Grandeur et décadence du Système de Santé américain

Ceux qui voyagent un peu ou qui élaborent quelques collaborations internationales savent combien sont brillants nos collègues médecins américains, quand ils sont libres, et combien nous leur sommes redevables des progrès de la médecine depuis 50 ans.
Et pourtant, selon le principe « du cordonnier qui serait plus mal chaussé que ses clients bottés« , l’état de santé moyen du citoyen américain est préoccupant, comme l’indique l’un des meilleurs paramètres à notre disposition, ce que l’on appelle « l’espérance de vie » ou « life expectancy ».
Elle stagne ou baisse depuis plusieurs années alors que la part de l’industrie de la santé dans le PIB américain ne cesse de croitre.
On observe des phénomènes comparables dans les pays Européens, y compris en France.
Mais alors que nos experts franchouillards (à l’aube d’une réforme du système des retraites) ergotent encore sur la réalité en France de ce phénomène sociologique fondamental, nos amis américains affrontent ces questions.
Des esprits intelligents devraient-ils faire autre chose ?
Donc, à la mi-septembre de la belle année 2018, dans un important journal médical [le JAMA ou Journal of the American Medical Association], on commence à se poser des vraies questions.
Pas forcément les plus importantes, mais il faut bien commencer par quelque chose.
Je vais essayer de résumer.
Le premier article se demande si le système de santé américain est efficace.

USA health care system 0

C’est une très bonne question évidemment et la réponse de l’auteur est, sans surprise, négative. Vous pouvez avoir d’excellents docteurs dans toutes les spécialités, si l’organisation globale du système est défaillante…
Le deuxième article pose la question cruciale des rôles respectifs des technologies et du business sur l’état de santé au niveau de la population.
USA health system 1
C’est à nouveau une très bonne question. Vous pouvez avoir les robots chirurgicaux et les techniques d’imagerie les plus performants au monde, si ils sont utilisés à mauvais escient (au mauvais moment et pas sur le bon patient…), ça ne sert à rien d’un point de vue sociétal. Même si quelques riches privilégiés et le business en profitent…
La troisième question est plus scientifique mais non moins importante. Pour faire de vrais progrès, il faut de la recherche mais surtout de la bonne recherche, utile au peuple des souffrants et une recherche honnête, c’est-à-dire indépendante de tout business espéré.
US Health system reform ioannidis 2018
L’auteur évoque, à juste raison, les problématiques nutritionnelles ; c’est-à-dire la recherche en nutrition.
Que la situation soit catastrophique à ce propos est peu dire. C’est simplement ridicule à pleurer.
Il suffit d’ouvrir (consulter) un media quelconque pour être immédiatement assailli de rapports supposés scientifiques, avec pleins de chiffres et pourcentages, rapportant les miracles de tel régime ou tel aliment ou telle substance présente dans certains aliments.
Je dois si souvent, y compris sur ce Blog, commenter (corriger) les idioties publiées par tant d’experts ou experts auto-proclamés (y compris francophones, universitaires et académiciens)  que j’en suis saturé jusqu’à la nausée et décide de plus en plus souvent de ne rien dire…
Et donc je m’arrête ici ; en encourageant chacun des lecteurs-visiteurs de ce Blog à entamer sa réflexion personnelle (à l’image de nos amis américains) sur les grandeurs et décadence du système de santé français…