Que penser du nouvel avis de l'Afssa sur les acides gras ?
L’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments) vient de faire paraître un nouvel avis concernant les apports nutritionnels conseillés (ANC) pour les acides gras. Comme cette agence est promise à disparaître (absorbée dans une nouvelle institution qui englobera aussi l’Afssaps) prochainement, cet avis sonne un peu comme un testament. On peut se demander si la nouvelle Institution à naître nous fera regretter celle-ci …
Les professionnels de santé, de la nutrition et de l’alimentation avaient-ils ressenti un besoin pressant de nouvelles recommandations concernant les acides gras de l’alimentation ?
Surtout si celles-ci devaient être générées par une expertise collective (le genre d’exercice dont nous avons appris à nous méfier) dont les membres sont rarement indépendants de quelques « lobbying » désormais savamment maquillés …
Quelques amis m’ont demandé de donner un avis, personnel, sur ces nouvelles recommandations.
Comme l’exercice demande un certain travail, notamment un résumé des recommandations, les nouvelles et les anciennes, afin de percevoir quelles en sont les réelles nouveautés, et surtout les réelles motivations, je ne peux le faire maintenant faute de temps.
Si des visiteurs de ce blog insistaient, je m’y plierais évidemment, mais pour le moment, je me contenterais de dire les choses suivantes :
1) ces nouvelles recommandations ne me paraissent pas, en pratique, très déraisonnables quoiqu’elles puissent faire l’objet de quelques contestations évidemment. Elles me paraissent même assez anodines, et pas fondamentalement contradictoires avec la version précédente.
2) sur le plan scientifique, par contre, les justifications données sont parfois très contestables et trahissent une idéologie plus qu’une culture médicale et scientifique bien assumée.
Un seul exemple maintenant, celui du couplet concernant les acides gras saturés qui seraient « athérogènes » pour certains, ou pas pour les autres.
Il faut en fait traduire le mot « athérogène » par celui de « hypercholestérolémiant« .
Autrement dit, selon cette expertise collective (qui baigne encore dans l’idéologie dominante), un acide gras saturés en excès ne peut être délétère que si il contribue à augmenter le cholestérol. Si non, pas de problème !
Voilà trente années de recherche sur les acides gras balayées en une seule expertise : nos experts ne savent visiblement pas que les acides gras saturés peuvent aussi favoriser les thromboses (notamment mais pas seulement) via une augmentation de la réactivité plaquettaire, une sorte d’ effet anti-aspirine pour simplifier les choses à mes visiteurs.
Ils ignorent aussi, hélas, que cet effet procoagulant (ou pro-thrombose), très dangereux, est en partie neutralisé par la consommation d’alcool; cette observation est à l’origine du très populaire concept de « French paradox » que nous avons identifié il y a quelques années déjà.
Mais cette idée que l’alcool, notamment le vin, protège des maladies cardiovasculaires énerve les puritains de tout bord ! Hélas ! Les effets procoagulants des saturés (et la neutralisation partielle par l’alcool) sont des données assez bien documentées à la fois en clinique et sur des modèles expérimentaux validés.
De fait, après avoir été contesté par quelques niaiseux puritains, le concept de French paradox est largement accepté par la communauté scientifique.
Pour les experts de l’Afssa, la nocivité des acides gras saturés passent donc par le cholestérol et rien d’autres : ils ignorent donc (littéralement parlant) aussi ce que c’est qu’un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral, notamment leurs causes et les mécanismes qui y conduisent.
Pour eux, « seul le cholestérol bouche les artères » et un aliment ou un nutriment qui n’augmente pas le cholestérol ne peut être nocif en termes de maladies cardiovasculaires.
Assez désespérant !
Mais est-ce étonnant ?
Pas vraiment en fait, car je ne crois pas qu’un seul de ces experts ait jamais travaillé SUR les maladies cardiovasculaires.
Mais je n’ai pas vérifié, j’ai peu de goût pour les enquêtes de type policière, et si ce n’était pas le cas (c’est-à-dire si il y avait parmi les experts un médecin cardiologue), je préfère ne pas le savoir !
3) pour conclure, sur un plan presque philosophique, j’ajouterais que je ne vois pas un grand intérêt à ces ANC; je crois en effet que ce qui compte c’est le modèle nutritionnel global, plus que les % de tel ou tel nutriment lipidique.
Les modèles méditerranéens, voire japonais (Okinawa), doivent nous servir de guide de conduite.
