Mortalité et causes de décès par temps de COVID-19

Ce n’est pas la première fois que je m’exprime sur ces difficiles questions que sont les causes de décès et l’espérance de vie dans nos pays dits développés.

Depuis plusieurs années, nous constatons des tendances très négatives que les démographes et autres statisticiens professionnels (bien connus depuis Churchill pour raconter des blagues et des fables) tardent à voir.

C’est multifactoriel et a précédé la COVID-19. Amateurs s’abstenir, par pitié !

Ces tendances négatives [notamment la diminution de l’espérance de vie] sont visibles à peu près partout dans les pays développés (y compris en France) mais surtout aux USA et au Royaume-Uni.

Ce sont les deux pays qui rendent (dans le sens de « vomir ») leurs données épidémiologiques avec le plus de rapidité et d’exactitude (peu de corrections a posteriori). Question de culture scientifique !

Ce sont ces deux pays qui doivent nous servir de référence si on veut commencer à analyser [à mon avis de façon un peu prématurée] la pandémie de COVID-19 et les conséquences épidémiologiques en termes de mortalité et cause de décès.

Je vais donc laisser de côté les analyses faites par nos démographes amateurs et statisticiens nationaux (français) car les données françaises mettent à peu près deux ans à nous parvenir. Je ne cite personne par bienveillance…

Merci de s’abstenir de toute analyse sur les données françaises de l’année 2020 (1ère année COVID) avant la fin de l’année 2022 !

Examinons les données épidémiologiques des USA pour l’année 2020. Il y aura sans doute quelques corrections mais les tendances majeures sont disponibles.

Je reproduis les données accessibles sous forme d’un tableau très facilement compréhensible bien qu’il soit rédigé en anglais.

Ce sont les causes de décès aux USA des années 2015 à 2020.

Ça montre les grandes tendances sur 6 années et il saute aux yeux qu’il s’est passé quelque chose d’important en 2020 par rapport aux autres années.

Je n’ai reproduit que les 7 premières lignes, ce sont les plus intéressantes.

A l’évidence la mortalité totale a fait un bond en 2020 : + 18%, c’est-à-dire 500 000 décès supplémentaires environ ; ce qui contraste avec la lente progression des années antérieures.

Comme les populations vieillissent un peu chaque année, il est de bon ton de donner l’augmentation après ajustement pour l’âge : + 16% !
C’est considérable !

Certains démographes amateurs prétendent que les causes de décès sont mal identifiées (c’est vrai en France !) et doivent être vérifiées. C’est fait très vite aux USA.

Certains épidémiologistes prétendent qu’il n’y a pas eu d’excès de mortalité dû à la COVID mais qu’en fait on a attribué à la COVID-19 des décès qu’en l’absence de COVID on aurait attribué à une autre cause.
Par exemple, un patient est hospitalisé pour un syndrome thoracique. Il s’avère être COVID positif et est hospitalisé dans une unité COVID où il décède d’un infarctus du myocarde. Le décès serait attribué à la COVID-19 alors que ce serait un infarctus. Fausse attribution !

Les chiffres de mortalité de la COVID seraient ainsi artificiellement grossis : une sorte de vases communicants.

Si cette hypothèse était vérifiée, le nombre de décès par infarctus [« Heart disease » dans le tableau ci-dessus] aurait diminué en 2020.

Le même raisonnement s’appliquerait pour les AVC ; ce sont les « stroke » dans le tableau ci-dessus.

Ces raisonnements ne sont pas vérifiés quand on examine les chiffres : il y a eu beaucoup plus d’infarctus (Heart disease] et d’AVC [stroke] en 2020 par rapport aux années antérieures. Pas de vases communicants !

C’est donc l’hypothèse contraire qu’il faudrait défendre : l’épidémie de COVID-19 a augmenté le risque de décès cardiovasculaires. Possiblement chez des personnes qui avaient survécu à la COVID ou qui n’étaient pas encore positives à la COVID !

Les chiffres indiquent que la mortalité par cancer (généralement stable) est restée stable en 2020.

La seule cause de décès qui a diminué en 2020 [possiblement par vase communicant] est celle des pathologies pulmonaires chroniques : une diminution d’environ 4000.

Il est possible que parmi les 345 000 décès dus à la COVID-19 en 2020 aux USA, environ 4000 seraient survenus en l’absence de COVID. Peut-être ! Pas sûr !

Je conclus bravement : contrairement aux assertions de quelques démographes rigolos, la COVID-19 a beaucoup tué en 2020, une sorte de catastrophe humanitaire !

Il était raisonnable de la part des gouvernants de prendre des mesures impopulaires pour essayer de limiter les dégâts.

Ce qui ne les innocente pas de leur impréparation (leur sinistre politique de réduction des coûts de la santé) et pas plus de la façon calamiteuse dont ils ont procédé.

On retrouvera une partie de ces analyses dans le superbe livre du Dr de Lorgeril « Les vaccins à l’ère de la COVID-19 ».

Offrez-le à vos démographes et statisticiens préférés ; ils le liront peut-être en allant aux toilettes !