Prolongement du passe sanitaire : « tristes apprêts, pâles flambeaux, jour plus affreux que les ténèbres… »

Comme je l’ai écrit dans des messages précédents (notamment au moment de la bénigne 4ème vague), de nouvelles vagues (après la 4ème) ne sont pas impossibles.

En effet, tant que la totalité de la population n’aura pas été « naturellement » immunisée, le virus continuera de circuler.

La sévérité [évaluée au mieux par la mortalité attribuée au virus] des vagues dépendra de l’état de santé des populations exposées.

Le rythme et la sévérité des vagues successives dépend évidemment en grande partie des vagues précédentes. Si un pays a été « privée » d’une 1ère vague, il devra se rattraper avec les vagues suivantes, traduction de l’immunité progressive de sa population.

Si une vague a été « interrompue » par une mesure politique drastique (confinement), la vague suivante rattrapera le retard pris dans l’acquisition de cette immunité collective.

Dit autrement, il n’y a pas d’épidémie (ou de flambée épidémique) naturelle avec la COVID-19. Trop de facteurs politiques interfèrent.

Prenons un exemple simple. L’épidémie en France a d’abord frappé en 2020 l’Est du pays et la région parisienne. L’Ouest a été globalement épargné en 2020, en partie grâce au confinement. Il faut maintenant rattraper. Comme il y a des mesures sanitaires répétées, le progression vers l’Ouest est lente et on a l’impression que cela n’en finit plus.

Ce raisonnement s’appliquent à toute l’Europe. L’Est de l’Europe a été épargné en 2020 (en grande partie) et paie aujourd’hui son tribut. Ces populations de l’Est de l’Europe étant généralement en mauvaise santé, le tribut à payer sera peut-être plus lourd.
Mais c’est seulement à la toute fin qu’on fera les comptes.

Cela dit, ceux (particulièrement fragiles) qui devaient mourir de la COVID à l’Ouest de l’Europe sont probablement déjà partis. Pas tous, certes, et nous allons encore compter des victimes. C’est seulement à la toute fin qu’on fera les comptes.

Certains pensent que, en cette mi-Novembre 2021, nous avons les prémisses en France d’une 5ème vague.

Les chiffres de contamination (le nombre de PCR+) n’étant pas un bon indicateur prospectif et les chiffres de mortalité étant très faibles (notamment en France), les prophètes de malheur (accablés d’inquiétude à l’approche des élections) basent leur pronostic sur l’évolution des chiffres dans le reste de l’Europe.

Si on laisse de côté des pays de l’Est Européen dont les conditions d’existence échappent à notre analyse, ce sont les pays frontaliers qui doivent nous intéresser, en premier le Royaume-Uni où la 4ème vague ne veut pas céder. C’est étrange car ce pays a déjà beaucoup payé. On constate cependant qu’il n’y a pas de parallélisme entre le nombre de cas et la mortalité [le nombre de décès par million d’habitants (2,136) évolue peu] ; suggérant que cette 4ème vague est relativement bénigne.
D’ailleurs le gouvernement britannique ne s’affole pas car le système de santé tient le coup jusqu’à présent.

L’Allemagne est un autre voisin de référence. La 1ère vague y a été plutôt bénigne par comparaison avec la France ou l’Italie et la mortalité par million d’habitants (1,169) reste faible. On peut s’attendre à ce que la 4ème vague actuelle contribue à rattraper les autres Européens et que les chiffres de mortalité deviennent plus sombres dans les semaines qui viennent à moins que le pays s’arrête…

Deux autres voisin du Sud (l’Espagne et l’Italie) ont payé cher lors des premières vagues et il y règne un calme plat ces jours-ci. Il est douteux que toute la population soit immunisée et on peut s’attendre à une 5ème vague qui sera probablement bénigne en termes de mortalité dont les chiffres actuels sont déjà élevés [2,198 en Italie et 1,861 en Espagne].

Deux autres pays méritent notre attention.

Aux Pays-bas, ces jours-ci c’est l’affolement avec une 4ème vague inattendue en termes de PCR+. Pour le moment, la mortalité reste faible mais je crains que cela change car il y a un retard à rattraper [seulement 1,101 par million d’habitant]. Cette flambée n’est donc pas étonnante ; ce qui était étonnant c’était la relative protection dont bénéficiaient les néerlandais.

Le cas de la Belgique est plus étonnant car c’est un des pays de l’Europe de l’Oeust qui a payé le plus cher au cours de l’année 2020 avec 2,258 décès par million d’habitants. Curieusement le nombre de PCR+ augmentent brusquement alors qu’on aurait pu penser que dans ce petit pays, l’immunité naturelle eût été très favorable. Pour le moment, la mortalité n’est pas trop excessive laissant penser que le système de soin sera capable d’absorber de nouveaux malades.

Je laisse de côté le Luxembourg, les luxembourgeois me le pardonneront.

En conclusion, je note qu’il y a de grandes disparités entre pays de l’Europe de l’Ouest ; mais qu’on peut trouver des explications rationnelles aux différences observées. On peut penser que le tableau général va s’homogénéiser dans les semaines et mois à venir, c’est à-dire que la mortalité due à la COVID-19 sera comparables dans tous ces pays.

Je note aussi que l’affolement (voire la panique de certains en Europe) des gouvernants ces jours-ci n’est pas rationnel.

Je note enfin que les politiques de vaccination sont en échec car les résurgences (les nouvelles vagues) observées en Europe de l’Ouest surviennent dans des pays très vaccinés. Les gouvernants et leurs ridicules académiciens expliquent ces échecs par la théorie vaseuse d’une perte d’immunité vaccinale.

S’il y a perte c’est qu’il y aurait eu une immunité vaccinale réelle… Ce qui n’est pas démontré sur des critères acceptables pour un scientifique sérieux.

Bref, il y a peut-être beaucoup d’agitation pour pas grand chose dans les bureaux des ministères. C’est triste !

Presque aussi triste que la musique de Rameau…

« Tristes Apprêts, Pâles Flambeaux, Jour plus affreux que les ténèbres; Astres lugubres des tombeaux / Non ! »