Si les experts de l’Afssa procédaient ainsi, ils ne serait pas conduits à écrire des choses aussi absurdes et ridicules que des ANC de 15 à 20% pour l’acide oléique.
En effet, l’acide oléique est certes le principal acide gras de l’huile d’olive et de l’huile de colza, mais aussi un des principaux acides gras des graisses animales.
On peut donc consommer cette masse d’acide oléique sous forme de gras de bœuf. Bonjour les dégâts comme on disait autrefois !
Ce n’est évidemment pas ce que les experts de l’Afssa voulaient dire. Ils diront que si on fait de savants calculs entre les % de saturés (les bons et les moins bons), les % d’oméga-6 et les % d’oméga-3, on peut se retrouver avec une forte proportion d’acide oléique qui ne soit pas d’origine animale. Bon ! Beaucoup de calculs avant de se mettre à table ! J’ai envie de dire : à quoi ça sert tout ça ?
Il eût fallu, pour être clair (au moins avec eux-mêmes), entrer dans quelques laborieuses explications, notamment décrire les effets physiologiques de l’acide oléique qui pourraient être favorables quand il est apporté par l’huile d’olive et délétères quand quand il est apporté par la graisse animale …
Difficile à comprendre !
Encore plus simple, il eût fallu faire la distinction entre l’acide oléique végétal et l’acide oléique animal …
De plus en plus compliqué, surtout pour nos experts !
Pas facile la science de la nutrition !
Mais ce blog n’est pas le lieu pour approfondir ces questions !
Bon j’arrête ici.
Bonjour à tous, et à bientôt !
Bonjour docteur,
Je viens de découvrir dans le journal Le Temps l’article que je vous copie ci-dessous et qui concerne l’huile de palme. Que peut-on penser des positions des parties prenantes ? Les arguments économiques me semblent une fois encore dominer le débat…et quid pour le système cardio-vasculaire au vu de leurs arguments ?
Avec mes meilleures salutations.
Le Temps : les invités mercredi 3 octobre 2012
L’huile de palme: les mythes ont la peau dure
Hiroko Shimizu et Cécile Philippe*
L’huile de palme est accusée de tous les maux par ses détracteurs. Elle serait mauvaise pour la santé et pour l’environnement et mieux vaudrait, pour certains, s’en passer plutôt que de continuer à s’empoisonner. Sauf qu’encore une fois, les choses ne sont pas si simples et l’huile de palme a de nombreux avantages qui en font in fine une huile adéquate aussi bien pour la santé que pour l’environnement
Encore récemment, l’huile de palme faisait l’objet d’une nouvelle étude publiée par l’ONG Greenpeace et l’institut Oakland. Celle-ci s’inscrit dans un long mouvement lancé contre l’huile de palme, accusée de tous les maux par ses détracteurs. Elle serait mauvaise pour la santé et pour l’environnement et mieux vaudrait, pour certains, s’en passer plutôt que de continuer à s’empoisonner.
Sauf qu’encore une fois, les choses ne sont pas si simples et l’huile de palme a de nombreux avantages qui en font in fine une huile adéquate aussi bien pour la santé que pour l’environnement. Sans compter qu’elle peut aider les pays en développement à se sortir de leur pauvreté sans en créer dans nos pays.
Cette affirmation peut apparaître provocante dans un contexte où les compagnes les plus sensationnelles ont été menées par des groupes environnementalistes destinés à la décrédibiliser pour la faire disparaître.
Ainsi, Greenpeace remportait en 2010 un succès phénoménal avec sa campagne Kit Kat où la fameuse barre chocolatée était remplacée par le doigt d’un orang-outang, au point d’infléchir la politique du groupe Nestlé en la matière. Il faut dire que la vidéo avait été vue par près de 2 millions de personnes et avait suscité environ 200 000 e-mails de protestation.
Reste que de telles campagnes sont nocives en ce qu’elles font croire qu’un problème complexe peut se résoudre par une solution simpliste, à savoir boycotter l’huile de palme. Or, ce faisant, on se prive d’une huile qui a des qualités nutritives, permet d’épargner des terres et se révèle très accessible sur le plan financier.
