A l’heure du monkeypox, faut-il vacciner les enfants contre la varicelle ?

Au moment de l’apparition d’un nouvel agent pathogène (le désormais célèbre monkeypox), quelques vaccinologues professionnels (dont le désormais célèbre Professeur Raoult) s’étonne curieusement que la vaccination contre la varicelle ne soit pas encore fortement recommandée pour les enfants, voire rendue obligatoire.

Écoutez le début de ce mauvais enregistrement où, pourtant, on ne profère pas que des bêtises, notamment à propos de l’Algérie ; écoutez bien : https://www.youtube.com/watch?v=zyieU8S8kwY

C’est à la fois curieux (pour le scientifique que je suis) mais finalement peu étonnant de la part d’infectiologues qui ne comprennent pas la médecine scientifique et qui n’ont pas encore compris que la médecine des vaccins n’était pas scientifique.

Le Professeur Raoult (fervent vaccinologue et fier de l’être) aurait-il tort (pour une fois) contre les « conventionnels », peu empressés concernant cette vaccination contre la varicelle ?

En fait, il suffirait d’examiner les données existantes concernant la vaccination contre la varicelle pour se faire une bonne idée de la légitimité de cette vaccination des enfants.

J’en ai fait l’objet d’un chapitre dans mon prochain livre (le Livre 9 de la Collection Vaccins & Société : Les vaccins des voyageurs).

Je ne vais pas divulguer ici (ce serait trop long) les principales informations concernant ce vaccin : commercialisé sous les noms de VARILRIX (de GSK) et VARIVAX (de MSD). Ce sont des vaccins vivants (atténués) contenant la souche Oka/Merck.

Il y a peu de données scientifiques solides démontrant son efficacité réelle (et non supposée). Un seul essai clinique chez les enfants a été conduit : Weibel RE, et al. Live attenuated varicella vaccine: efficacy trial in healthy children. N Engl J Med 1984;310:1409-15.
Les auteurs rapportent une efficacité de 100% avec 39 cas identifiés de varicelle au total. J’ai des doutes concernant cet essai qui a été conduit sous la totale supervision de l’industriel…

Je ne suis pas le seul à être sceptique puisque dans de nombreux pays, les infectiologues et les pédiatres « conventionnels » n’ont pas été convaincus de l’utilité de ce vaccin.

En conclusion de leur article, les auteurs eux-mêmes appelaient à la prudence…

Pourquoi ?

Parce qu’il s’agit d’un vaccin à virus vivant quoique « atténué ».

De fait, des inquiétudes à propos de ce vaccin sont récemment apparues [Zeng WB, et al. Concerns on Vaccine against Varicella Caused by Varicella-Zoster Virus Infection. Virol Sin 2021;36:159-62] avec notamment l’observation que les virus de la varicelle, les sauvages comme les vaccinaux, persistent de façon latente chez les vaccinés. C’est étrange mais c’est ainsi.

En conséquence, non seulement des varicelles tardives sont survenues chez des vaccinés mais surtout des zonas douloureux ont été observés chez des vaccinés avec deux caractéristiques : une plus grande fréquence par rapport aux populations nonvaccinées et surtout les victimes sont apparemment plus jeunes que dans la population nonvaccinée [Galea SA, et al. The safety profile of varicella vaccine: a 10-year review. J Infect Dis. 2008;197 Suppl 2:S165-9 ; Yoshikawa T, et al. Safety profile of the varicella vaccine (Oka vaccine strain) based on reported cases from 2005 to 2015 in Japan. Vaccine. 2016;34:4943-7].

Bref, les vaccinés font quand même des varicelles tardives et en plus des zonas précoces.

Explications : le virus du zona est celui de la varicelle sont le même virus !

Conclusion : il y a vraiment peu d’intérêt clinique à se faire vacciner contre cette maladie particulièrement bénigne.

Vous aurez d’autres informations et explications lors de la publication du Livre 9.

On peut espérer que ceux qui préconisent cette vaccination contre la varicelle me lisent et changent d’avis… J’ai peu d’espoir !