INSUFFISANCE CARDIAQUE ET CANCERS

La fréquence des cancers diagnostiqués a beaucoup augmenté dans nos pays développés.
Deux raisons évidentes à cela :
1) on a fait des progrès techniques [notamment en imagerie] et le diagnostic précoce de cancers est devenu un vrai business.
2) on fait vraiment plus de cancers, pour des raisons variées : je donnerai bientôt ici une explication générale pour les cancers du sein ; et je vais maintenant parler des cancers survenant chez les insuffisants cardiaques.
En parallèle à l’augmentation des cancers, le syndrome d‘insuffisance cardiaque a aussi beaucoup augmenté.
Plusieurs raisons à cela (je ne vais pas rentrer dans les détails), la principale étant que les extraordinaires progrès accomplis dans le traitement de la phase aiguë de l’infarctus du myocarde (je ne pense pas que du mal de la médecine moderne) laisse plus de survivants avec des cœurs abîmés (par la cicatrice d’infarctus) et potentiellement défaillants avec le temps et le vieillissement ; et enfin tous les traitements supposés préventifs de récidive d’infarctus qui sont plus ou moins toxiques … comme chacun sait.
Mais on a fait aussi quelques progrès dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, ce qui fait qu’on survit plus longtemps malgré un cœur défaillant (parfois, certes, avec une qualité de vie qui n’est pas toujours excellente, mais c’est une autre question …) ; et donc il y a de plus en plus d’insuffisants cardiaques dans nos consultations ; et dans les registres des épidémiologistes …
Quel rapport avec les cancers ?
J’en parle ici dans le prolongement de mes alertes répétées concernant les médicaments de l’HTA (et leurs effets sur le risque de cancers) simplement parce qu’une étude récente a montré que les insuffisants cardiaques faisaient plus de cancers que des témoins sans insuffisance cardiaque.
Une augmentation de 70% sur une durée de suivi de presque 8 ans. Pas négligeable !
Pour ceux qui aiment aller au fond de choses c’est publié dans le JACC (Hasin T et al; 2013;62:881-6). C’est une analyse d’un registre apparemment bien tenu. Certes, ça ne peut pas répondre à toutes les questions, et notamment les auteurs ne disent pas grand chose des médicaments prescrits à ces patients.
C’est dommage car les autres explications possibles peuvent être rejetées, à mon avis.
Pourquoi est-ce important ?
Parce que les principaux médicaments de l’insuffisance cardiaque sont ceux aussi prescrits dans le traitement (souvent abusif) de l’HTA.
Et voilà ! Les scientifiques, les vrais, aiment bien voir leurs théories confirmées par des argumentaires indirects. C’est le cas ici. C’est comme un puzzle : il manquait une pièce au milieu du paysage et vous en trouvez une qui se loge bien là où ça manque …
Ce n’est jamais définitif mais ça aide à prendre des décisions !
Autrement dit, et en conclusion, ces données épidémiologiques sur l’insuffisance cardiaque corroborent ce que nous suspectons fortement à propos des médicaments de l’HTA et de leurs effets catastrophiques sur le risque de développer un cancer.
Tout faire pour ne pas avoir à prendre les médicaments de l’HTA et, si on doit vraiment, sélectionner ceux qui entrainent le plus faible risque de cancers.
Pour plus de détails, je vous renvoie à notre livre « Prévenir l’infarctus et l’AVC« .