Ainsi, on reproche à l’huile de palme de contenir des acides gras saturés. Certes. Mais on oublie aussi de préciser qu’elle ne contient aucun acide gras trans que nombre de recherches ont lié à des maladies cardiaques, à la hausse du taux de mauvais cholestérol et à la baisse du bon. Or, c’est la transformation de l’huile liquide en huile solide par hydrogénation qui provoque la création de ces acides gras trans. L’huile de palme – qui se solidifie à température ambiante – a donc cet avantage naturel de ne pas contenir d’acides trans.
Elle contient certes des acides saturés mais cela offre aussi une meilleure stabilité à l’oxydation, un plus grand moelleux et une température de fusion élevée, nécessaire dans la fabrication de confiserie, par exemple.
En pratique, cela signifie qu’il faut soupeser les avantages et les inconvénients des diverses huiles car la pauvreté en graisses saturées entraîne une perte de maniabilité, de saveur, de texture et de stabilité, problèmes que connaissent bien les fabricants de fromage.
Ensuite, l’huile de palme a cette particularité de bénéficier d’une productivité très élevée par rapport à ses substituts, ce qui la rend paradoxalement un «économisateur» de terre. En effet, le rendement par hectare de l’huile de palme est d’environ 3,72 tonnes alors que celle de soja est de 0,40 et celle de colza de 0,72 tonne. Autrement dit, le palmier à huile produit près de 10 fois plus de matière grasse que le soja, et plus de 5 fois plus que le colza.
Or, si les tendances se poursuivent en matière de consommation d’huile végétale et que la population atteint 9,2 milliards d’individus en 2050, ce sont au moins 25 kg d’huile par personne qui seront consommés. Pour satisfaire une telle demande, il faudrait produire 240 millions de tonnes, soit 40% environ de plus qu’actuellement. Pour satisfaire ce surcroît de demande, il faudrait que 12 à 19 millions d’hectares soient consacrés à la production d’huile de palme ou 95 millions d’hectares à la production de soja. On voit bien comment les rendements élevés de cet arbre le rendent particulièrement écologique.
C’est d’ailleurs aussi la raison pour laquelle, en Malaisie, la superficie consacrée en 2011 à la production d’huile de palme a certes été multipliée par 5 depuis 1975, mais pas par 16, le nombre par lequel la production a, elle, été multipliée depuis cette date. L’amélioration des rendements due à la forte productivité du palmier mais aussi à divers progrès technologiques aurait ainsi permis d’épargner pas loin de 15 millions d’hectares ainsi que les espèces qui s’y développent.
Enfin, l’huile de palme est aussi la plus accessible. Ceci est notamment dû au fait qu’elle est produite là où elle a le plus de chance de se développer facilement, les pays du Sud-Est asiatique et d’Amérique du Sud, qui sont aussi les pays qui connaissent les coûts de production les plus faibles pour les cultures oléagineuses comestibles. Cela en fait une denrée accessible pour un apport calorique important dans les pays en développement tout en permettant aux citoyens des pays développés d’obtenir eux aussi des biens de consommation abordables à un moment où leur pouvoir d’achat est en berne.
Ainsi, les campagnes massives de dénigrement de l’huile de palme sont loin d’être justes. Reste que la production d’huile de palme peut être problématique dans certains pays quand elle se fait par expropriation et déni des droits de propriété des agriculteurs.
C’est ce qu’on peut comprendre dans le cas de la société Herakles, qui aurait obtenu du gouvernement camerounais un bail de 99 ans pour l’exploitation de 73 000 hectares de terres à destination de l’huile de palme. La vidéo réalisée par l’institut Oakland révèle que cet accord se fait en dépit des droits de propriété des petits producteurs sur place, qui se voient, semble-t-il pour certains, expropriés de leur terre. Or, il ne peut pas y avoir pire management que celui qui consiste à confisquer des terres à ceux qui ont le plus intérêt à en prendre soin.
Ainsi, plutôt que de vouloir bannir l’utilisation de l’huile de palme, il faut que la production s’organise sur des bases durables, à savoir dans un cadre légal qui définisse et respecte strictement les droits de propriété des uns et des autres.
@Michel :
Y a des choses intéressantes mais l’affaire des graisses hydrogénées (les dites "trans-fats") est désormais de l’histoire ancienne un peu "réchauffée" et peu utile pour nous protéger aujourd’hui !
Bref, un site très américain, très sciences analytiques un peu "pompeuses", très médecine dite "pasteurienne" totalement dépassée dans nos sociétés modernes, pas beaucoup de science "dure " et de médecine pragmatique …
Vous voulez du solide ? Vraiment ?
