personnes décédées parce que l’AFSSAPS, pour se couvrir, a retiré du marché, ou interdit de prime abord, des médicaments qui auraient pu sauver des vies.
En revanche, je ne crois pas qu’on puisse réformer l’humanité, et faire que les labos pharmaceutiques cessent de considérer avant tout leur intérêt financier, ni faire que les journalistes deviennent scrupuleux, et encore moins que les hommes politiques deviennent compétents. Peut-être dans un autre monde ?
@Antidocte :Chère Cécile, Il y a pleins de gens formidables dans la profession, il faut les trouver, chercher un peu …
Ceci dit, dans une Société en phase de désagrégation, on voit mal pourquoi les professions médicales échapperaient à cette tendance lourde !
Faut pas désespérer, pas plus des médecins que des assureurs ou des banquiers, faut faire avec … Y a eu de pires moments dans l’histoire de l’Humanité.
Amicalement
Voilà, hélas, de quoi objectiver les impressions désagréables que laissent les consultations de certains de vos confrères tellement péremptoires dans leurs diagnostics et dans leurs prescriptions.
Mais, au-delà des analyses fondées sur les statistiques, dont je comprends parfaitement la logique, il reste que l’individu, au hasard moi-même, ressort "groggy" de ces lectures et demeure désespérément à la recherche d’un confrère, spécialiste ou non en mesure de les suivre….tout simplement. Rêve ou mythe!
Bonsoir Cher Docteur,
Encore moi… Je viens de savourer le long article du Dr Marc Girard concernant l’affaire "Mediator"… Je vais de surprise en surprise… en découvrant cet imbroglio politico-financier… Et les malades dans tout ça ?
Ce que ne dit pas le Dr Girard… : quelles sont les solutions à mettre en place pour "casser" le pouvoir de Big Pharma, briser les conflits d’intérêts ? Faire en sorte que la médecine soit réellement au service des malades et pourquoi pas, accessoirement, réaliser des économies ? J’ai bien peur que le point de "non-retour" n’ait été franchi… C’est triste…
Quelle énergie, vous avez tous les 2, pour dénoncer une situation si catastrophique… Je suis très pessimiste…
Merci à vous d’éclairer le citoyen lambda comme moi.
Alain
Bonjour Cher Docteur,
Je ne connaissais pas le site de votre confrère et ami, le Dr Marc Girard. J’ai survolé l’article concernant le Mediator que vous recommandez… Il faut que je le relise plusieurs fois pour tenter d’en tirer la "substantifique moelle"… Je me garderai bien de tout commentaire donc…
Mais j’ai savouré les rubriques "le site et sa raison d’être"… Bravo… Respect !
J’ai également lu et relu avec intérêt :
" Vaccin contre l’hépatite B : qui croire ?
Dernière synthèse sur les données épidémiologiques que les "experts" s’appliquent à dissimuler
samedi 25 avril 2009 par Marc Girard "
Cette affaire sort de votre champ de compétence mais illustre bien ce que vous dénoncez depuis toujours sur votre site : experts auto-proclamés, conflits d’intérêts, bêtise humaine pour résumer… C’est vraiment effrayant… A vous dégoûter du genre humain…
Je comprends mieux maintenant la petite phrase figurant dans votre réponse à un de mes commentaires… :
" Et vous ne voyez que l’endroit du décor ! Moi, je vois aussi l’envers ! "
Je conseille à tous vos lecteurs de passer un peu (beaucoup même car les articles sont longs) de temps sur le site du Dr Girard. Ca vaut la peine ! Vraiment !
Bonne continuation à tous les 2,
Alain
Bonjour Docteur,
C’est un article intéressant. Dans l’historique il manque, sauf erreur ou omission de ma part, la mention du guide Pradal de 1978, bien connu des étudiants et médecins de l’époque. De mémoire il y est dit que le Mediator est un médicament inefficace à la toxicité avérée, il est cher. A vérifier.
Selon Howard Zinn, « s’en remettre aux grands penseurs, aux autorités et aux experts est … une atteinte à l’esprit même de la démocratie. Toute démocratie repose sur l’idée que hormis certains détails techniques à propos desquels les experts peuvent être utiles, les décisions importantes pour l’ensemble de la société sont à la portée de n’importe quel citoyen ordinaire. »
Bien amicalement