Profitons de l’été pour comprendre la « médecine de précision »
L’été et les vacances (à la maison, à la montagne ou à la mer…) sont des bons moments pour affiner nos connaissances et notre compréhension du monde.
La situation sanitaire est catastrophique et le système de soin est gravement malade.
C’est généralement à ces moments-là que les « petites pousses » qui annoncent le monde de demain se font voir.
Le système de soin, et aussi notre approche de la santé et enfin encore nos soins donnés à la santé de la Planète, vont changer de gré ou de force !
C’est le moment d’agir ; chacun à sa place, comme le colibri face aux feux des savanes.
Pour bien faire les choses, il faut avoir quelques idées.
C’est pourquoi j’encourage à la lecture de mon dernier et splendide ouvrage « Comment échapper à l’infarctus et à l’AVC » car c’est une introduction à la Médecine de précision, c’est à dire à la médecine de demain.
Certains savent déjà comment procéder ; j’en donne des exemples dans mes domaines de prédilection.
Mais il faut savoir que nous allons rencontrer des résistances et il faut calmement s’y préparer.
Dans le cas de pose de stent, qu’advient-il à l’endothélium?
Il se redéploie à l’intérieur du stent.
Si l’endothélium n’est pas empoisonné par le gaz du tabac ou l’aspirine, ça prend quelques mois…
C’est le nouveau livre à la mode. Je n’ai pas lu mais ça me semble un peu « formule magique », même si tout encouragement à faire baisser la glycémie est probablement une bonne idée:
https://www.amazon.fr/Faites-Glucose-Revolution-Jessie-Inchausp%C3%A9/dp/2221256778/ref=asc_df_2221256778/
Ça vous semble valable?
Je n’ai pas lu ce livre !
Et je n’ai pas le temps de le lire !
Cette campagne anti-glucose fait partie (depuis une décennie) de la nouvelle mode anti-sucre pour faire maigrir (diète paléolithique, diète kétogène…).
Il n’y a pas de science médicale solide derrière ces concepts spectaculaires.
Si vous vous privez de sucres (sans compenser par d’autres sources de calories), vous allez perdre du poids, évidemment !
Est-ce que ça va durer ?
Allez-vous tenir longtemps sans « compensation calorique » ?
Merci.
La méthodologie de cette étude (https://www.nature.com/articles/s43016-021-00343-4.epdf?sharing_token=KK6gr_-3b5NDARKYIwXX_NRgN0jAjWel9jnR3ZoTv0M_JH_HZOIYshU13s2Xd2Y9TE21QHv8Bcct_cXn-TOmD1rn3UqTSHg8_XhT9-Bj8dcc7F_9PaZNaDFPPa9rgv9U-cQfo7a7ISVxY01_fCRNnhtvyFPbc4RZfNK6D_wrMYA%3D), quoique apparemment très savante, me semble plutôt réductrice, en ce qu’elle cible des aliments individuels, indépendamment du contexte général , alimentaire et autre, dans lequel ils sont consommés.
Et bien qu’ils puissent avoir raison quant à la nécessité de réduire la consommation voire de s’abstenir de consommer certains de ces aliments, il me semble qu’ils déplacent la cible du mode de vie vers des aliments spécifiques, désignés comme des coupables. Il y a peut-être une certaine valeur pédagogique à les cibler ainsi, mais je ne suis pas certain que l’esbroufe scientifique (ou ce qui me semble en être) soit nécessaire.
Ai-je manqué quelque chose?
Le but de ces jeunes gens (et d’autres avant eux) est de montrer que certains petits changements dans nos habitudes alimentaires peuvent avoir un effet sur notre santé mais aussi sur l’environnement.
C’est la Nouvelle Bible : par exemple, moins de bœuf dans l’assiette nécessite moins de maïs et moins de soja ; et donc moins d’eau, moins de surface déboisée et moins de pesticides…
C’est sympa mais il est étonnant qu’un revue scientifique sérieuse consacre 14 pages à défoncer des portes ouvertes…
Bon ! On en parle…
C’est mieux que de détourner les yeux ou d’en parler à son boucher…
Bonjour Amiral,
Est-ce qu’on gagne en précision avec cet article danois qui revoit à la baisse la statinomanie ?
https://jamanetwork.com/journals/jamacardiology/fullarticle/2793729
Merci pour vos remarques.
Merci.
J’avais l’intention d’écrire un article sur cette étude dès mon retour dans les vallées.
Vous me précipitez…
Quelques mots quand même.
Je confesse ne pas avoir beaucoup d’estime pour ces « prétentieux » investigateurs danois qui disaient bien d’autres choses il y a peu…
Je confesse être peu enclin à admirer ce genre de travail comparant certaines recommandations officielles (on dit « guidelines ») stupides à d’autres recommandations non moins stupides.
Bon, cela étant dit, voilà que nos danois observent des évidences bureautiques que nous avons décrites il y a 15 ans (au moins).
Comment interpréter ces revirements ?
Quelle tragédie cela va provoquer chez ceux qui (il y a peu) s’abritaient à l’ombre de ces danois pour prescrire des statines à n’importe qui et en dépit du bon sens ?
Mon réflexe primaire de scientifique est de jeter ça à la poubelle.
Mais ma vocation « sociologique » m’incite à penser que nous vivons (avec d’autres articles récents) un changement de paradigme. C’est lent, c’est poisseux ; mais c’est indicatif…
Je préfère effectivement lire un article comme celui que vous avez co-écrit avec Uffe Ravnstov en août 2018 sous le titre « LDL-C does not cause cardiovascular disease: a comprehensive review of the current literature » dans le journal Expert Review of Clinical Pharmacology, Volume 11, 2018 – Issue 10.