Pour votre prochain repas ?
Pour commencer demain à vraiment vous protéger vous et votre famille ?
Suivez le guide ! Urgent, ça pourrait vous sauver la vie !
Bonjour DR de Lorgeril,
J’aimerais connaître votre avis sur le site américain du Dr Mercola en général, et aussi particulièrement sur cet article concernant les acides gras saturés :
http://articles.mercola.com/sites/a…
Cher Joël,
La végétaline est une des plus saturées (toxiques) parmi nos graisses alimentaires; ceci étant dit, une fois par semaine … Bon vent, matelot !
Bonjour
Que pensez des frites cuites à la végétaline?
les avis sur la santé sont contradictoires, les graisses de la végétaline sont-elles hydrogénées naturellement ou industriellement?
faire des frites à l’huile ou à la végétaline change-t-il quelquechose du point de vue santé, cela reste des frites, n’est-ce pas plutôt les frites en soi qui sont "nocives"?
les frites à la végétaline sont meilleures au goût, le plaisir de manger n’est-il pas plus important que la nocivité supposé sachant qu’une assiette de frites une fois par semaine ne peut-être considérée comme une intoxication alimentaire
si en plus on picole un peu …
merci de ce blog
Cher Romain, Pour dire les choses vite, n’attendez rien de « terrible » de l’AFSSA, foi de chercheur. Amicalement
Bonsoir,
L’avis de l’AFSSA doit faire l’objet d’un rapport complet (comme mentionné dans l’avis). Peut-être s’y trouvera-t-il la réponse?
Dans tous les cas, je suis bien entendu très intéressé par les recherches que vous pourrez mener.
Dans l’attente de vous lire.
Romain
Cher Romain,
Mon problème avec cette question, c’est qu’elle me prend au dépourvu. Comment fais-je dans un cas pareil ? Comme je me refuse à rejeter un argument quelconque qui m’est inconnu sans l’avoir soigneusement étudié, je ne peux rien vous dire puisque je n’ai pas le temps ces jours-ci de faire les recherches nécessaires pour confirmer mon impression que c’est un peu « incongru ». Mais un bon scientifique (comme je me plaît à penser l’être) sait que dans les incongruités que se trouvent les plus beaux diamants … Dès que je peux, je m’y mets, rappelez-le moi si ça tarde. amicalement
Bonjour,
Je comprends que le blog n’est peut être pas approprié mais pourriez-vous néanmoins m’éclaircir par mail sur le point que je cherche à comprendre c’est à dire la structure glycéridique et la métabolisation telles que défendues par le CIRAD?
Merci.
Cher Romain,
J’ai mis un peu de temps à vous répondre car votre question, et les documents que vous proposez, sont très intéressants. Malheureusement, il serait trop long dans le cadre d’un blog de vous répondre en détail et sans omettre des points importants. J’ai l’impression toutefois que vous savez vous documenter par vous-même et que mes avis et opinons risquent d’être de peu d’intérêt. Je peux dire toutefois deux choses qui peuvent utiles à tout un chacun : 1) les modèles alimentaires associés à une bonne espérance de vie (Japon, Méditerranée) contiennent peu de saturés et hydrogénés, notamment peu de palmitique ! 2) quand on fait des expériences en cardiologie chez l’animal, ceux qui reçoivent des saturés (notamment du palmitique) vont moins bien que les autres, et je ne parle pas de cholestérol … Bonne route, Romain, et soyez critique, ne croyez personne sur parole !
Bonjour,
L’avis de l’AFSSA distinguent en effet les différents acides gras saturés: « Il convient désormais de distinguer le sous-groupe « acides laurique, myristique et palmitique » qui est athérogène en cas d’excès. »
Je voudrais m’intéresser à l’acide palmitique que l’on retrouve à 44 % dans l’huile de palme http://fr.wikipedia.org/wiki/Huile_de_palme et 22 % dans le beurre http://fr.wikipedia.org/wiki/Beurre Ainsi on pourrait en conclure que les effets délétères sont davantage associés à l’huile de palme qu’au beurre.
Mais le CIRAD a une position toute différente en défendant l’intérêt nutritionnel de l’huile de palme: http://www.cirad.fr/actualites/t...
