CONFERENCE SUR "NUTRITION ET INSUFFISANCE CARDIAQUE" LE 29 JANVIER 2010

Dans le cadre des 5èmes Journées de Rythmologie dédiées cette année à l’insuffisance cardiaque, j’ai été invité à donner une conférence aux Arcs sur l’importance de la nutrition dans cette pathologie.

L’insuffisance cardiaque est le terminus de toutes les pathologies chroniques du coeur qui n’ont pas « emporté » leurs victimes auparavant lors d’une « mort subite ».
Les grandes causes d’insuffisance cardiaque sont l’infarctus du myocarde et l’hypertension artérielle.
Ces deux maladies sont, dans 90% des cas, le résultat d’interactions malheureuses entre des facteurs de prédisposition (génétiques) et des modes de vie délétères dans lesquels la sédentarité et la mal-nutrition sont prépondérants.

Donc, le prévention de l’insuffisance cardiaque (les victimes se comptent par millions en France) passe par la prévention (et le traitement adéquat) des maladies des coronaires et de l’hypertension artérielle. Facile à comprendre !

Ce qu’il faut comprendre aussi c’est que l’insuffisance cardiaque devient, avec le temps, une maladie autonome qui évolue indépendamment des causes premières.

La nutrition est très probablement en cause aussi dans cette évolution « autonome » de la maladie.

Tel sera en fait le thème de ma conférence aux Arcs !

Enfin, dernière chose à comprendre, cette maladie évolue de deux façons différentes : d’une part, la pathologie ventriculaire (« structurale » dirait un physiologiste américain) elle-même s’aggrave avec le temps sans être obligatoirement accompagnée de symptômes ; et d’autre part, des symptômes (fatigue et essoufflement surtout) peuvent apparaître indépendamment d’une évolution cardiaque (ventriculaire).

Cette absence de parallélisme entre la dysfonction cardiaque et les symptômes d’insuffisance cardiaque s’explique de nombreuses façons (que je ne vais pas expliquer ici) mais il faut savoir que les symptômes sont eux-mêmes très dépendants de facteurs non spécifiquement cardiaques comme l’entraînement physique et la nutrition !

Au total, tous les lecteurs ont compris que le mode de vie (activité physique et nutrition) est à nouveau le facteur majeur d’apparition et d’évolution d’une maladie (l’insuffisance cardiaque) qui représente aujourd’hui en France la première cause d’hospitalisation dans les hôpitaux universitaires.

J’espère que quelques « gestionnaires » du déficit de l’Assurance Maladie liront ces lignes et en tireront les conséquences, on sait jamais !