Nouveaux médicaments antidiabétiques : profonde confusion et inéluctables controverses

 
Les « petits mondes » de la diabétologie et de la cardiologie sont très agités ces jours-ci.
Et ça n’est pas pour rien, à mon humble avis. Gros business en jeu !
Et ça pourrait durer ; on ne va pas s’ennuyer, à considérer le « début des débats » ; et le niveau des débatteurs… Oups !
Pourquoi ?
Parce qu’après des décennies de médiocre stagnation du traitement du diabète, plusieurs nouvelles classes de médicaments antidiabétiques viennent de bruyamment faire leur entrée sur la scène des « petits mondes » sus-cités.
Mais de façon très paradoxale. C’est assez complexe.
Je résume et simplifie.
Sur la base de la théorie actuelle, il a été longtemps postulé que le diabète est dangereux pour notre santé (et avant un état diabétique avéré et installé, les états dits pré-diabétiques, syndromes métaboliques, résistance à l’insuline, et autres syndromes proches) via ses effets sur le glucose sanguin et l’insuline.
De même et je simplifie encore : plus un traitement (un médicament, surtout) diminue le glucose et l’insuline et mieux ce sera pour notre santé avec notamment des effets bénéfiques supposés sur le risque cardiovasculaire et l’espérance de vie. Bon ! C’est une théorie qu’on peut qualifier de « résistante » à ce jour. Ce n’est pas vraiment mon avis mais cette question mériterait une très longue discussion, donc ce n’est pas pour maintenant…
Depuis quelques années (je simplifie), nous avons vu apparaître plusieurs nouvelles classes de médicaments antidiabétiques. Je simplifie encore.
Les thiazolidinediones (ou glitazones ou activateurs des PPAR gamma), les dipeptidyl peptidase-4 (DPP-4) inhibitors, les GLP-1 receptor agonists, les SGLT-2 inhibitors  et même des α-Glucosidase inhibitors ont été testés dans différents essais cliniques avec des résultats ambivalents sur différents paramètres biologiques et (pour certains) sur le risque de complications cardiovasculaires.
Impossible à résumer ici tant les circonstances de ces essais et les méthodes utilisées dans ces essais sont équivoques ou critiquables pour un scientifique et un médecin acharné (oui, ça existe) à faire émerger des données utiles aux patients et, de façon générale, à la santé publique.
On attendra donc pour s’enthousiasmer !
Car c’est un festival de biais et erreurs méthodologiques. L’étonnant est que beaucoup le disent déjà (donc ambiance très différente de celle qui vit naître les statines) et que ça discute et se dispute ferme notamment sur les réseaux américains ; un festival d’idioties et de controverses naïves certes ; mais enfin, ne nous plaignons pas, cette fois-ci, ça conteste ; pas besoin de s’en mêler pour le moment… Laissons retomber la poussière !
L’idéal serait, on ne saurait trop le répéter, que nous ayons enfin accès aux données brutes de chaque essai important, même ceux qui rapportent des résultats négatifs…
Le plaisant, voire l’amusant, est ailleurs : les bénéfices cliniques supposés ne sont pas parallèles aux effets biologiques de ces nouveaux médicaments miraculeux.
Autrement dit, et en simplifiant toujours, ce ne sont pas ceux qui sont les plus efficaces sur le glucose sanguin et l’insuline qui sont les plus bénéfiques sur le plan cardiovasculaire.
Ce qui remet en cause, on l’a compris, la belle théorie énoncée au début de cet article…
Pas si résistante que ça la théorie officielle, semble t-il !
D’où la « grosse » controverse entre les tenants de cette belle théorie et ceux qui veulent la renverser, histoire de renouveler les hiérarchies !
Normal, la Terre tourne, les organigrammes aussi !
Beau spectacle à dire vrai, mais peu rationnel puisque les résultats des essais cliniques (en termes cardiovasculaires) sont contestables ; et contestés.
Les « contestataires » sont évidemment ceux qui (progressistes pour une fois) remettent en question ces médiocres essais cliniques ; ce qu’ils font non point à cause de cette évidente médiocrité (qu’ils ne voient pas en général) ; mais pour sauver leur théorie favorite !
Pour avoir une idée de l’ambiance (désolé c’est en anglais ; il faudra du temps pour avoir un équivalent en français car c’est assez compliqué tout ça…), je vous propose ce site :
http://www.medpagetoday.com/Endocrinology/Diabetes/59182?xid=nl_mpt_DHE_2016-07-20&eun=g362928d0r&pos=0
On reste calmes et patients et, en attendant du nouveau, on ne change rien, c’est préférable.
Autrement dit, on lit attentivement « Prévenir l’infarctus et l’AVC »… pour se protéger des complications cardiovasculaires !