« L’huile de palme est en effet hydrogénée, c’est ce qui lui donne sa consistance solide sous nos températures tempérées. Mais elle l’est naturellement. Le beurre de cacao est également naturellement hydrogéné. Cependant, personne ne dit qu’il est mauvais pour la santé d’en consommer. En revanche, une huile peut être hydrogénée industriellement pour lui donner une consistance plastique intéressante lors de sa transformation. Or, il existe depuis longtemps des accidents d’hydrogénation des huiles non naturellement hydrogénées qui vont mener à la production d’acides gras trans, lesquels sont, eux, extrêmement mauvais pour la santé car cancérigènes. Ces accidents dépendent de la qualité de l’huile ou de la qualité de la transformation. Or, les réglementations française et européenne n’obligent pas les transformateurs à préciser si l’huile qu’elles utilisent est naturellement ou artificiellement hydrogénée et donc si elle contient des acides gras trans. Cette obligation est en revanche présente dans la réglementation américaine. Ce pays n’a d’ailleurs jamais cessé d’importer de l’huile de palme, principalement pour cette raison.
Quant aux acides gras saturés, l’huile de palme en contient environ 50 %. A titre de comparaison, le beurre de cacao en contient 60 % et l’huile d’olive, 15 %. Ces acides gras sont réputés pour être la cause de maladies cardio-vasculaires. Cependant, de récentes études scientifiques montrent aujourd’hui que l’huile de palme constitue une exception : les acides gras saturés contenus dans l’huile de palme ne sont en effet pas métabolisés au cours de la digestion. C’est également le cas du beurre de cacao mais pas du saindoux, par exemple. »
L’argument de la métabolisation repose notamment sur une publication de 1999 sur la place de l’huile de palme dans l’alimentation humaine: publications.cirad.fr/une… où la structure glycéridique jouerait un grand rôle et également dans un commentaire du Dr Jean GRAILLE co-auteur de la publication de 1999 dans un commentaire « La polémique sur les acides gras saturés » laissé sur cette page http://www.danger-sante.org/huil...
Pouvez-vous me donner votre position sur ce dernier point ne sachant pas s’il a bien fait l’objet d’une expertise dans le cadre de l’avis de l’AFSSA?
Merci par avance.
Chère Evelyne,
Effectivement, votre hypothyroïdie peut expliquer une élévation du cholestérol. Votre généraliste « désespéré » qui voulait baisser votre cholestérol avec une statine a tout à fait raison raison de désespérer, mais à propos de son propre cas … Pas de problème avec les huiles ! Ni le colza ni l’olive n’interfère avec la thyroïde et les deux sont complémentaires pour protéger vos artères qu’une (longue ?) d’hypothyroïdie a pu abimer ! Amicalement
Bonjour Dr De Lorgeril,
Concernant l’huile de colza peut-être pourrez-vous me répondre ?
Je l’utilise ainsi que l’huile d’olive, trop de cholestérol , je préfère mettre en pratique vos conseils et refuser les statines au grand désespoir du généraliste. Une analyse sanguine vient de mettre en avant une hypothyroidie avec présence d’anticorps. D’où à mon avis la montée du cholestérol. En ce qui concerne cette huile, n’ayant trouvé aucune information , est-elle déconseillée dans mon cas ( serait goitrogène??? ) si oui l’huile d’olive seule est-elle suffisante pour un bon équilibre alimentaire.
Merci
A la recherche de plus d’informations sur les nouvelles recommandations de l’AFSSA et sur le cholestérol, je suis tombée sur votre blog. Je compte m’y attarder un peu plus …Vous au moins vous ne pratiquez pas la langue de bois! (Malheureusement, il existe de moins en moins de chercheurs sérieux …)
Bien cordialement,
Isabelle
Docteur ès-sciences en nutrition
Cher jmd,
Il y a tellement de questions, comme la votre concernant l’huile de noix, que je ne pourrais y répondre via un blog, sauf à y passer mes nuits et mes jours. Je vous encourage donc à lire mes livres, et pas seulement ceux sur le cholestérol. URGENT ! Amicalement. En deux mots, l’huile de noix est intéressante sur le plan gastronomique, donc de façon ponctuelle. Sinon, elle est trop fragile (durée de conservation maximale 6 mois) et donc n’est pas à conseiller en chronique …
Que pensez-vous de l’huile de noix ?