Tiens ? Encore un danois ?
Uffe est suédois !
Nous essayons (difficilement) ces jours-ci de publier un article sur l’hypercholestérolémie familiale.
Un des referees (arbitre) est fou de rage…
Excusez mon ignorance à propos de Uffe.
En 1972 à la Pitié, j’étais en stage hospitalier avec Le Pr J.-L. de Gennes disparu il y a deux ans. Les cardiologues à l’époque ne dosaient pas encore le cholestérol sanguin, il a réussi à les convaincre. Vos ouvrages ont réussi à me convaincre du contraire.
Le Pr de Gennes avait l’avantage d’exercer dans un monde médical naïf. Dans leurs pratiques, les cardiologues ne voyaient pas de lien entre cholestérol et complications cardiovasculaires. Ce qui est évident encore aujourd’hui.
de Gennes était un des uniques lipidologues français qui prenaient l’Hypercholestérolémie familiale (sa spécialité) comme exemple de risque cardiovasculaire. Il se trompait aussi le pauvre, comme avec Uffe nous le montrons dans différents articles, sans l’ombre d’une ambiguïté !
Mais les temps ont changé ; désormais, les descendants de de Gennes et des cardiologues de son époque sont à l’image de leur époque : cyniques et soumis au business !
Mais scientifiquement nuls !
l’alimentation (méditerranéenne) fait partie de la médecine de précision dans la mesure où (entre autres possibilités) on peut l’adapter à la pathologie ou à la problématique concernée. je ne devrais pas être hors sujet. Je trouve, mais ce n’est pas nouveau, que l’alimentation méditerranéenne gagne du terrain. Depuis quelques années richard beliveau (et d’autres) s’y sont convertis, mais tardivement. j’ai vu un article récent où il propose de mélanger huile olive+ colza alors qu’il n’y a pas si longtemps, il disait ne connaître que l’huile d’olive.
En revanche, on ne se fait pas de cadeau entre écoles alimentaires. j’ai eu l’occasion de lire récemment un résumé du livre de JP Curtay « okinawa, un programme global pour mieux vivre » dans lequel il exprime, semble t’il l’idée selon laquelle : » pour chaque 20 g de feta consommés par un crétois, on enregistre une augmentation de 9% de mortalité cardiovasculaire.. ». sympa. Je l’ai écouté une ou deux fois, il ne m’inspire pas en matière de nutrition ! Vous pouvez confirmer mon intuition?
Il y a du bon et du moins bon chez chacun…
Même Jésus s’est trompé quelque part et a mal fini !
Mon bien cher frère. vous dites dans ce message : « même jésus s’est trompé quelque part et a mal fini ». Vous me dites dans un autre message sur un autre sujet : « Laissons faire la Nature (ou le destin) ; elle (ou il) procède mieux que nous… ». C’est un message bien peu charitable si on ramène cette dernière pensée à jésus..
A mon avis, Jésus a péché par excès de volontarisme !
Voyez le résultat actuel : les pharisiens sont partout !
mon scepticisme viscéral me mettrait déjà bien en peine de démontrer qu’il s’est « trompé » et qu’il n’a pas précisément réalisé ce qu’il cherchait à réaliser…
Le chef-d’œuvre est finalement arrivé chez ma libraire montréalaise. Lecture au programme pendant les vacances d’août.
Bonne nouvelle du Québec !
Il y en a deux autres :
1) on est déjà parti pour une ré-édition ;
2) aucune critique à ce jour en provenance des académies !
vous parlez de résistance. de quel type? parceque autant, je peux comprendre que sur le contenu de votre médecine de précision (homocystéine etc), il puisse y avoir des débats (il y a toujours plusieurs manières de parvenir à un même point), autant je n’arrive pas à concevoir ce que pourraient être les oppositions sur le principe même de cette médecine qui est de s’adapter à la personne et de revendiquer la fin de la médecine de masse..
Chacun défend son type de pratique.
Personne ne peut admettre qu’il fait mal son travail ; alors on préfère dire qu’on fait de son mieux.
Mais ce mieux ne convient pas à beaucoup. Si vous n’avez pas aperçu la crise de la médecine, c’est que nous ne vivons pas dans le même monde. Dès qu’un médecin se regarde faire, il est mécontent [aux USA, la crise de conscience est brutale : burnout, démission…] et il sait que [au-delà des exploits techniques qui sont indubitables mais rarement longtemps satisfaisants pour un médecin dont le métier est avant tout « relationnel »] ses patients aussi sont mécontents. Certains se soumettent en grognant, certains s’opposent, les conflits ouverts ou larvés sont très fréquents.
Pas confortable tout ça et très loin de la médecine de précision qui n’est évidemment pas mesurer l’homocystéine… Vite, procurez-vous le livre pour comprendre bien ce que je veux dire.
beh, peut-être que cela ne se voit pas, mais j’ai lu le livre. Il y a sans doutes des choses qui m’échappent, mais j’ai emprunté ce gros raccourci de l’homocystéine simplement pour aller vite et faire ressortir ce que je voulais dire. La médecine de précision n’est-elle pas d’abord et avant tout par principe une adaptation à la personne et la revendication de la fin de la médecine de masse?
Certes !
Mais ça ne se résume pas à plus de technologie, y compris biologique.
L’exemple de l’homocystéine n’est pas si mal choisi mais que de travail en amont (et en aval) d’un simple chiffre.