Les nouveaux vaccins antipneumococciques sont-ils miraculeux ?

« Antipneumococcique » veut dire « contre les pneumocoques », des bactéries qui vivent parmi nous (dans notre microbiote) en général sans nous faire de mal.

On en compte une centaine de types différents. On parle de « sérotypes ».

Cela dit, c’est « tous les jours dimanche » dans l’industrie des vaccins !

Mais à une seule condition : rester présent sur le marché ou, au minimum, ne pas perdre des parts de marché !

Ce n’est pas avec les vaccins antipneumococciques certes que les industriels concernés vont faire fortune ; mais il ne faut pas négliger les « petits » bénéfices dans un monde de concurrence exacerbée.

Deux précautions donc pour assurer un minimum de chiffres d’affaire avec les vaccins antipneumococciques : 1) ne pas se faire « doubler » par des nouveaux venus exploitant de nouvelles technologies, par exemple celle des ARN messagers ; 2) être perpétuellement dans l’innovation ou supposé l’être. Pas facile !

Bref, nous voilà confrontés en ce beau printemps 2024 à des merveilles de nouveaux (pas encore des ARN messagers) vaccins antipneumococciques avec deux industriels à la manœuvre :

1- MSD, avec son Vaxneuvance (couvrant 15 sérotypes de pneumocoques ;

2- Pfizer, avec son Prevenar 20 (ex-Apexxnar) couvrant 20 sérotypes de pneumocoques.

Il est difficile pour un non-initié de comprendre où l’on va et d’où l’on vient.

Je vais me concentrer sur Prevenar 20 pour simplifier.

C’est une problématique complexe que seuls les employés des industriels ou des scientifiques sérieux [ayant passé du temps à analyser les données existantes, y compris l’historique] – moi par exemple – peuvent comprendre.

Je le constate, la majorité de ceux qui parlent des vaccins [ les « pour » et les « contre »] ne dominent pas ce sujet difficile.

D’où le grand silence académique et médiatique : on impose – on oblige – des nouveaux vaccins pour les nourrissons et personne ne dit rien.

Pas une seule analyse critique (à ma connaissance), y compris de la part des habituels réfractaires aux obligations vaccinales se pavanant sur les réseaux sociaux comme disent les journalistes.

Pas un seul Grand Savont de Marseille (ou un de ses collègues) pour produire une analyse solide de ces questions !

Pour ceux qui voudraient (quand même) comprendre (au moins un peu) et ne pas se laisser « mener en bateau », comme disent les corsaires, je recommande le livre du Dr de Lorgeril sur les méningites bactériennes (le no:5, couverture ci-dessous ; présentation ici) un document (un chef-d’œuvre !) qui permet de comprendre les vaccins antipneumococciques.

Pourquoi parler des méningites bactériennes à propos des pneumocoques ?

Parce que les pneumocoques sont une des principales familles de bactéries (avec les méningocoques et les Haemophilus Influenzae) responsables des méningites bactériennes les plus fréquentes [ça dépend des âges des victimes] ; et c’est pour cette raison que les vaccins antipneumococciques ont été rendus obligatoires (Loi du 30 décembre 2017 étendant le nombre de vaccinations obligatoires chez le nourrisson].

Cela partait donc d’une bonne intention des autorités sanitaires – et des gouvernants (et parlementaires) qui pourtant ne comprennent rien à cette problématique – à condition (évidemment) que ces vaccins soient utiles.

Pour qu’un produit de santé (dont les vaccins) soit déclaré « utile » (et éventuellement obligatoire chez les nourrissons), il faut démontrer qu’il est efficace cliniquement. En l’occurrence, nous avons besoin d’essais cliniques démontrant l’efficacité de ces vaccins contre les méningites bactériennes.

Faute de cette démonstration (qui doit être incontestable), l’administration de ce produit à des bébés et (encore plus) l’obligation pour les familles de s’y soumettre ne sont pas légitimes. Évidemment !

L’argument – très utilisé pour l’obligation des vaccins antiCovid pendant la pandémie récente – d’une manœuvre sociétale/altruiste [je me protège pour protéger les autres] ne fonctionne pas avec les méningites à pneumocoques car les pneumocoques [on en connait une petite centaine…] nous habitent tous (systèmes ORL et bronchopulmonaire) et on ignore pourquoi chez certains d’entre nous, un portage généralement « bénin » peut donner lieu à des maladies, essentiellement des otites, des pneumopathies et, rarement, des méningites.

Deux points cliniques cruciaux :

1) la méningite bactérienne est une maladie sévère à laquelle tout médecin doit penser devant un enfant fébrile avec le moindre signe neurologique (je simplifie !) ;

2) nous avons des antibiotiques efficaces pour traiter les pathologies à pneumocoques.

Bref, comme indiqué ci-dessus, les nouveaux vaccins sont, en théorie, de plus en plus performants puisqu’ils couvrent (protègent contre) désormais 15 à 20 sérotypes.