Cher andré,
Les recommandations de Seignalet sont souvent intéressantes, mais pas à 100%, de mon point de vue. Concernant les médicaments anticholestérol, il n’était plus là, hélas, pour profiter de notre découverte, c’est-à-dire que la théorie du cholestérol est l’arnaque médicale et scientifique du siècle. Je suis sûr qu’il aurait été d’accord avec nous et qu’il aurait modifié ses vues sur cette question particulière. Amitiés
Bonjour Docteur , connaissez vous le D. Seignalet et son livre L’alimentation ou la troisième médecine ? Vos recommandations y sont présentes , mais il parle aussi des médicaments contre le cholestérol en cas d’hypercholestérolémie familiale ,pour anticiper la venue d’artériosclérose , qu’en pensez vous ? Bien cordialement
Cher caprimulgus,
Votre question est très importante et fait l’objet de beaucoup de discussions, surtout parmi les gens qui ne travaillent pas sur ce sujet, avec en conséquence, beaucoup d’idioties, comme d’habitude. Comme je n’ai pas beaucoup de temps, je réponds un peu indirectement. Les vrais végétariens (qui ne mangent pas de poissons gras) ne sont pas déficitaires (en général) en EPA et DHA. Donc, contrairement aux clameurs entendues ici ou là, l’EPA et le DHA ne sont pas des acides gras « essentiels » chez les humains. On peut s’en passer dans notre alimentation, à condition d’avoir une « très bonne » alimentation par ailleurs, ce qu’il faut définir en urgence. Cette question est au centre de nos travaux de recherche (ceci pour dire que contrairement aux experts de l’AFSSA, nous savons de quoi nous parlons) pour lesquels nous venons d’obtenir un assez gros contrat (de recherche) de la Communauté Européenne avec un dépôt de brevet (confidentiel encore quelques mois) précisément sur ce sujet. C’est vrai aussi que nous croisons (avons croisé en fait, ça semble plus rare aujourd’hui) de nombreux patients (non végétariens) avec des déficits en EPA et DHA et chez ceux-là (question d’urgence) nous n’hésitons pas à prescrire des capsules d’huiles de poisson (ça ne peut pas faire de mal, une sorte de parachute !) en même temps que des conseils diététiques. C’est assez simple comme médecine quotidienne ! Pour plus de détails, demandez moi. Amitiés
Bonjour,
Avez-vous une idée précise des besoins en EPA et DHA. Autrement dit, les quantités apportées par la conversion des acides gras ALA de l’huile de colza suffisent-t-elles à l’organisme ou bien est-il nécessaire d’avoir d’autres sources comme les poissons gras.
merci d’avance de votre réponse.
mais ne laisser pas « traîner » votre huile de lin, elle s’abîmera vite. amitiés
Bonjour Monsieur de Lorgeril
Je vous remercie beaucoup pour vos conseils très clairs et précis.
Ce matin, je suis allée dans un magasin diététique et j’ai acheté une bouteille de 250 ml d’huile de lin. Elle est enfin autorisée à la vente ! Cette huile très riche en ALA est donc à privilégier.
Je vous souhaite une belle journée
Laetitia
Chère Laetitia,
Dans toutes nos études, et avec nos techniques, nous n’avons jamais trouvé d’oméga-3 dans l’huile d’olive. Si il y en a, c’est négligeable, n’en parlons pas. L’huile de colza en apporte (entre 7 et 10%) sous forme d’ALA, l’acide gras préféré de toutes nos cellules, ce qui explique (vu les besoins multiples et variés de l’organisme) qu’une faible proportion soit utilisée pour faire de l’EPA et du DHA. Mais une faible proportion 3 fois par jour, 7 jours sur 7, ça finit par faire beaucoup, et suffisamment dans nos études chez les cardiaques. Vous noterez que l’ALA est par lui-même important (et pas seulement comme source d’EPA+DHA), et qu’il est la principale source de carbone pour faire le cholestérol et le DHA du cerveau « in situ » sans passer par le métabolisme hépatique. C’est pourquoi l’ALA est probablement le meilleur antidépresseur nutritionnel ! On pourrait certes utiliser des huiles encore plus riches en ALA (noix ou lin) mais elles sont très fragiles (et rancies ça devient du poison) et il faut penser que tous les patients ne feront pas très attention à cet aspect des choses. Ceci dit, l’huile d’olive contient des polyphénols absolument uniques (diète méditerranéenne), et nous y tenons beaucoup. Conclusion : ces deux huiles sont irremplaçables dans notre vie quotidienne et doivent être privilégiées (de façon à peu égale) par rapport à toutes les autres, TOUTES ! Amicalement
Bonjour Monsieur de Lorgeril,
L’huile de colza renferme une grande quantité d’oméga3 (ALA). Mais pour l’utiliser, notre organisme doit le transformer en EPA et DHA. Malheureusement cette étape n’est guère rentable puisque seulement 2% maximum seront utilisables.
