Que signifient « les données de la vraie vie » en médecine des vaccins ?

Avec la Covid-19, un nouveau concept fait fureur, celui de « données de la vraie vie ».

En anglais, ça donne « real-world data ».

De quoi s’agit-il ?

Ce sont des données épidémiologiques d’observation, ce qu’il y a de plus faible en médecine scientifique.

On peut appeler ça « la vraie vie » ou « le monde réel », ce n’est pas la bonne condition pour comprendre la Nature.

Or, comprendre (ou expliquer) la Nature (ou des fragments de Nature), c’est l’objet de la démarche scientifique moderne !

Depuis deux ou trois décennies environ, les scientifiques en médecine se sont mis d’accord sur au moins un point : pour démontrer l’efficacité d’un traitement, il faut conduire un essai clinique randomisé en double aveugle.

C’est une expérience conduite chez des humains avec des conditions éthiques très strictes. Ce qui est expérimental n’est évidemment pas la « vraie vie » ; mais c’est ce qu’on fait de mieux pour expliquer ou comprendre un fragment de Nature, par exemple l’efficacité d’un traitement.

Plus aucun scientifique sérieux et indépendant n’oserait s’opposer à cette évidence !

C’est le triomphe de l’épidémiologie d’intervention qui s’oppose à la très faible épidémiologie d’observation, on l’a compris.

L’épidémiologie d’intervention, c’est mon métier, je connais, c’est difficile, très difficile, trop difficile pour la grande majorité des épidémiologistes qui s’en détournent, faute de comprendre comment faire et aussi faute d’avoir les moyens matériels de conduire ce type d’expérience sur des humains.

C’est une sorte de « sommet » de toutes les sciences [et pas seulement médicales] car on doit réunir des équipes qui cumulent une multitude de savoir-faire : de la chimie et la pharmacologie aux mathématiques (probabilités) et aux sciences humaines (sociologie).

Je n’entre pas dans les détails mais on doit savoir qu’un investigateur (indépendant) dans ce domaine ne conduit pas beaucoup d’essais cliniques dans sa vie professionnelle tant la charge de travail et la prise de temps sont énormes : rarement 5 ; jamais 10 essais cliniques en 30 ou 35 années (environ) d’activité de chercheur ! Chaque essai clinique est un petit exploit pour l’équipe qui y est parvenue…

Je ne parle pas bien sûr de ces universitaires et académiciens qui collaborent avec l’industrie des produits de santé, font semblant d’être des investigateurs responsables mais sont, en fait, les « larbins » de ces industriels. Certains, en outre bien rémunérés, sont très fiers du rôle qu’on leur fait jouer.
La Société du Spectacle dans toute sa splendeur !
Pitoyable !

Pour bien comprendre ce que représente un essai clinique pour une équipe indépendante, il suffit de mesurer les budgets et les cohortes d’employés que les industriels mobilisent pour tester un seul de leurs médicaments dans un essai clinique commercial. C’est la même chose avec les vaccins modernes.

Ainsi donc les épidémiologistes et les chercheurs cliniciens se replient généralement sur la très faible épidémiologie d’observation, cette méthodologie qui observe le « monde réel » et « la vraie vie ».

Leurs buts, en général, ne sont évidemment pas d’expliquer la Nature mais de faire carrière, obtenir un poste et améliorer leurs salaires.

Seuls quelques zombies détestables, et détestés par les autres, peuvent envisager de faire de la recherche médicale pour expliquer la Nature…

Si on renonce à l’expérimentation humaine et accepte de travailler en simple observateur du monde réel, comment se valoriser quand même dans ce mélancolique contexte ?

Et aussi, comment valoriser quand même l’épidémiologie d’observation ; et les données qui en découlent ?

C’est ici qu’apparait le subtile concept de « données de la vraie vie » ou « real-world data« .

C’est une façon de transformer une carriole défoncée tirée par un âne boiteux en un carrosse d’or avec de superbes destriers royalement harnachés.

Les données de la « vraie vie » ou du « monde réel », selon les langages, ne valent pas grand chose mais sont très utilisées à propos de vaccins antiCOVID. Pourquoi ?

Parce que tous les professionnels savent que les essais cliniques testant les vaccins antiCOVID sont de très mauvaise qualité !

Faute de démonstration scientifique claire et indiscutable légitimant les campagnes de vaccination antiCOVID actuelles, on cherche désespérément des argumentaires apparemment scientifiques : tels sont les motivations des raisonnements basés sur les données de la « vraie vie » ou du « monde réel ».

Seuls les idiots peuvent se laisser prendre à ces petits jeux dérisoires, tout en essayant de se donner l’apparence de ne pas être idiots : la « vrai vie » et le « monde réel » ça fait apparemment plus sérieux (moins idiot) que « essai clinique randomisé en double aveugle avec respect de l’Hypothèse primaire » !
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Pour autant, et face à ce triste paysage de la Nature humaine déployant ses inconséquences de temps de crise, faut-il désespérer ?
Certes non !
Car il nous reste la musique !
Je vous laisse avec ce petit orchestre (regardez autant qu’écoutez ces instrumentistes…) et ces deux chanteurs. Pas belle notre Humanité quand même ?
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