Quelles merveilles !

Surtout si on a un peu de mémoire et qu’on se souvient que les premiers vaccins antipneumococciques (à partir de 2002 environ) couvraient 7 sérotypes (Prevenar 7). On a ensuite fait des progrès avec le Prevenar 13 (autour de 2010) qui couvraient 13 sérotypes.

Pourquoi le Prevenar 13 ? C’est expliqué clairement dans le livre du Dr de Lorgeril cité plus haut et que tout bon citoyen qui veut comprendre la médecine des vaccins doit avoir dans sa bibliothèque ; et l’avoir lu ligne après ligne.

En bref, des pneumocoques considérés bénins jusqu’alors – et non inclus dans Prevenar 7 – se sont substitués aux 7 « vilains » pneumocoques initiaux.

C’est un phénomène de substitution (ou de remplacement) décrit dans le livre. La nature ayant horreur du vide, si vous taquinez certains pneumocoques, il se cachent et sont remplacés par d’autres.

Le même phénomène est survenu avec le Prevenar 13 – les 13 sérotypes supposés couverts par le vaccin ont été remplacés par des nouveaux sérotypes jusque-là considérés comme bénins – et nous voilà en 2024 avec le Prevenar 20 qui couvrent 20 sérotypes « en théorie« .

Avant d’expliquer pourquoi j’écris « en théorie« , deux remarques :

1) comme nous connaissons une centaine de pneumocoques (sérotypes), devrons-nous aller jusqu’à un Prevenar 100 ?

2) si un Prevenar 13 puis un Prevenar 20 sont indispensables (et obligatoires), c’est que leurs prédécesseurs [Prevenar 7 puis Prevenar 13] se sont avérés (globalement) inefficaces ! Oups !

Je reviens à cette idée de l’efficacité de ces vaccins « en théorie« .

Pour démontrer l’efficacité d’un produit de santé, on fait comment ?

On organise un essai clinique randomisé en double aveugle. L’a-t-on fait ? Réponse négative, écrite explicitement dans les documents officiels.

Pour les curieux (il faut l’être), c’est (pdf à télécharger) puis à lire en pdf.

Ils écrivent :

J’ai recopié deux titres de paragraphes, celui sur l’efficacité clinique [pas d’étude !] et celui sur les « données d’immunogénicité » (sans autre copie) qui servent à valider, faute d’essai clinique, l’efficacité supposée du nouveau vaccin.

Je ne vais pas discuter la validité de l’immunogénicité – c’est-à-dire la concentration dans le sang des anticorps spécifiques dirigés contre chacun des 20 sérotypes de pneumocoques couverts par Prevenar 20 – car la Covid-19 nous a appris au moins une chose (pour les moins niais d’entre nous) : il n’y a pas de parallélisme entre l’efficacité clinique d’un vaccin et les taux d’anticorps produits par les vaccinés.

Pour ceux qui auraient des doutes (Bravo, il faut être sceptique !), je rappelle l’inefficacité totale (que personne ne conteste) des anticorps monoclonaux spécifiques (contre la Protéine Spike) injectés pour protéger contre la Covid.

Face à cette évidence, ces anticorps monoclonaux antiCovid ont été rapidement abandonnés, j’en fais un bref historique dans mon prochain opus (en librairie en Août).

Les ingénieurs de l’industriel qui commercialise le Prevenar 20 (ou le Vaxneuvance) – mais aussi les brillants experts de l’EMA et de la HAS – ignorent (ou font semblant d’ignorer) ces évidences…

Je conclus : si nous avons besoin (supposément) du Prevenar 20 pour remplacer le Prevenar 13 – après avoir eu besoin (supposément) du Prevenar 13 en 2010 pour remplacer le Prevenar 7 – c’est parce que le Prevenar 7 puis le Prevenar 13 n’ont pas fait la démonstration de leur efficacité clinique.

Les données épidémiologiques analysées avec l’œil de lynx du scientifique sérieux sont évidentes !

Pourquoi ces merveilleux vaccins sont inefficaces ?

Parce que, selon les experts, les sérotypes couverts par ces vaccins successifs sont remplacés par de nouveaux sérotypes jusque là épargnés par les vaccins.

Par exemple, une étude publié en 2018 (Lancet Infect Dis 2018;18:441) avec un titre explicite.

Ce phénomène de remplacement (décrit dans le livre du Dr de Lorgeril sus-mentionné) est un effet indésirable (et communautaire) majeur de la vaccination antipneumococcique.

Pourquoi ?

Parce qu’il sélectionne des nouveaux sérotypes (jusque là bénins) qui non seulement sont résistants aux vaccins mais surtout, pour certains d’entre eux, sont résistants aux antibiotiques.

Ces nouveaux venus, résistants, justifient de nouveaux vaccins !

C’est le délire technologique contemporain ! Quand cesserons-nous ?

Gardons le moral avec un Ave Maria (sans ironie) de mon ami Luciano…