L’huile de colza contient environ 20,3 % d’oméga 6 et 9,3 % d’oméga 3 et l’huile d’olive 9,2 % d’oméga 6 et 0,8 % d’oméga 3.
Le ratio 6/3 de l’huile de colza est meilleur mais puisque les oméga 3 sont peu récupérables, il me semble que consommer de l’huile de colza apporte finalement plus d’oméga 6 que l’huile d’olive et donc à mon avis, elle est plus nocive.
Doit on privilégier l’huile d’olive ?
En vous remerciant par avance pour vos conseils.
Bonne soirée.
Laetitia
Cher Mario,
Voilà des bonnes questions. Pour les statines, on s’est compris, OK. Pour les autres médicaments prescrits de façon systématique (et généralement sans discernement) par les médecins, le problème est d’oser les arrêter. Les médecins n’osent pas ! Pourquoi ? Parce que, autrefois (il y a très longtemps pour les béta-bloqueurs comme le métoprolol), on a fait des essais montrant qu’ils pouvaient être utiles chez certains patients. Pour les patients d’aujourd’hui, surtout s’ils ne fument pas, mangent méditerranéens et sont actifs physiquement, nul ne sait s’ils servent à quelque chose et on les laisse « par précaution » ! Soyons honnêtes, c’est de la mauvaise médecine ! Dans votre cas particulier, je ne puis rien dire car je ne connais pas votre dossier médical, mais si votre ventricule gauche est en bonne état et que votre mode de vie est vraiment adéquate (ce que les médecins ne savent pas évaluer, d’où leur prudence), aucun médicament n’est, en théorie, indispensable ! Bon vent, matelot !
Bonjour M. de Lorgeril,
Il y a quatre ans, crise cardiaque et “stent »… à 53 ans.
Avant je ne faisais pas de cholestérol et pression.
Après on m’a prescrit statines, asaphen, ramipril et metoprolol… comme à tous.
Depuis 1 an et demi, j’ai cessé les statines, diminué les bêtabloquants et me suis mis à la diète crétoise.
Je peux facilement encore faire 35km aller de vélo et 35 de vélo retour du travail.
Je me demande s’il est nécessaire de continuer metoprolol ramipril… (pour stabiliser une pression déjà normale) et donc ce que vous en pensez?
En fait, ce que vous pensez de l’utilisation de ce type de médicament… efficace à long terme?… effet secondaire…?
Je m’excuse de prendre de votre temps… mais que voulez-vous, j’ai confiance en vous… et votre site est muet sur ces sujets.
Mario Desaulniers
cher Victor (et aussi chers autres que je ne mets pas en ligne pour ne pas surcharger ou diluer la conversation),
Vous avez raison de vous poser des questions sur les oméga-6, tant célébrés il y a peu par les mêmes experts qui aujourd’hui semblent appeler à la prudence … Faut-il croire ceux d’hier ou ceux d’aujourd’hui, ou aucun ? Je vais essayer de rajouter quelques mots sur les nouvelles recommandations de l’Afssa, notamment à propos des oméga-6, d’ici quelques jours. Amicalement
Très bonne analyse qui clarifie la situation avec comme guide le bon sens.. C’est un plaisir de lire ces remarques.
Pour une analyse approfondie, je fais partie de ceux qui l’attendent avec impatience!
merci pour ces précisions, mais une question me brule les lèvres " que deviennent les Omégas 6 ? dans tout cela ? et la tant recommandée huile de tournesol que certains experts du PNNS nous ont tant vanté il y a quelques années ?" l’AFFSSA la recommande à hauteur de 4% des apports globaux, et vous même que recommandez vous ?
Bien à vous et encore merci pour votre mise à jour
Je ferai volontiers partie de ces lecteurs qui réclameront un approfondissement.. Merci à vous de faire exister ce blog. Un des gros problèmes aujourd’hui de la prévention à mon sens, c’est de confondre Nutrition et recommandations diététiques. Autrement dit, de rendre compliqué des conseils de base qui ont pour vocation de rester simples ( et non simplistes ) si l’on veut qu’ils soient entendus..