Statines, cholestérol et diabète

Depuis longtemps nous savons que :

1) les statines provoquent le diabète ;

2) avoir un cholestérol bas (ou abaissé par un médicament) est associé à une augmentation de la fréquence du diabète ;

3) le diabète augmente le risque d’accidents cardiovasculaire, de cancers et de démences, entres autres joyeusetés !

Inversement, après multiples analyses, ré-analyses et interminables controverses, il est évident pour tout scientifique indépendant que les statines ne diminuent pas le risque cardiovasculaire et n’améliorent pas l’espérance de vie !

Il faut être tristement étroit d’esprit, largement impliqué dans de sinistres conflits d’intérêt ou incapable de remise en question personnelle pour continuer à prescrire des statines…

Ce que je viens d’écrire est difficilement contestable et pourtant… Vous connaissez la suite !

Et pourtant certains investigateurs s’acharnent encore à essayer de convaincre les prescripteurs sourds et aveugles.

Par exemple, de sympathiques américains ont essayé de montrer (une nouvelle fois) que les statines augmentent le risque de diabète.

Il y avait peu de risque qu’ils se trompent mais, pour être originaux et être publiés, ils ont sélectionné une population déjà diabétique et ont voulu vérifier si la prise de statine chez les diabétiques aggravait le diabète : plus de passage à l’insuline ? Plus de médicaments antidiabétiques ? Plus de complications type hyperglycémie ou hypoglycémie ?

C’était une hypothèse intéressante.

Comme les diabétiques restent une cible privilégiée des prescripteurs de statines (puisqu’ils ont un risque élevé de complications cardiovasculaires), il ne fut pas difficile de réunir une cohorte importante.

Certes, nous sommes dans le rétrospectif observationnel et il faut éviter des conclusions hâtives.

Cela dit, parfois, en médecine, les choses crèvent les yeux.

Par exemple, plus personne de sensé ne doute que les vaccins ARN messager provoquent des myocardites…

De même, quand les données sont très fortes (c’est le cas ici) ou confirment des données précédentes acquises dans des conditions différentes, il faut être de mauvais foi pour nier les faits !

Je donne les conclusions des auteurs ci-dessous.

Ces auteurs parlent de « progression du diabète » ; c’est l’équivalent d’aggravation pour nous en français.

Il n’y a donc aucun doute : les statines aggravent le diabète des diabétiques !

Toutefois, chacun pourra remarquer la conclusion étrange des auteurs.

Soit par prudence (pour ne pas déplaire trop fortement à leurs collègues prescripteurs acharnés), soit parce qu’ils pensent vraiment que les statines peuvent avoir des effets favorables, ils concluent que la prescription de statines doit être pesée en fonction d’un supposé ratio risque/bénéfice.

Il n’y a aucun bénéfice démontrée de la prescription de statines, y compris chez les diabétiques et aussi dans les familles avec hypercholestérolémie familiale !

Dur à admettre pour les idéologues !